Brutalités à l’école

Brutalités à l’école
Tuesday 25 July 2006

Bonjour,

Je viens de lire le courrier intitulé “Brutalité à
l’école” et je voudrais apporter un témoignage récent.

L’année dernière, notre fille cadette était au CM1 et elle
nous a rapporté à plusieurs reprises que le directeur et
maître de CM2 avait pour habitude d’attraper violemment un
de ses élèves par le pull pour le projeter contre le mur
(où se trouvaient de plus les porte-manteaux) au moment où
tous les élèves se rendaient à la cantine. J’étais alors
représentante des parents d’élèves et j’en ai donc parlé
aux autres parents élus. La réponse a été : “Ah oui, mais
il s’agit d’un élève difficile.”

Deux ans auparavant, notre fille aînée nous avait dit que
le même directeur tapait un autre garçon sur la tête quand
il était en colère. Je n’était alors pas prête à agir, je
ne savais pas quoi faire.

Mais cette fois ci, j’ai écrit un courrier à l’inspecteur
pour lui signaler les faits. Peu après le comportement
brutal du directeur a cessé. Notre cadette était cette
année dans sa classe et, même s’il se met toujours en
colère, il n’ose plus taper les élèves.

Cela durera-t-il ? Dans le cas contraire, d’autres parents
réagiront-ils ?

Notre aînée est maintenant au collège et elle nous dit
souvent que des professeurs humilient les (“mauvais”)
élèves. Elle a une fois répondu à un professeur qui
demandait aux autres enfants s’ils ne trouvaient pas qu’un
tel était stupide : “Mais il est tellement sympatique !”
J’ai de mon côté alerté les parents élus. Aucune réponse.
Cette année, j’ai bien l’intention de me présenter et
d’essayer de faire bouger les choses. Les adultes
demandent aux enfants de les respecter mais eux-mêmes ne
les respectent pas.
Pourtant, les textes existent qui interdisent aux
professeurs d’avoir un comportement humiliant et à plus
forte raison de taper les élèves. Si les éducateurs
eux-mêmes ne les font pas appliquer, c’est à nous,
parents, de les forcer à le faire. Il s’agit de la loi et
il s’agit du droit de nos enfants. Comme je le dis souvent
à mes enfants, nous avons des droits, et il faut lutter
sans cesse pour les faire respecter. Souvent, cela pose
des problèmes à celui qui a osé parler, mais il faut
parler quand même. Auprès de l’institution scolaire, ce
sont les parents qui doivent faire respecter les droits de
leurs enfants quand eux-mêmes ne peuvent pas le faire à
cause du sacro saint “respect dû aux adultes”. A force de
persévérance les choses finissent par bouger.

Merci de votre site et merci à ceux qui témoignent.

NMD
Réponse de Brigitte:
Je comprends tout à fait votre indignation face aux brutalités exercées par les professeurs d’écoles ainsi que la complicité des parents aux mauvais traitements sur leurs enfants.
Les personnes comme vous qui osent entreprendre des démarches pour défendre la cause des enfants dans la vie scolaire sont très très rares parce que tout le monde trouve tout à fait normal de corriger un enfant de quelques façons que se soit.
Les pratiques de certains professeurs sont identiques à celles exercées par les parents à la seule différence que ces derniers commencent depuis le plus jeune âge de leurs enfants. L’école n’est que la continuité de ce qui se passe dans les foyers familiaux c’est pour cela que vous n’êtes pas soutenue par les parents d’élèves, en dénonçant les mauvais traitements infligés par les professeurs vous dénoncez en même temps ceux des parents. Il n’est pas évident qu’un inspecteur prenne au sérieux une dénonciation de ce genre, d’ailleurs on peut constater qu’aucun instituteur ou professeur n’a été relevé de ses fonctions pour avoir humilié ou frappé un élève. C’est simplement la peur de quelques représailles qui le calme un peu, mais comme vous le dites cela ne l’empêchera pas de se venger par d’autres façons sur son élève.
La violence éducative n’est reconnue par aucune loi elle est au contraire utilisée comme une ligne de conduite à tenir pour obtenir l’obéissance, elle est pratiquée par tous y compris les professionnels de l’enfance parce qu’elle est reconnue salvatrice.
En se donnant la chance d’ouvrir les yeux sur notre enfance pour ne pas infliger les mêmes souffrances à nos enfants, on leur donne la chance de discerner la tromperie et la force de ne pas l’accepter.
Tous mes encouragements dans vos futures démarches.
BO