Lucide à 19 ans

Lucide à 19 ans
Wednesday 09 April 2008

Bonjour,

Quand j’étais petite ma mère ne m’a pas souvent frappée, elle m’a surtout insulté “méchante machiavélique connasse”. le lendemain du jour ou elle a dit cela on est allées auparc avec ma soeur, j’ai dit a ma soeur, ” si tu veux que je joue avec toi, demande a maman de me l’ordonner”, c’est ce qui c’est passé. Alors à 9 ans, je me suis mise en haut du toboggan et j’ai dit à ma mère quand elle m’a dit de jouer avec ma soeur “Ah bon, je croyais que j’étais méchante, machiavélique et connasse”. Bien sur tout le monde a entendu, elle a du se sentir tres seule. Un autre jour j’ai eu droit à entre autre “hystérique, moins que rien…”, le soir j’ai installé une barre de légo de 1m50, j’ai accroché une ficelle et à 6 h du matin j’ai tiré dessus (c’était un dimanche) , j’étais contente je m’étais vengé et ma mère a cru qu’il y avait eu un coup de vent. les insultes n’ont pas céssé, loin de la, ça a continué tout au long de mon enfance et de mon adolescence: “tu me fais honte je ne connais pas, vas te faire soigner chez les fous, mais on s’en fiche de toi Laura, salope, tu as le diable dans la peau…”. je ne repondais plus, je faisais profil bas, a t’elle réussi ? A t’elle réussi à me faire penser que c’était mérité ? Je me demande comment elle s’y est pris, comment j’ai pu ne rien dire ? Et peu à peu j’ai cru que c’était normal ces insultes, j’ai cru que c’était comme ça partout, que je n’avais pas à me plaindre, pas à repondre. Ce dont je me souviens, c’est le mépris, meme s’il n’y avait plus d’insultes, elle arrivait a me faire penser à ô combien j’étais horrible, qu’elle n’avait plus d’espoir. Et moi je ne savais plus quoi faire, parfois je me disais, elle n’a pas à me dire ça, je laissait un mot avec “j’en ai mare de tes insultes”, je pleurais (aux toilettes parce que mes parents disaient que c’était une honte de faire des caprices commme cela pour si peu).
J’ai voulu lui en parler, je lui ai demandé apres avoir entendu le mot à la télé “ça veut dire quoi machiavélique?”, elle m’a dit ne pas savoir, je lui ai dit alors qu’elle me le disait souvent quand j’étais petite, elle m’a dit que non, qu’elle n’avait jamais dit ça. Est il possible qu’elle ait oublié ou continue t’elle à me mépriser et pense t’elle je ne sais quoi?
J’ai 19 ans aujourd’hui et on se parle très peu, elle ne peut donc plus m’insulter. je sais que je n’ai aucune chance d’obtenir des excuses, devrais je couper les ponts ou continuer de faire semblant. je sais comment elle a été, j’y pense quand je la vois, je ne dit rien, je fais comme si et les questions me brulent les levres je n’oserais jamais lui demander pourquoi et meme si je le faisais je n’aurais pas de reponse satisfaisante. Quand je suis a coté d’elle, j’ai envie de lui reprocher ça et pourtant elle fait des choses pour moi, ellle m’amene à la gare, m’achete des trucs, elle m’amane chez le medecin quand je rentre chez moi (je suis étudiante, je n’ai pas le permis). Et le soir, à bordeaux ou j’étudie, je pleure en pensant à tout cela, a cette famille, à cette relation toxique avec ma mère. Comment en sommes nous arrivées la, puis je encore attendre quelquechose d’elle ?
J’ai lu beaucoup de chose sur votre site sur les relations mère/fille, les filles qui témoignent m’ont l’air plus agées et vous leur dite souvent de couper les ponts mais moi pour certaines choses j’ai encore besoin de cette mère qui m’ a fait tant de mal.

Cordialement

Réponse de Brigitte:

C’est vrai que votre âge est délicat pour sortir de la dépendance de votre mère aussi toxique soit-elle, tant qu’elle assure financièrement votre vie d’étudiante. Mais là où vous êtes remarquable, c’est dans votre capacité à voir la cruauté, la haine et tout le mépris de cette femme, depuis si petite et qui vous libère toujours plus de la dépendance affective aujourd’hui.
Que pourriez-vous attendre d’une femme dont seule la haine et la méchanceté sont ses raisons de vivre? Depuis toujours elle vous considère et vous traite comme une serpillière, apparemment vous n’êtes qu’un parasite à ses yeux. Heureusement que vous discernez tout cela et c’est ça qui vous permettra de rester la tête hors de l’eau en attendant de vous libérer totalement d’elle quand vous aurez acquis votre autonomie financière.
J’admire votre courage de voir si clairement toute cette lamentable réalité qu’est cette mère à un âge si jeune, je ne peux que vous encourager à rester fidèle à ce que ressent votre corps en face d’elle, je suis sure que vous en serez récompensée tout au long de votre vie. BO