Soigner et prévenir les blessures de l’enfance

Soigner et prévenir les blessures de l’enfance

Entretien avec Alice Miller paru dans CULTURES EN MOUVEMENT No 43, Décembre/Janvier 2002

Même en recul, les violences à enfants persistent. Comment comprendre cet entêtement à banaliser les effets à court et à long terme des”corrections” physiques ? Nous nous défendons de nos propres souffrances en soutenant l’inocuïté de telles conduites. Des témoins peuvent permettre de libérer une parole et de renouer avec ces souffrances pour les dépasser. Pour que la violence régresse vraiment, ce déni individuel et collectif doit reculer.
D’abord psychanalyste, puis psychothérapeute, Alice Miller a centré sa réflexion et son action sur la lutte contre les mauvais traitements infligés aux enfants “pour leur bien”. Elle dénonce depuis longtemps la pédagogie noire qui a amené aux pires catastrophes de l’histoire. Elle multiplie les démarches à l’égard des pouvoirs publics, des autorités morales comme des acteurs de l’éducation pour hâter une telle prise de conscience. Si elle demeure convaincue que les blocages se situent au niveau d’une méconnaissance des traumas, elle invite chacun à prévenir ces blessures de l’enfance en restant “Libres de savoir”, titre de son dernier ouvrage.

Votre pratique de psychothérapeute, vos ouvrages expriment une volonté constante : mettre un terme aux violences aux enfants. En quoi cela est-il lié à votre propre histoire ?

Ma démarche est sans doute liée à ma propre éducation. Ma mère était fière de ses grandes capacités pédagogiques et des résultats fabuleux qu’elle avait obtenus avec moi. Elle m’a dit plus tard qu’elle n’avait du me corriger que pendant les premiers mois et que j’avais vite appris à obéir. Après, seul son regard suffisait pour que j’abandonne ma volonté et mon plaisir. Aujourd’hui, je sais quel prix il m’a fallu payer pour ce que l’on aime appeler aujourd’hui “la résilience”.

Des émotions de rage refoulées

Comment et à la suite de quelles expériences, de quelles recherches, êtes-vous devenu psychothérapeute ?

J’ai fait des études de philosophie en cherchant toujours les “sources du mal”. J’ai ensuite entrepris à Zürich une formation psychanalytique freudienne, il y a déjà quarante ans, alors que la recherche de ma propre histoire avait commencé. Pendant vingt ans j’ai travaillé comme psychanalyste et j’ai constaté de plus en plus clairement que tous mes patients idéalisaient leurs parents alors qu’ils me racontaient des traumatismes terribles qu’ils avaient subi. Ils se sont souvenus de faits mais sans pouvoir ressentir la moindre révolte. Leurs émotions de douleur et de rage étaient profondément refoulées. J’ai trouvé le même phénomène chez moi. J’ai commencé à écrire, et avec chaque livre, j’ai mieux compris les mécanismes du refoulement dans la société et leur source dans la petite enfance.

Dans vos ouvrages “C’est pour ton bien” et “L’enfant sous terreur”, vous avez d’abord défini une “pédagogie noire” subie notamment par les dictateurs les plus sanglants du XX° siècle comme Hitler ou Staline. Pouvez-vous préciser cette notion et ses causes ?

La pédagogie noire a pour but l’obéissance à tout prix, y compris l’aveuglement pour toute la vie. Je l’ai trouvé d’abord chez ma mère qui a cherché à “briser ma volonté” (selon ses propres mots) à chaque occasion. Devenue psychanalyste et en écoutant mes patients, j’ai compris pourquoi je n’avais pas de souvenirs d’avoir été battue. Je me suis plongée dans la lecture des pédagogues allemands très populaires au début du dernier siècle. C’est dans ces textes que j’ai fait mes découvertes. Ils ont écrit avec beaucoup de persévérance qu’il fallait commencer avec l’application de “tapes” très tôt, dès les premiers jours pour que les résultats soient efficaces pour toute la vie. J’ai compris l’importance de cette information quand j’ai commencé mes recherches sur les enfances de dictateurs. Sans exception, ils ont été violemment battus dès leur plus jeune âge et plus tard, arrivés au pouvoir, ils se sont vengés sur des boucs émissaires innocents.

Des témoins pour aider et prévenir

Vous avez développé dans “La connaissance interdite”, le rôle d’un “témoin secourable” qui pourrait en rencontrant l’enfant réduire l’effet des violences…

Il est intéressant que dans les enfances de tous ces dictateurs, comme aussi dans ceux des criminels en série, on ne trouve pas de personnes que j’appelle “les témoins secourables” Il s’agit de personnes que presque chacun de nous connaît. Quelqu’un qui nous a aimé, qui nous a donné un peu de chaleur, un peu de confiance en nous. Grâce à la présence d’une telle personne (même très passagère), nous pouvions développer l’espoir de trouver l’amour dans notre vie. Mais si une telle personne ne partage jamais la vie de l’enfant en le réconfortant, celui-ci ne connaîtra que la violence. Il la glorifiera et la perpétuera.

Quand au “témoin éclairé”, il pourrait accompagner l’adulte, victime dans son enfance. S’agirait-il d’une prévention secondaire des conséquences plus ou moins durables des violences ?

Oui, on peut le voir de cette façon.

Quand vous analysez les causes des mauvais traitements, vous insistez sur la répétition : les parents eux-mêmes victimes se défendraient de leur vécu en adoptant la conviction que les enfants “méritent” des corrections…

Oui, les parents se défendent contre la douleur refoulée, la douleur supprimée dans leur enfance. C’est pourquoi ils ne voient pas la peur dans les yeux des enfants qu’ils battent. S’ils la voyaient, leur propre douleur pourrait se réveiller, leur propre impuissance du temps où ils étaient gravement humiliés pourrait revivre. Ils gardent alors leur “pouvoir” et “corrigent” l’enfant. Beaucoup de parents ne veulent pas faire mal à l’enfant, ils souffrent aussi, mais leur main “leur échappe”. C’est la mémoire corporelle et émotionnelle, par définition non contrôlée par l’esprit, qui dirige la main. Même en face d’un bébé la vieille rage jadis supprimée peut se réveiller et tout à coup on est en train de se défendre contre l’impuissance de sa propre enfance en “corrigeant” le petit bébé qui n’est peut-être que le bouc émissaire de son grand-père .

Nécessité d’une loi ?

Vous vous étonnez du peu d’actions concrètes que pourraient engager des instances “morales” comme les églises en faveur de la condamnation explicite de ces violences. Mais globalement, le rejet de la maltraitance n’a-t-il pas progressé ?

Oui, le rejet de la maltraitance a progressé. Mais la violence éducative n’est pas encore regardée comme une maltraitance. Parce que presque tout le monde en est atteint et la grande majorité nie la souffrance de l’enfant battu “pour son bien”. On nie alors les conséquences graves. On parle d’une correction qui nous a fait du bien, nous a rendu forts, etc. 90% de la population mondiale partagent ce point de vue, cette mentalité fatale. Aujourd’hui, je ne connais personne qui dirait qu’il faut maltraiter les enfants. Mais pourtant on me dit presque partout que la fessée est nécessaire et efficace. C’est pourquoi j’insiste sur ce sujet. Je pense que la société ne pourra se libérer de cette tradition destructrice qu’avec une loi qui interdirait les coups et la fessée. A part la loi, un mot de l’Eglise, une seule phrase du Pape qui affirmerait clairement le danger de la violence éducative pourrait changer la mentalité des chrétiens. Malheureusement, toutes mes démarches pour faire passer au Saint Père les informations les plus récentes sur ce sujet ont échoué. J’ai envoyé les résultats de recherches en neurobiologie qui ont constaté des lésions dans les cerveaux des enfants battus. J’ai essayé d’expliquer que personne ne peut apprendre de bons messages dans un état de peur et qu’un enfant battu n’apprend qu’à battre à son tour. J’ai envoyé plusieurs lettres. Mais l’entourage a tout fait pour ne pas laisser passer ces lettres au Pape. Pour moi, l’Eglise continue consciemment à refuser sa miséricorde aux plus petits et aux plus impuissants, les enfants.

Vous développez dans votre dernier livre “Libres de savoir” l’importance du déni de la souffrance de l’enfant et la nécessité d’une libération de la parole. S’agit-il essentiellement pour chacun d’accéder aux douleurs de sa propre enfance ?

En tout cas il s’agit des personnes qui en souffrent et qui veulent s’en libérer. Bien sûr, beaucoup de personnes ne veulent pas entamer cette démarche douloureuse, surtout s’ils arrivent à se débrouiller en faisant souffrir les autres. Mais il est possible aussi qu’il leur arrive un moment où ils se posent enfin la question : pourquoi suis-je poussé à faire des choses que je ne veux pas faire ? C’est le moment où la démarche vers l’enfance peut apporter la réponse et la libération d’une compulsion à répéter une histoire qu’on ne connaît pas. Souvent, le corps est seul à la connaître. Si on en prend conscience, on peut trouver qu’aujourd’hui, devenu adulte, on a d’autres options plus saines que le refoulement. Pour l’enfant il n’y avait que le refoulement, c’était le seul mécanisme de survie dans une situation insupportable. L’adulte, par contre, peut prendre connaissance, la connaissance de ce que son corps a su de toute façon depuis toujours. C’est là, que les symptômes de maladies d’apparence somatique peuvent disparaître. Leur but premier était de raconter la vérité refoulée.

Vous dégagez un “cycle infernal de la violence et de l’ignorance” qui mène du déni, à la cécité émotionnelle, au blocage de la pensée et à la conservation par le corps de la mémoire des traumas subis. Pouvez-vous préciser ces notions ?

J’explique ce mécanisme dans la préface à mon livre Libres de savoir sur deux pages. Je préfère ne pas raccourcir ce résumé encore plus parce qu’il risque devenir incompréhensible.

Guérir

Vous critiquez certaines conceptions freudiennes (comme l’instinct de mort ou l’importance du fantasme au détriment du trauma réel). Mais pour l’essentiel n’êtes-vous pas proche d’auteurs comme Fréderic Leboyer ou Winnicott qui insistent sur une “naissance sans violence” ou sur le soutien (holding) à apporter au bébé ?

Bien sûr, Leboyer est pour moi la grande lumière du centenaire passé dont l’importance n’est pas encore suffisamment reconnue. Leboyer nous a montré le nouveau-né aceuilli sans violence souriant et innocent. Quant à Winnicott, j’ais beaucoup de sympathie pour sa personne, sa créativité et son intuition. Mais je fais des réserves concernant sa dépendance des concepts psychanalytiques qui ont malheureusement limité sa liberté. Dans mon livre Libres de savoir j’explique les raisons de mes réserves à partir de l’exemple de l’analyse qu’il a offert à Harry Guntrip, lui-même analyste connu.

Vous soulignez votre accord de fond avec les recherches de J. Bowlby sur l’attachement ou de Daniel Stern quant au rôle de la mère, au “bon lien” primitif…

Oui, je suis d’accord avec Daniel Stern dont les travaux sur la première enfance sont à mon avis très éclairants mais il me semble encore plutôt ignorés par la psychanalyse d’aujourd’hui.

Dans votre dernier ouvrage, vous citez de nombreux cas où le sujet arrive à “se libérer” des souffrances vécues. Vous insistez sur une libération de la parole et ses effets bénéfiques à long terme. Pourriez-vous décrire les principales phases du processus de guérison ?

Chaque histoire est différente. Mais il me semble indispensable pour chacun d’avoir un témoin éclairé pour pouvoir supporter les émotions refoulées dans l’enfance. Ces émotions cachent les clés de la guérison. L’enfant ne pouvait pas les vivre sans une bonne communication avec la mère ou son substitut et il devait alors les réprimer. Mais les informations de ces émotions sont restés enregistrées dans le cerveau de la personne et peuvent la pousser vers des actes destructeurs. Si le thérapeute est un témoin éclairé, s’il ne nie pas l’importance des traumatismes de l’enfance, s’il ne obscurcit pas la réflexion du sujet à l’aide de théories, la personne souffrante peut pas à pas retrouver son histoire. Avec cette découverte, grâce à la présence du témoin éclairé, elle peut vivre sa vérité que l’enfant ne pouvait pas atteindre dans sa solitude. Je préfère parler des conditions indispensables de la guérison que des phases parce qu’il ne s’agit pas de phases strictement chronologiques. Ces conditions sont : – sortir du déni en découvrant son histoire réelle, – exprimer et évacuer les émotions et les projections dans la présence quotidienne qui déclenche le passé, – réparer les manques par l’intégration de la sécurité dans la relation avec le témoin éclairé (thérapeute), – se materner soi-même (assurer la sécurité et l’autonomie). Pour que la guérison soit possible, le cerveau doit enfin admettre la vérité. Elle était signalée toute la vie par des symptômes du corps, les problèmes relationnels au quotidien, les dépendances, mais elle ne pouvait pas être supportée par la conscience sans l’assistance du témoin éclairé.

Le déni d’une société

Votre combat pour une éducation sans violence est aussi une action pour transformer la société. Pensez-vous que le changement d’attitude des éducateurs puissent avoir un effet d’une telle ampleur ?

C’est une bonne question. On organise de nombreuses discussions sur les causes de la violence à l’école partout dans le monde, alors que les causes sont bien connues. Mais totalement ignorées. On veut combattre la violence des élèves par des caméras vidéo. Et en même temps, on persiste à ignorer le fait que les enfants aient appris à battre le plus faible par leurs propres parents. Quand je parle dans des interviews aux médias de la nécessité d’une loi contre les châtiments corporels, on me dit toujours : “Mais l’éducation de l’enfant n’est-elle pas une affaire privée ? Comment peut-on demander au gouvernement de se mêler des affaires d’une famille ?”. On refuse sérieusement de savoir où se trouvent les nids et les racines de la violence et on prétend quand même vouloir la comprendre. Mais comment le faire si on s’interdit d’ouvrir les yeux sur l’évidence ? C’est vraiment inquiétant. Les conférences et les discussions ne seraient plus nécessaires sauf si on préfère rester dans le déni. J’ai une fois écrit une courte lettre à Mme Ségolène Royal en lui parlant de la nouvelle loi en Allemagne, interdisant la violence éducative aux parents. Dans la réponse de son secrétariat on m’a remercié pour ma lettre “sur l’éducation parentale” en évitant le mot “violence”. C’est la peur des propres parents qui parle à travers ce genres de réponses. Elles évitent très soigneusement de toucher l’essentiel.

La prévention ne passerait-elle pas d’abord par l’accompagnement et l’écoute des mères qui vont avoir un premier enfant ?

Exactement. Je pense qu’il y a un espoir dans l’accompagnement des mères qui attendent le premier enfant. Mais pour bien les assister, il faut abandonner la pédagogie noire que nous avons apprise par nos parents, notamment les leçons sur la “bonne fessée”.

Comment faire pour que le maximum de professionnels deviennent des “témoins éclairés” ?

Je ne sais pas. Sans savoir ce qui s’est passé dans notre propre histoire, nous restons plutôt aveugle sur le plan émotionnel et avec une forte tendance à banaliser l’importance des traumatismes de l’enfance, en considérant par exemple la violence éducative comme une “correction nécessaire”. Nous avons tendance également à éviter ce problème et à nous consoler avec la résilience innée de l’être humain. Les partisans de cette idée ne cessent pas de répéter : “Nous tous avons subis les claques et sommes pourtant devenus quelqu’un”. J’aimerais ajouter : pas seulement quelqu’un. Comme je l’ai dit précédemment, les dictateurs les plus connus qui ont été maltraités au cours de leur enfance (Hitler, Staline, Mao, Franco, Napoléon et d’autres) sont devenus malgré les humiliations subies des hommes “fameux et puissants”. Ils étaient sans doute “résilients”. Mais combien d’êtres humains devaient payer de leur vie pour qu’un enfant humilié puisse devenir résiliant grâce à la vengeance ! La notion de “résilience” risque d’occulter cette réalité. D’occulter aussi la réalité des gens qui, comme moi, ne sont pas devenus de dangereux destructeurs mais ont payé très cher avec leur santé pour leur soumission à la violence éducative. Beaucoup d’entre eux font payer leurs enfants et la société en plus, en affirmant toujours l’idée de punition corporelle. C’est pour quoi je trouve la notion de “résilience” très problématique. La même cécité se laisse observer dans la lutte contre le terrorisme. Le terroriste essaie de renverser par la vengeance vers des boucs émissaires le fait d’avoir été humilié depuis sa petite enfance. Les boucs émissaires représentent pour lui symboliquement les parents tout puissants. Personne ne doute qu’avec les horribles attentats en Amérique on veuille humilier les Américains. On sait bien que les Américains ont gravement humilié l’Irak, il y a 10 ans. Mais personne ne se pose la question de l’origine de ce besoin d’humilier l’autre pour se sentir bien et mériter le respect. On a vu à la télévision des enfants palestiniens dansant de joie après les évènements tragiques à New York. A mon avis, ce sont des enfants qui vivent déjà longtemps dans l’espoir de la vengeance. Bien sur, qu’ils soient endoctrinés par leur entourage, mais un enfant qui n’a jamais été battu et humilié ne dansera pas de joie face à la mort. Ce sont les propres expériences d’humiliation qui tuent leur capacité de compassion, d’empathie, de sensation de douleur et de tendresse. Or, sans ces émotions leur vie est devenue vide et ils peuvent facilement la rejeter plus tard en se lançant dans des actions similaires et en tuant des milliers de gens. Dans mon dernier livre, je propose à mes lecteurs de se rendre compte que Jésus qui était considéré comme l’enfant de Dieu et qui a sacrifié sa vie pour les autres, avait été respecté, aimé et jamais été battu étant enfant. Voici, quelle résultat a obtenu une éducation sans violence! J’espère qu’avec ce qui s’est passé à New York, le moment est arrivé où il est devenu claire que la vengeance n’est pas une solution. Elle aggrave l’humiliation avec toutes ses conséquences. Il ne nous reste simplement à apprendre une forme de communication basée sur le respect de l’autre. Malheureusement, nous résistons à regarder les conclusions les plus évidentes. On nous a appris très tôt que les fessées reçues étaient “administrées” pour notre bien. Nous l’avons cru parce que nous avons aimé notre maman et qu’alors nous avons cru tout ce qu’elle nous disait. Et nous répétons dans notre vie, fidèles à notre maman, que la fessée n’est pas nocive et qu’elle est même efficace. Il n’est pas facile de renoncer à cette fidélité. Mais cela est possible. Certains d’entre nous l’ont déjà fait. En tout cas, nos enfants ont le droit de nous demander de le faire. Pour leur bien.

Bibliographie :

  • C’est pour ton bien, Aubier, 1984.
  • L’Enfant sous terreur, Aubier, 1986.
  • La Connaissance interdite, Aubier, 1990.
  • La Souffrance muette de l’enfant, Aubier, 1990.
  • Abattre le mur du silence, Aubier, 1991.
  • L’Avenir du drame de l’enfant doué, PUF, 1996.
  • Chemins de vie, Flammarion, 1998.
  • Libres de savoir, Flammarion, 2001.