La brutalité à l’école

La brutalité à l’école
Monday 03 July 2006

Bonjour Alice Miller,

Je souhaite témoigner sur votre site de tous les souvenirs traumatisants de maltraitance liés pour moi à la scolarité et aux institutions:

Je pourrais également évoquer toute la maltraitance psychologique et morale que j’ai subie dans ma propre famille,durant toute mon enfance,mais je trouve essentiel de parler de la réalité des mauvais traitements exterieurs aux familles elles-mêmes :

Au début des années 80 j’avais 6 ans et j’entrais au cours préparatoire d’une école primaire (une école laïque et publique,tout à fait ordinaire )où j’ai éffectué une grande partie de ma scolarité.Je peux affirmer que j’y ai vu les adultes,instituteurs et institutrices,y frapper de jeunes enfants (agés de 6 à 12 ans environ )avec une brutalité parfois terrible. De nos jours, en france, les chatiments corporels sont prohibés dans les écoles mais dans les années 80 ils étaient autorisés et largement et régulièrement utilisés par la plupart des instituteurs :les enfants qui n’écoutaient pas en classe,n’avaient pas appris leurs leçons ou fait leurs devoirs, ceux qui ne comprenaient pas les éxplications de l’instituteur ou étaient surpris en train de bavarder pendant le cours étaient frappés .Dans presque toutes les classes,les adultes considéraient comme une “méthode éducative” de distribuer des gifles,d’empoigner les enfants par les oreilles ou par les cheveux,au point que ceux-ci en pleuraient.

J’avais la chance d’être assez bonne éleve,et j’étais par ailleurs si timorée que je ne bavardais pas en classe et ne causais jamais le moindre chahut,ce qui m’évitait,la plupart du temps,de reçevoir des coups,mais je me souviens trés bien du sentiment d’angoisse permanent que je ressentais quotidiennement à l’école,ainsi que de scènes violentes,traumatisantes pour de jeunes enfants,auquelles j’ai assisté.

Pendant les récréations,les enfants n’étaient pas mieux lotis: les élèves qui faisaient des bêtises ou se battaient dans la cour de l’école étaient également frappés par les instituteurs chargés de les surveiller (c’est ainsi que les adultes apprenaient aux enfants qu’il était mal d’être violent…) J’ai vu un jour un instituteur empoigner un jeune garçon de 9 ou 10 ans par les cheveux et le trainer d’un bout à l’autre de la cour pour l’isoler dans un coin,( pour le punir de je ne sais quelle bêtise.).Le visage de l’enfant était crispé de douleur,ses yeux remplis de larmes,et il luttait pour ne pas pleurer.J’étais à la fois choquée ,terrifiée et traumatisée par ces scènes brutales et cruelles que les adultes considéraient comme parfaitement normales.

Peut-être en étais-je plus choquée que les autres enfants qui paraissaient tous accepter d’être frappés ( ils n’avaient guère le choix ) sans remettre cette violence en question ni se sentir révoltés,parce que je venais d’une famille où,bien que l’atmosphère ai toujours été terriblement sinistre et destructrice pour les enfants à cause des disputes de mes parents et de l’état dépressif de ma mère, j’avais été relativement rarement frappée par mes parents, et j’étais une enfant suffisamment lucide pour considérer que frapper un enfant était abusif et anormal.La plupart des enfants de mon âge,d’aprés leurs propres propos, étaient beaucoup plus fréquemment frappés par leurs parents et ne remettaient presque jamais en question le “droit” que leurs parents avaient de leur donner des coups.Ils acceptaient passivement leur sort avec résignation.

Une année,nous avions une institutrice particulièrement autoritaire,mais plus violente verbalement que physiquement, dont les cris et les discours colériques sur la nécessité de frapper les enfants pour les éduquer faisaient régner un climat de tension et de peur permanent dans la classe.Les enfants sont des êtres fragiles que l’agressivité et les cris de rage des adultes suffisent à terroriser,et les adultes qui se vantent fièrement d’obtenir l’obéissance en hurlant et en menaçant sans en venir à donner des coups sont également nuisibles et malfaisants par toute la haine et la violence qui émanent de leurs vociférations et par toute la peur qu’ils génèrent chez des êtres en pleine construction (je parle ici des instituteurs comme des éducateurs que j’ai eu la malchance de connaître plus tard…).Je suis persuadée que si on étudiait l’état de santé physique des enfants qui doivent subir les cris et les menaçes d’adultes,même si ces derniers ne les frappent pas,on verrait que leurs corps sont souvent hyper-tendus,et que leurs nerfs sont fragilisés et durement éprouvés par le climat haineux et angoissant dans lequel on les oblige à vivre,et que les plus sensibles développent des troubles psycho-somatiques,ce qui était mon cas,dés l’enfance.

Je me retrouvais ensuite dans une classe où l’instituteur était une véritable brute :beaucoup de parents le qualifiaient de “sévère”, une éxpression qui me paraît dépourvue de sens,un terme absurde et hypocrite qui dissimule violence,brutalité et cruauté justifiées par une prétendue “idéologie éducative”.Dans la classe de cet instituteur brutal,les enfants étaient si apeurés à l’idée de mal faire et d’être frappés que cela me rendait tout apprentissage quasimment impossible,et je ne m’interessais plus à rien.Il avait inhibé toutes mes capacités et tué en moi tout désir d’apprendre…Je me souviens qu’un enfant appelé au tableau était d’emblée rempli d’angoisse car il était certain de reçevoir des coups s’il ne parvenait pas à résoudre un problème de maths…Le pire était que les enfants craignaient d’être frappés non seulement s’ils étaient inattentifs ou causaient un véritable “trouble”,en bavardant ou en chahutant,mais également pour de prétendues “fautes” dont ils n’étaient en rien responsables: parce qu’ils ne comprenaient pas une leçon ou une éxplication,ne savaient pas résoudre un problème,n’avaient pas la bonne réponse à une question … Un soir pendant un cours de lecture,où tous les élèves devaient lire,chacun son tour,à voix haute,un passage d’un roman,un jeune garçon fit une faute sans importance en lisant une phrase.L’instituteur le somma de reprendre et le garçon se trompa de nouveau à plusieurs reprises.l’enfant était visiblement incapable de comprendre en quoi il s’était trompé et il faisait beaucoup d’efforts pour lire la phrase correctement.L’instituteur se leva et déclara qu’il allait “le secouer” pour l’obliger à bien lire.Il se mit à frapper l’enfant,le giflant à toute volée et l’obligeant à relire interminablement la phrase sur laquelle l’enfant buttait,terrifié et sanglotant.Bien entendu,le pauvre enfant,terrorisé et en larmes, complètement bloqué par la peur,refaisait toujours la même érreur et l’instituteur s’acharnait sur lui et le frappait de nouveau. Un silence de mort régnait dans la classe.Je ne sais pas si cette scène violente et épouvantable a duré bien longtemps,mais elle m’a profondément traumatisée,et je n’ose pas imaginer les effets destructeurs que toute cette brutalité et cette cruauté ont pu avoir sur le pauvre garçon qui en a été victime.Cette classe,sans doute la plus sinistre de toute l’école,n’avait plus rien d’un lieu d’instruction et d’apprentissage :les enfants n’y apprenaient que la peur et la violence. Une des idées communément admise par les adultes était qu’il leur fallait faire rentrer les informations dans la tête d’un enfant,et que s’ils n’y parvenaient pas en étant calmes,ils y parviendraient coûte que coûte à force de hurlements et de gifles.Façe à un enfant qui ne comprenait pas, n’arrivait pas à assimiler des données ou à les retenir,ils devenaient fous de rage et frappaient le pauvre élève qui se bloquait,fondait en larmes,reçevait une série de coups et en restait dans bien des cas traumatisé,surtout s’il avait la malchance d’être sensible.J’ai vu une institutrice se comporter de cette manière là avec un enfant de 6 ans à peine,en cours préparatoire…

La sinistre réalité était que la plupart des enfants étaient frappés par leurs parents dans leurs familles,que ce soit fréquemment ou de temps en temps,et frappés à l’école,et que comme personne ne leur apprenait à remettre en question ces méthodes éducatives brutales,ils les considéraient comme normales et adhéraient à l’idée nocive et dangereuse que l’éducation est synonyme de peur et de coups,et que l’autorité parentale,et l’autorité des adultes en géneral,est en droit de s’exprimer par toutes sortes de brutalités.Les instituteurs n’hésitaient pas,de temps à autres,à injurier les enfants,traitant un éleve d’idiot ou d’imbécile parce qu’il n’avait pas compris une explication ou s’était trompé dans un devoir…L’adulte tout-puissant avait tous les droits,et les éleves devaient se laisser frapper ou insulter sans protester.

Voilà (et il ne s’agit que d’un résumé… ) les souvenirs de mauvais traitements que je conserve de ma scolarité à l’école primaire.

Quelques années plus tard,comme je ne m’adaptais pas au milieu scolaire,mes parents décidèrent de me placer dans une institution de soins pour adolescents psychologiquement malades,épisode qui a représenté le pire traumatisme de toute ma jeunesse: j’y ai découvert ce qu’était la maltraitance institutionnelle,sous forme de cruauté mentale et psychologique:

La principale “méthode” employée par les éducateurs consistait à se moquer des adolescents qui n’avaient pas les “bonnes attitudes”. Ceux qui ne se comportaient pas bien,”refusaient”de s’adapter, de travailler ou de s’améliorer, étaient raillés et tournés en dérision quotidiennement par les éducateurs qui avaient érigé ces attitudes profondément humiliantes en une véritable “stratégie éducative” à laquelle ils avaient recours de façon automatique.Les éducateurs prétendaient qu’ il s’agissait de “faire de l’humour”,de permettre aux adolescents de “rire de leurs propres problèmes”, et autres stupidités…La vérité était que la principale “méthode” employée par les éducateurs de cette institution était l’humiliation…Non seulement ces éducateurs sadiques trouvaient une satisfaction malsaine à tourner en dérision des adolescents,mais le plus révoltant était qu’ils étaient parvenus à trouver des alibis “pédagogiques” et “thérapeutiques” aux brimades et aux humiliations qu’ils faisaient subir aux jeunes qu’ils maltraitaient. Cette “méthode” aussi débile que cruelle permettait également aux éducateurs de se venger sur les adolescents qui leur inspiraient le plus d’antipathie et les éxaspéraient le plus.

Les adolescents qui ne “coopéraient pas” à la “thérapie” étaient régulièrement menaçés de coups, les éducateurs leur aboyaient dessus.

Certains adolescents étaient bien traités,pour différentes raisons: certains parce qu’ ils “coopèraient “,d’autres parce qu’ils étaient considérés comme des adolescents “victimes “qui avaient eu une enfance ou des éxperiences difficiles…Pour eux la vie à l’institution n’ était donc pas désagréable car ils n’étaient ni humiliés,ni sermonnés ni agréssés.

Pour les autres…Il y avait des “gradations” dans la maltraitance…Certains étaient plus maltraités que d’autres,raillés et rudoyés avec plus ou moins de cruauté…

Si j’ai été victime,,j’ai été également témoin du comportement des éducateurs: je me souviens d’un adolescent de 17 ans traité avec un sadisme verbal inimaginable: Il devait supporter en permanence sarcasmes,menaçes de coups,vociférations,réflexions telles que: “tu es nul !”, “Tu t’es pas lavé ce matin,tu as le visage plein de merde.” Pendant les repas il était humilié par les éducateurs au moindre prétexte,parce qu’il ne tenait pas bien ses couverts ou parce que ses ongles étaient trop longs…Pour les éducateurs,il y avait toujours une raison “thérapeutique” de le harçeler,le tourmenter,le ridiculiser…C’était là leur manière de sadiques de le “civiliser” et de “l’éduquer”…

Les adolescents qui n’étaient pas autonomes et étaient restés dépendants de leurs parents étaient parmi les plus maltraités par ces éducateurs : moqués parce qu’ils n’arrivaient pas à se débrouiller seuls,parce qu’ils avaient peur de prendre les transports en commun seuls,parce que leur tenue vestimentaire était négligée, constamment raillés et humiliés parce qu’ils étaient dépendants et parce qu’ils avaient peur d’affronter la réalité…Mais les éducateurs se défendaient bien sûr de toute cruauté,car leurs railleries avaient pour but “thérapeutique” d’amener ces jeunes à devenir plus autonomes…

Ces éducateurs stupides étaient bien les seuls à comprendre qu’il y avait un but ou un sens à toutes ces brimades et ces pratiques humiliantes,mais ils étaient si fiers de leur ” méthode” qu’ils se montraient particulièrement zélés et ne négligeaient aucune occasion de tourner en dérision un adolescent.

Les éducateurs racontaient aux professeurs à quel point certains adolescents étaient désagréables avec leurs parents, tyranniques ou insupportables en famille.Le fait qu’un adolescent soit dur et difficile et en conflit avec ses parents justifiait parfaitement à leurs yeux qu’ils soit traité de cette manière inqualifiable dans l’institution.

Certains professeurs participaient à ces brimades et raillaient les adolescents en classe,prenant ainsi le relais des éducateurs. Les autres professeurs,s’ils ne participaient pas,semblaient trouver tout ça trés amusant.Jamais je n’en ai vu un seul protester ou s’indigner de ces “méthodes”.On leur avait bien éxpliqué que tout cela était normal,et avait une grande valeur thérapeutique…

Contrairement à ce que prétendaient les éducateurs,il n’y avait absolument aucun “humour salvateur” dans cette institution,il n’y avait que de la dérision,et donc des humiliations et des souffrances,et l’atmosphère était cruelle et malsaine,pleine de tension et d’agressivité.Avant même d’être personnellement victime de cette maltraitance, j’avais conscience du caractère cruel et anormal du comportement des éducateurs,et du fait qu’il y avait quelque chose de révoltant et d’inacceptable dans leurs attitudes.

Les éducateurs plaçaient certains adolescents dans des situations psychologiquement insoutenables: ils utilisaient les propos des parents pour accuser les adolescents ou pour se moquer d’eux.Ils avaient décidé qu’ils étaient en droit de jouer un rôle d’arbitres entre parents et enfants et si un adolescent,d’aprés le récit des parents,était considéré comme un coupable qui malmenait des parents donnant,eux, une image de victimes,cela excitait la rage et la haine des éducateurs et il était alors agréssé et culpabilisé avec une animosité inimaginable.

J’ai personnellement subi ces agressions et je ne parviendrai jamais à décrire l’ampleur du traumatisme que me causèrent ces éducateurs malfaisants par leurs accusations et leurs propos culpabilisants, leurs réflexions acerbes et leurs regards lourds de désapprobation.

Les éducateurs faisaient constamment des leçons de morale aux adolescents, discourant sur la nécéssité de respecter les autres,de bien les traiter,de bien se comporter,d’être sociable …Dans la bouche de ces éducateurs cruels qui pratiquaient quotidiennement l’humiliation,ces sermons étaient d’une hypocrisie révoltante,mais bien entendu,pas question de contredire un éducateur ou de lui faire remarquer qu’il était le plus mal plaçé pour parler d’humanité ou de respect de l’autre.

Culpabilisation, humiliations, hurlements et menaçes de coups : voila ce qu’était la maltraitance dans l’institution.

Le chef de service de l’établissement était un psychiate réputé qui couvrait systématiquement les abus des éducateurs qu’il employait,apparemment entièrement d’accord avec toutes les brimades qu’ils avaient rebaptisées “méthodes thérapeutiques”…

C’est bien aprés avoir quitté l’institution que j’ai pris conscience de la culpabilisation intensive que m’avaient fait subir les éducateurs: j’avais été tellement saoulée de leçons de morale,d’accusations,de critiques,de reproches, cette culpabilisation avait été si efficace qu’ils étaient parvenus à me faire perdre entièrement conscience qu’ils me maltraitaient,et je m’étais progressivement laissée convaincre que j’étais en tort,me sentant profondément coupable .Alors qu’au départ j’avais été assez lucide pour ressentir que j’étais injustement traitée et victime d’un autoritarisme stupide,peu à peu,les éducateurs avaient réussi à instiller en moi des sentiments de culpabilité si intenses et si profonds que j’en étais arrivée à penser qu’ils étaient dans leur droit et que c’était moi qui étais en faute.

Il est vrai que dans un grand nombre d’écoles,des professeurs sadiques s’amusent à tourner en dérision des éleves qu’ils trouvent médiocres ou qu’ils ont pris en grippe,et ils humilient ainsi frequemment des enfants ou des adolescents,mais jamais je n’ai vu les railleries utilisées comme un procédé ou une “méthode éducative” avec une telle agressivité,un tel acharnement,de façon aussi systématique et automatisée,que dans cette institution qui était un “lieu de soin” ,et où des éducateurs malsains prenaient plaisir à tourmenter et humilier ainsi certains adolescents en prêtant à toutes ces brimades un absurde” but pédagogique”…

Il éxiste une évidente complicité entre les parents et les lieux (écoles, institutions…) où les enfants et les adolescents sont maltraités,qu’il s’agisse de maltraitance physique ou morale.Si beaucoup d’enfants n’osent pas se plaindre,c’est parce qu’ils savent que leurs parents ne sont pas prêts à les entendre et ne les prendront pas au sérieux.Dans mon enfance,les enfants frappés par les instituteurs ne se plaignaient presque jamais car ils savaient que leurs parents étaient eux-mêmes partisans des châtiments corporels.J’ai entendu un jour une mère raconter qu’elle était choquée par les brutalités d’un instituteur et qu’elle était allée le voir pour se plaindre mais à l’époque c’était assez rare…En ce qui concerne la violence morale,la culpabilisation,les humiliations,cette forme de maltraitance est beaucoup plus difficile à définir et à l’époque où les éducateurs me faisaient subir ces mauvais traitements je n’osais pas en parler et je ne me sentais pas le droit de me plaindre,car je n’avais pas la chance de pouvoir me tourner vers un adulte bienveillant,un de ces “témoins lucides” qui m’aurait permit de comprendre que ces attitudes étaient inacceptables.

.Le pire dans le cas de la violence morale est que les victimes ne peuvent pas s’en défendre car elles ne peuvent pas définir par des mots bien précis que ce qu’on leur fait subir est une sorte de harçèlement,et les railleries,bien qu’ humiliantes,ne paraissent pas être un motif “assez sérieux” pour oser se plaindre.

Mes parents ne savaient pas que les éducateurs adoptaient ces attitudes cruelles,mais ils étaient complices car,comme ils refusaient de m’entendre et d’accorder la moindre valeur à mes propos, je n’osais jamais tenter de leur raconter quoi que ce soit.Ils étaient également complices par crédulité,faiblesse et négligence,parce que,comme un grand nombre de parents,ils préféraient vouer une confiance aveugle aux psychiatres et aux éducateurs,ce qui peut être la pire des erreurs…De nos jours en france on a interdit aux adultes d’utiliser la violence physique dans les écoles, et on parle d’avantage de la maltraitance dans les institutions,ainsi que de la cruauté morale,mais pas suffisamment. J’éspere que ce témoignage pourra être utile sur votre site.
AM : Je vous remercie de votre témoignage si important. La loi interdisant des châtiments corporels à l’école existe en France apparemment depuis 1834 (cité après: Olivier Maurel, La fessée, page21). Mais évidemment elle est négligée et ne préoccupe personne. Pourquoi ? Parce que, comme vous dites, les enfants battus par leurs parents regardent ce traitement violent comme tout à fait normal. Et les professeurs, des enfants battus eux aussi ont appris très tôt que la violence est un moyen efficace d’obtenir l’obéissance et l’attention. Peut-être que beaucoup d’entre eux choisissent cette profession justement pour se débarrasser de la rage, accumulée depuis la naissance dans leur corps, malheureusement aux dépens de leurs écoliers. Votre témoignage devrait être distribué largement et lu par les élèves pour qu’ils apprennent à connaître leurs droits et commencent à se défendre par les mots au lieu de rester aveugles et devenir criminels après.

Réponse de Brigitte.

Votre grand témoignage évoque bien, malheureusement ce qui se vit dans la majorité des institutions et des écoles même encore aujourd’hui.
Pour les enfants qui sont niés, bafoués, trompés, malmenés dans le cercle familial, ils ne peuvent vivre la situation dans les écoles que comme une continuité de ce qui se passe déjà à la maison. C’est pourquoi ils ne peuvent pas en parler à leur parent, soit parce qu’ils ont acheté cette attitude comme normale, soit parce qu’ils craignent pire encore.
Mais un enfant que l’on a respecté depuis sa naissance en lui offrant les ingrédients nécessaires à son développement, comme l’attention, la tendresse, la compréhension aura la possibilité de se défendre devant l’injustice des adultes mal intentionnés.
Quand les parents n’ont pas peur de leurs émotions, alors ils n’ont pas peur et acceptent celles de leur enfant. De cette façon, ils lui montrent qu’il peut réagir tout naturellement devant l’inacceptable, bien sûr qu’il peut rencontrer l’abus de pouvoir des adultes, mais dans ce cas il pourra compter sur ses parents pour le défendre et il ne restera pas seul devant l’absurdité et l’incompétence des adultes.
Cordialement, Brigitte