Il n’était pas conscient de ses actes

Il n’était pas conscient de ses actes
Thursday 31 January 2008

Madame,

Je n’ai pas de question à vous poser !

J’ai un remerciement à vous faire pour vos témoignages dans vos livres. Je m’y suis retrouvée et cela a été un élément déclencheur dans ma vie.

J’ai suivi une conférence donnée par le Dr. Nahum Frenck (il y a 5 ans environ) où il a parlé de la « pédagogie noire » . Je me suis empressée d’aller acheter « C’est pour ton bien » et j’ai maintenant lu 8 de vos livres. A chaque lecture, j’avais l’impression que l’on entendait enfin cette souffrance que j’ai étouffée pour protéger mes parents.

J’ai 48 ans, mariée, 2 filles. J’ai reproduit cette autorité et ce pouvoir sur mes enfants. Ma fille aînée s’est rebellée contre moi. Je ne comprenais pas pourquoi. Elle m’a poussée à réfléchir mais je ne trouvais de réponse jusqu’à ce que j’entende parler de la pédagogie noire. J’ai une sœur aînée et un frère cadet, tous on a subi cette violence paternelle avec une mère qui ne disait rien. Seule moi, pour l’instant, mets des mots sur ce que l’on a subit, le reste de la famille ne veut pas remettre en question ce père. Plusieurs fois, j’ai parlé avec ma mère qui n’a rien voulu reconnaître. Elle a 78 ans. J’ai pensé que cela resterait comme ça, que je devrais vivre avec cette non-reconnaissance. Seulement, ce matin, au téléphone avec ma mère, elle s’est plainte de mon père et là, je me suis engouffrée et je lui ai dit (redit) ce que j’ai ressenti de mon enfance. Pour la première fois, elle ne m’a pas contredite !

J’ai pu lui dire que moi, cette petite fille de 7 ans qui était battue avec la « schlag » parce qu’elle avait dit un mensonge attendait son aide. Qui d’autre que ma mère pouvait m’aider dans cette situation. Elle l’a reconnu, elle était mon seul secours. Elle n’a pas pris position cette fois là, ni les autres fois. J’ai eu peur de mon père. Je ne sais pas ce qu’il a vécu dans son enfance et ne le saurais jamais. A l’âge de 50 ans, il a eu une attaque cérébrale et il est aphasique maintenant. Pour moi, la maladie a arrêté un prédateur d’enfant. Je pense qu’il n’était pas conscient de ses actes. Je ne lui en veux pas.

Je voulais partager avec vous mon histoire et cette journée heureuse est un succès pour moi. J’avais envie de témoigner car grâce à vous, mon témoin éclairé, j’ai mis des émotions dans ma vie et je vais continuer.

Je veux aussi ajouter que mes filles sont aussi à l’origine de mon changement.

Merci de tout cœur d’avoir écrit et partagé.
Réponse de Brigitte:
Vous dites: “Cette petite fille de 7 ans qui était battue avec la « schlag » parce qu’elle avait dit un mensonge. Je pense qu’il n’était pas conscient de ses actes. Je ne lui en veux pas”. La cruauté et le sadisme de votre père vous ont transformée à votre tour en mère autoritaire et abusive, ce sont vos filles qui en ont payé le prix fort et VOUS NE LUI EN VOULEZ PAS??? BO