Se confronter à la réalité
Thursday 08 November 2007
Bonjour Brigitte,
Je voulais vous remercier, très profondémment de l’aide que vous m’avez apportée par mail à la mi-octobre. Vous avez intitulé l’article “oser écouter si son corps accepte la thérapie”.
J’ai pu en parler avec ma psy et beaucoup de choses ont émergées en rapport avec ma méfiance vis à vis de la thérapie et d’elle-même ainsi qu’avec mes émotions de peur liées à mes angoisses nocturnes.
Mon chemin avance et parfois je me dis combien votre aide est précieuse, à vous et à Alice MILLER.
Il y a 2 jours, je recevais 1 mail de ma mère très en colère qui disait comprendre que j’étais en colère après elle (car je lui dit ce que j’ai sur le coeur et tout ce qui m’énerve en elle; chose que je n’osais pas faire avant) mais en même temps me renvoyait toute sa colère à propos d’autre chose.
Pour moi c’est quand même en rapport.
Alors que je disais à mon frère, ma soeur et mon père (regret aujourdh’ui car il m’a encore trahie et cette fois avec ce que je lui avais dit) il y a 2 mois combien ses comportements et paroles pouvaient les détruire et leur donner des conseils pour éviter que ça les atteigne, ma mère le savait et en rigolait.
Aujourdh’ui que je lui dit que c’est ignoble tout ça et que je n’en veux plus, elle me reproche de vouloir monter les autres contre elle. Mon père ayant profité de la situation pour lui dévoiler ce que je lui avais dit…(je lui avais conseillé de réfléchir sur leur relation qui le détruisait).
Bref, grosse trahison de mon père vis à vis de moi (encore et toujours) et pour la 1ère fois altercation véritable et profonde avec ma mère.
A ce moment là, tout s’est écroulé en moi mais je savais que je devais écouter ce que je ressentais.
Je me suis sentie si coupable! uen si mauvaise fille. Tiens donc, comme par hasard…
Je suis tout de suite allée me réfugier sur le site d’ Alice MILLER, à la recherche d’une réponse à un courrier qui pourrait s’approcher de ce que je ressens.
Comme j’ai été soulagée de trouver le courrier “les 2 mondes” du 31/10 qui correspondait tant à ce que je ressentais.
Je ne les emmènerais pas non plus, les membres de ma famille, dans mon avion alors même que j’ai cru des années (depuis 28 ans) qu’on était dans le même avion!
Alors qu’ils disent comprendre ma colère envers eux, ils n’acceptent pas que je leur dise et osent être en colère à nouveau contre moi…
Enfin, bref, ce chemin va être long et je suis heureuse au fond de moi d’avoir ma psy , vous même et Alice MILLER pour m’appuyer.
Car en effet, ce que je n’étais pas prète à affronter lors de mon mail concernant mes angoisses nocturnes, je commence à l’affronter depuis quelques jours et c’est très dur, très douloureux.Très profond. Pauvre moi, pauvre nous, enfants meurtris qui nous voilons la face.
Comment ais-je pu être aveugle à ce point? tout s’écroule alors, mes attentes vis à vis de cette famille que j’ai toujours voulu avoir avec eux et l’incompréhension face à d’autres moments passés ensemble plutôt pas mal.
Bien non, la vérité est là et elle fait très très très mal. Et j’en suis qu’au début.
Merci d’être là pour aider à nous relever, ex-enfants détruits au plus profond.
Merci.
Réponse de Brigitte:
Cette cécité, dans laquelle vous habitiez, vous a permis de survivre auprès de ces parents là durant quelques années, le temps de vous convaincre qu’ils n’étaient pas si mauvais dans le fond et que vous pouviez supporter leur mépris. Ensuite dans votre vie d’adulte vous avez continué à faire comme si tout allait bien et que vous viviez dans le même avion qu’eux pour ne pas sentir la douleur d’être méprisée. Heureusement que vous avez ouvert les yeux sur ce qu’ils sont vraiment, votre père vous montre son VRAI visage aujourd’hui, bien sur qu’il a toujours été du côté de sa femme, sinon il y a longtemps qu’il vous aurait protégé de la cruauté de votre mère.
Bravo à vous d’avoir passé ce cap difficile que de regarder la réalité en face. BO