J’ai encore de la culpabilité pour mes parents

J’ai encore de la culpabilité pour mes parents
Monday 14 April 2008

Chère Madame Miller,

Je vous remercie pour toutes vos révélations au sujet de la violence dans l’éducation. Quelle bonheur de “rencontrer” enfin quelqu’un avec un tel degré de lucidité!
J’aimerais vous poser une seule question. Étant une ancienne enfant maltraité à la puberté (coups et insultes) par ma mère, et bien qu’à l’époque je l’ai haïe pour cela, j’en suis encore à me sentir coupable et à me traiter comme si tout cela avait été ma faute. Bien que je sois consciente que cétait elle la coupable, je n’arrive pas à me débarrasser de ma conduite auto-destructrice au quotidien (en me torturant, en me mettant constamment en échec, en me privant de plaisir, etc.) comme si ma culpabilité inconsciente trouvait tellement de jouissance et de satisfaction dans cette situation, que je n’arrive pas à me débarrasser de ma souffrance. Est-ce que je continuerai à vouloir protéger ma mère, malgré la haine que je ressents pour elle? Y-a-t’il de la complaisance de ma part à vouloir souffrir?
Faut-il en passer par une thérapie pour pouvoir aller jusqu’au bout de sa souffrance? Ne suffit-il pas de prendre conscience que ce sont eux les coupables et pas les enfants battus?
Je ne sais pas quoi faire pour me débarrasser de cette envie de souffrir et de purger ma peine.

Merci de me répondre.
Chaleureusement,

Réponse de Brigitte:

Tous les enfants qui réveillent la cruauté du parent se sentent responsables des mauvais traitements qu’ils reçoivent: “si je n’avais pas fait ça, si je n’avais pas dit, si je n’avais pas été à cet endroit….”. De cette façon ils comprennent que c’est leur attitude qui provoque l’impatience et les mauvais coups du parent et que par conséquent il est justifié d’être maltraité.

Pour pallier à la douleur de cette réalité, l’enfant va partir en quête de les sauver en veillant toujours plus à s’adapter pour les rendre heureux, mais personne ne peut réaliser un tel sauvetage, alors l’enfant se sent coupable de la haine que ses parents ont pour lui.
Si des sentiments de culpabilité vous lient encore à cette femme, c’est que vous êtes probablement encore dans ce processus d’enfant responsable d’avoir une mère cruelle et que si vous vous présentez différemment elle pourra enfin vous aimer.

En sentant combien vous avez souffert de ses traitements, vous vous approcherez de cette petite fille de jadis en lui donnant toujours plus d’empathie et vous vous éloignerez encore plus de la pitié ou culpabilité qu’il vous reste pour ce monstre de mère.
Si vous faites le choix d’une thérapie, veillez à trouver un thérapeute qui soit pleinement du côté de l’enfant et qui n’ait pas peur de condamner les agissements des parents. Utilisez la liste “FAQ” que vous trouverez dans la rubrique “article” du site. BO