Ecouter les émotions en service hospitalier

Ecouter les émotions en service hospitalier
Friday 14 September 2007

Bonjour Alice,
Je me présente : artiste peintre et art thérapeute depuis 2001.
J’exerce à l’hôpital gériatrique Louis-Pasteur à Poitiers – France et j’encadre 7 ateliers par semaine, j’ai des ateliers à mon domicile avec tous publics en séances individuelles et en groupe restreint. Je vais bientôt trvailler avec des adolescents en difficultées au C.H.U. et sans doute aussi avec des enfants.
Je viens de lire votre livre “Notre corps ne ment jamais” et il coîncide parfaitement avec ce que j’observe et ce que je ressents des difficultées des patients autant en Gériatrie qu’en ateliers privés. Je peux observer les dégâts qu’entrainent des émotions refoulées, pour moi bien des maux actuels des personnes âgées proviennent du fait qu’elles ont du refouler toute leur vie durant leurs émotions et qu’aujourd’hui la seule impasse est de développer des troubles mentaux comme échappatoire, ce qui est très douleureux et très angoissant.
Dans mes ateliers d’art thérapie j’encourage les patients à ressentir leurs émotions dans leur corps, à les laisser s’exprimer, ce qui induit une amélioration de leur état dépressif. Il y a même une patiente qui, au bout de 3 séances a demandé au médecin l’arrêt de ses anti-dépresseurs.Elle affirme sa personnalité au moyen de sa production ce qui rejaillit sur son image et sur son estime d’elle-même.

Je suis persuadée, comme vous, que le corps est un gardien de notre vérité et q’un témoin lucide est nécessaire pour comprendre son histoire, c’est ce que je m’efforce d’être. La peinture est d’ailleurs, à mon sens, un soin au niveau de l’être.
Merci de vos écrits qui traduisent votre écoute et votre sensibilité, avec le plaisir de vous lire.
Cordialement.

Réponse de Brigitte:

Votre travail est remarquable et quand on a pas peur de s’approcher des sentiments et des émotions des personnes comme vous le faites, on est toujours impressionné de tout ce qu’elles gardent précieusement dans leur corps sans jamais en parler à personne. Votre accompagnement est sans doute une vraie délivrance pour elles surtout si vous osez prendre leur partie en vous indignant des mauvais traitements qu’elles ont subis sans protéger les parents. Bonne continuation pour vous.
Vous pouvez aussi lire l’article: “L’indignation, une ouverture pour la thérapie”, sur le site. BO