La réalité dans les institutions

La réalité dans les institutions
Thursday 29 December 2005

Dans le cadre de ma formation d’éducateur spécialisé
j’ai pu découvrir votre livre “C’est pour ton bien”. Je
tiens à souligner tout l’intérêt que j’y ai porté. A la
lecture de cet ouvrage m’est apparue la necessité de se
pencher sur le sujet qu’il aborde afin de mieux
comprendre le rôle moderne de ce que l’on appelle
toujours un “éducateur” (je parle ici de l’éducateur en
tant que professionel). Mon tout premier stage m’a
ouvert les yeux sur l’absence d’une approche
psychologique des problèmes des enfants, des jeunes ou
des adultes rencontrés dans le cadre de ce métier. Cet
absence de compréhension de l’histoire de la personne
peut s’avérer tout à fait catastrophique, et j’ai pu
l’observer. Nombre d’éducateurs négligent les
difficultés psychologiques des personnes qu’elles
doivent aider ainsi que leurs propres difficultés. Trop
souvent cette fonction d’aide, de support,
d’accompagnement se transforme en abus de pouvoir et
d’autorité. Les mesures coercitives n’ont pas disparu
de l’éducation professionnelle d’aujourd’hui et
l’utilisation de la violence (physique ou verbale) non
plus.
Ainsi je conseillerais à quicqonque souhaite travailler
au contact d’êtres humains (et même à quicquonque
souhaite vivre mieux dans ce monde) de se pencher très
sérieusement sur les réponses apportées par Alice
Miller dans cet ouvrage et sur l’importance de s’y
référer dans une pratique professionnelle.
Merci.
A.G.

AM: Je tiens à vous remercier pour votre lettre et vos reflexions et surtout pour la phrase: “Cet absence de compréhension de l’histoire de la personne peut s’avérer tout à fait catastrophique, et j’ai pu l’observer”. Qu’est-ce qu’on peut faire, à votre avis, pour faire ouvrir aux gens les yeux pour le fait que notre vie ne commence pas à 15 ans?

Réponse de Brigitte:

Combien votre remarque est juste à propos de l’approche psychologique qui ne tient pas compte de l’enfance de l’individu. La grande majorité des “écoles de psychologie” abordent toutes sortes de théories, mais ignorent totalement les traumatismes subis dans l’enfance.

Il est très rare de parler de ce sujet sans l’identifier à un comportement pervers de l’enfant, il est encore très ancré que nous naissons “manipulateur, capricieux, désireux sexuellement de nos parents, destructeur…. Pour que les professionnels considèrent l’enfance d’un individu, ils n’ont pas le choix que de regarder la leur et de sentir combien ils ont eu mal devant l’incompréhension voire les violences reçues de leur parents.

Mais il est rare de rencontrer un témoin lucide, beaucoup plus que de rencontrer un professionnel qui protège sa propre enfance et donc ses parents. C’est pourquoi, nous préférons parler de délinquant, d’hyper actif, violent, nerveux…. comme d’un “phénomène génétique ou de société” plutôt que de voir qu’est ce qui a causer ce type de comportement.

La tendance toujours présente est qu’il ne faut surtout pas “se laisser marcher sur les pieds” par un enfant, et pour cela, il est nécessaire de corriger très tôt tout comportement susceptible de déranger un parent par n’importe quel “moyen” pourvu que le résultat soit efficace. Et tout cela, sans se soucier un seul instant des dégâts souvent irrémédiables que cela peut occasionner.

Je vous encourage à diffuser vos connaissances, cordialement Brigitte.