L’adolescence
Thursday 20 March 2008
Bonjour Brigitte et Alice Miller
Le contenu du courrier de ce papa me semble tellement refleter une tendance actuelle celle qui est de faire de son enfant le terrain d’expérimentation de toute les theories en vogues chercher a donner ce qu’on croit etre le mieux sans se soucier des besoins elementaires et essentiels qui sont le respect en tant que personne, le respect pour les besoins que l’enfant manifeste et qui sont souvent tellement éloignés des theories mais bien plus proches des faits.
Le comportement de cet enfant est le comportement type des enfants qui ne se sont jamais senti entendu une telle colère un tel désir de faire payer ne vient pas de nul part, on le retrouve chez des enfants qu’on a voulu faire entrer dans un moule, des enfants qu’on a voulu comme ceci mais pas comme cela, des enfants a qui on a laisser tres peu ou aucun controle sur leur existence.
Peut etre tout cela n’a rien a voir dans la situation présente, mais quand je lis qu’elle a été frappée avant l’age de trois ans cela demontre que son éducation était basée sur la domination et non le respect. Citation d’artiste, un tel a dit, un autre a dit , la methode Montessori jusqu’a sept ans on sent derriere tout ca beaucoup de theorie mais ce qui est pourtant primordial c’est qu’un enfant soit heureux et quand un enfant manifeste une telle colere un tel déséquilibre c’est que manifestement cette enfance n’a pas été heureuse.
Je suis pere d’une fille egalement nous sommes egalement des parents séparés, je ne l’ai jamais frappée et j’ai attaché une importance capitale a lui accorder le même respect qu’on accorde a n’importe quel adulte, en faisant compter ses choix, ses besoins en lui laissant un certain controle et un certain pouvoir décisionnel “accompagné” dans sa petite existence, sans jamais interdire quoique ce soit, et je peux garantir que ma fille qui entre dans l’adolescence ne manifeste pas de haine a mon égard , au contraire elle rayonne d’amour elle m’adore et lorsqu’elle parle de moi a d’autre c’est toujours avec affection, pour moi la crise d’adolescence n’existe pas, ce qui existe c’est la crise parentale, la crise des parents qui perdent de plus en plus le pouvoir qu’ils avaient imposés à leurs enfants, des parents qui considèrent leurs enfants comme leurs propriété.
Un enfant bien que la vie et la nature nous en confie la responsabilité est un ètre à part entière et il n’est en aucun cas la propriété de ses parents il est destiné à ètre un ètre libre et non pas un ètre destiné à ètre formaté selon diverses théories,pour entrer dans le moule que nous avons choisis pour lui.
C’est pourtant ce qu’on voit énormément de nos jours des parents qui se gavent de Dolto de Bettelheim allant jusqu’à appliquer ce qu’ils lisent comme si ils s’agissaient de recette et sautant d’une recette à l’autre pour en revenir par la suite après un désastre aux bon vieux chatiments corporels et lorsqu’a l’adolescence de leurs enfants ils vivent un véritable état de guerre ils accusent la crise d’adolescence ou vont jusqu’à dire que les conflits avec les parents à l’adolescence sont normaux, nécessaire et que ceux qui vivent une adolescence sereine et heureuse avec leurs parents vivent une situation douteuse ou anormale.
Réponse de Brigitte:
Je vous remercie de votre témoignage, c’est très rare de comprendre aussi bien la dynamique de la violence. Oui vous avez raison, c’est vrai que l’adolescence est une étape dans la vie de l’enfant qui lui permet encore plus de s’affirmer en tant que personne à part entière pour se confirmer toujours d’avantage qu’il n’est pas la possession de son parent. Il a besoin de sentir sa propre identité et s’assurer qu’il n’y a aucun danger à ce qu’elle soit différente de son parent. Bien sur que cela passe par des comportements inattendus et souvent bien “plantés” et c’est normal parce qu’il cherche là sa propre sécurité, qu’il a le droit d’être ainsi sans être rejeté.
C’est exactement le même principe à deux ans quand l’enfant se rend compte que sa mère n’est pas sa continuité mais qu’ils sont bel et bien deux personnes. Il a besoin de dire “Non” pour les mêmes raisons, mais à un autre niveau, que l’étape adolescente, son non n’est pas parce qu’il méchant ou capricieux mais parce qu’il a besoin de se confirmer qu’il n’y a aucun danger à être celui qu’il est vraiment.
Quand le processus du développement de l’enfant est respecté tout au long de la prime enfance, l’adolescence n’est pas un obstacle mais la continuité du processus pour devenir enfin un adulte sensible, respectueux et lucide.
Dans le cas contraire, l’adolescent s’évertuera à montrer ses souffrances de jadis en retournant contre lui-même ou les autres la douleur des traitements qu’il a reçu. BO