Aucune issue pour les enfants en souffrances

Aucune issue pour les enfants en souffrances
Tuesday 17 June 2008

Je m’appelle Christine, j’ai 48 ans, je travaille comme rééducatrice pour les élèves des écoles qui présentent des problèmes de comportement et les empêchent de profiter pleinement des apprentissages.Ces enfants de 3 à 12 ans que je rencontre chaque jour amènent dans ma salle de jeux leur bagage trop lourd. Ce bagage est souvent en lien avec leur vécu personnel dont la souffrance est bien enfouie en eux et sur laquelle ils ne peuvent mettre de mots…C’est grâce au jeu symbolique, à l’empathie inconditionnelle, à l’écoute active que les enfants peuvent soulever la chappe de plomb qui les écrase et les empêche de penser. Parfois, il m’est possible de “travailler” avec les parents pour démarrer un processus de changement mais quand les je sens que l’enfant est en danger, je signale aux “autorités compétentes” le témoignage de la petite victime. C’est là que les ennuis commencent car ce que joue l’enfant ou ce qu’il dit est rarement pris au sérieux, les interrogatoires sont orientés pour les faire changer d’avis. La crédibilité est d’abord accordée aux adultes qui savent mieux se défendre et l’institution Education Nationale met en doute la fiabilité des témoignages…Je suis lasse de me battre pour faire entendre la voix des enfants, vainement !Mon travai est discrédité… la majorité des signalements sont suivis de non-lieux même s’il existe des preuves de maltraitance… Je vais quitter cette grande famille qui ne joue pas son rôle de protection de l’enfance.Pourquoi ne protége-t-on pas plus les enfants ?C’est une bombe à retardement que l’on glisse dans leur petit corps…Est-on à ce point aveugle pour idéaliser le lien filial même quand il est indiscutablement défaillant ???Je suis lasse et pourtant heureuse de la confiance que les enfants m’accordent quand ils libérent la parole et de cela , je ne m’en lasse pas … Je me dis que peut-être rien ne sera comme avant pour eux puisqu’un adulte aura cru en eux, j’espère que ce n’est pas qu’un rêve !!!Les partenaires des services médico-psycho-sociaux-éducatifs paraissent imperméables à ce qui peut blesser un enfant. Tant que ça ne se voit pas, il ne se passe rien !… Pour ma part, les enfants doivent sentir que je n’ai pas peur et que je leur tiendrai la main pour aller au devant des leurs car ils trouvent le courage de lever le voile sur ce qui les pétrifie… Merci pour vos livres qui ouivrent les yeux, les coeurs et les consciences.Merci pour votre courage !

Réponse de Brigitte:

La mise en oeuvre de la machinerie à nier et protéger les actes criminels des parents est SCANDALEUSE. Il est impardonnable aujourd’hui d’ignorer que les problèmes comportementaux des enfants montrent les blessures de leur intégrité. Nous sommes malheureusement entourés de services d’aides à l’enfance totalement incompétents par l’aveuglement de leur propre passé qui continuent par ignorance à fabriquer les futurs malades de notre société.
Les enfants qui ont le bonheur de faire votre rencontre ont beaucoup de chance, ayez la certitude que vous leur donnez le meilleur pour le devenir d’eux-mêmes tant que vous n’aurez pas peur de voir et de dénoncer leur vérité. Il est préférable de ne compter que sur vous-même dans ce que vous avez entrepris sans le parasiter par des aides qui ne feraient que renforcer leur déni et leur culpabilité. Vous êtes bien plus efficace pour eux dans cette démarche “en solitaire” que n’importe quel autre système social qui ne veut RIEN comprendre et RIEN savoir. BO