par Alice Miller
Sur l’abus de confiance dans les thérapies
Monday 01 March 2004
Un cas récent m’a conduit à écrire le texte suivant et à prendre position
contre l’abus de pouvoir et la trahison en thérapie. Voici mon opinion:
Le droit d’un patient à la discrétion totale de son thérapeute est garanti par la loi et clairement défini : Il est absolument interdit de raconter à d’autres personnes des informations qu’on a recueillies concernant la vie d’un patient, qui plus est, en mentionnant son nom.
Malgré tout, est-il possible que ce droit ne soit pas respecté ? Qu’un thérapeute ne se rende même pas compte d’avoir commis une transgression grave et condamnable? Des cas pareils sont plutôt rares, mais apparemment ils existent.
Il peut arriver qu’un thérapeute souffre d’un aveuglement psychique ou d’une sorte de compulsion qui le pousse à négliger la loi et à oublier – dans sa toute-puissance imaginaire – les interdits. Dans ce cas-là, le patient a le droit de porter plainte.
Un thérapeute sérieux et conscient de ses vraies émotions sera libre de respecter les droits de ses patients. Il regardera leur confiance comme un cadeaux précieux et ne la traitera comme une pièce de marchandise dont il pourrait se servir selon ses caprices. S’il lui arrive d’avoir agi sans conscience il n’hésitera pas, plus tard, d’exprimer son regret à la personne endommagée dont il a trahi la confiance. Il saura que c’est seulement en assumant ses fautes qu’on peut les réparer et garder sa lucidité mais jamais en les niant.
De toute façon, il n’essayera de convaincre personne que la transgression était libératrice, nécessaire ou salutaire pour quiconque. Il saura qu’une telle hypocrisie pourrait gravement mettre en cause tout son travail. Parce qu’il n’y a pas de semi-lucidité. Ou bien on est lucide ou on ne l’est pas. Le patient ne doit pas être leurré sur ce point, il l’a suffisamment été dans son enfance.
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