Récupérer les souvenirs
Tuesday 17 July 2007
A chaque fois que je vous envoie mon mail, je me dis que vous n’allez pas me répondre et pourtant à chaque fois j’ai une réponse, merci beaucoup.
Il y avait tant de fois où j’avais peur de mon père. Quand j’avais 6 ans, un soir je ne voulais pas lui obéir. J’étais avec ma maman dans sa chambre et m’a dit d’aller me coucher mais je n’avais pas envie j’étais bien près de ma mère, j’avais envie qu’elle me prenne dans ses bras.
Il me l’a répété plusieurs fois mais à chaque fois je lui disais non car il m’énervait. Alors il m’a menacée d’aller au lit tout de suite et il m’a donné une raclée tellement forte que j’avais eu des bleus. Il s’était fait mal aux mains exprès pour que j’ai mal. Et moi j’ai dû encore pleurer des heures la nuit.
Vers 7 ans jusque 11 ans je souffrais d’insomnie. Je me souviens que je pleurais dans mon lit car je n’arrivais pas à m’endormir. Quand j’allais frapper à la porte de la chambre de mes parents pour y retrouver du réconfort, mon père me rejetait et me disait d’aller d’un ton menaçant qui me faisait peur de retourner dans ma chambre. Parfois je traînais dans le couloir dans l’espoir que ma mère vienne me voir (mais elle ne venait jamais) et je clanchais leur porte puis j’allais me recoucher. Le lendemain quand ma mère me demandait si c’était moi qui avait ouvert leur porte je disais que non et mes parents en ont déduit que j’étais somnambule. Et j’y est même cru à un moment mais c’est faux je ne le suis pas.
C’est moi qui ai inventé ce prétexte pour ne pas qu’on me dispute.
Ainsi mes parents m’ont toujours fait croire que j’avais quelque chose qui n’était pas normal au lieu de venir me voir pour me consoler et voir avec moi pourquoi je n’arrive pas à dormir. En classe de CM2, j’ai eu un maître sadique. Au début de l’année, je ne voulais pas à l’école et je disais que j’avais mal au ventre. Je n’ai pas été à l’école pendant quelques temps où j’ai vu des docteurs qui m’examinaient pour voir si je n’avais pas quelque chose de grave au ventre mais bien sur ils ne trouvaient rien. Pourtant j’ai tellement réussi à me persuader que j’étais malade que j’ai fini par avoir une gastro-entérite, j’étais contente car là au moins je n’irai pas à l’ école et on s’occuperait de moi. C’était déjà un appel au secours à mes parents.
Quand j’étais petite à table, j’avais tellement peur de me prendre une raclée que à peine qu’il me disait : « on mange » en tapant le bord de mon assiette avec sa fourchette que je me mettais à sangloter et que je mangeais tout de suite. Le fait que j’avais peur et que je mangeais tout de suite je ne m’en souviens pas, mais je le sais car il me l’a raconté plus tard étant plus grande avec un certain plaisir . C’est un sadique, un pervers que je déteste.
Etant petite, mon père prenait toute la place comme s’il était ma mère. Il était tout le temps avec moi et je me demande si il n’éloignait pas exprès ma mère de moi .Bien que celle-ci était également incapable de m’aimer. Un jour vers 12/13 ans je m’étais disputée avec ma mère –qui me trouvait insolente depuis que je suis petite- et mon père m’a alors dit tu sais « t’es un accident tu n’étais pas désiré ». En y repensant je me demande s’il ne se réjouissait pas que je me dispute avec ma mère. J’en veux aussi terriblement à ma mère de m’avoir laissé à la merci de cet homme si criminel et si inconscient .
Je me souviens d’une fois où je devais avoir 4 ans, je ne voulais pas mettre les chaussures qu’elle voulait que je mette et j’ai pleuré très fort, j’ai fait une « colère » . Alors ma mère me criait de me taire, me disait qu’elle avait envie de « me coller au mur ». Elle me disait que j’étais une sirène et elle me criait d’arrêter. Lors d’épisodes du même genre, elle me secouait très fort et me criait dessus pour que j’arrête de pleurer. D’ailleurs mon père était pour quelque chose dans l’attitude de ma mère, il devait lui dire et même lui ordonner d’appliquer ses si bonnes méthodes de pédagogie noire.
Le soir où j’ai étais tabassée, ce que je n’ai pas dit c’est que la journée d’avant on était avec ma famille sur une falaise et moi j’avais envie qu’ils me laissent seule, j’avais envie de me promener. Mon père m’a laissée partir mais je me suis perdue dans les falaises. Quand enfin j’ai retrouvé le chemin, mon père m’a sermonnée et m’a dit qu’il en avait marre de moi, que à cause de moi on prenait du retard pour rentrer chez nous. Comme si j’avais fait exprès de me perdre ! Alors que moi ça m’aurait plu qu’il s’inquiète un peu pour moi comme je ne retrouvais pas le chemin, qu’il s’inquiète un peu de me perdre et de ne plus me revoir. Mais ça, ça ne lui arrivais jamais.
Le fait qu’il m’ait traitée de mauvais fille le lendemain du soir où il m’a frappé, a un rapport avec sa mère car celle-ci était prostituée. Il est resté avec ses 2 parents jusqu’à 6 ans donc il se souvient un peu de sa mère. D’ailleurs mon père m’a toujours dit des prostituées que c’était des pauvres filles qui n’avaient pas eu de chance dans la vie, il semblait les comprendre.
Mon père me disait : “je te souhaite d’avoir un gosse aussi désobéissante que toi. Un jour j’étais tellement désespérée que je lui ai dit que j’allais me suicider (j’aurai tellement aimé qu’il prenne ça au sérieux et qu’il change) si il continuait à être aussi violent et lui ce qu’il me disait c’était : « ben pas de problème, viens je vais avec toi, je t’emmène en haut d’un building ». Il disait ça d’un ton menaçant et était content car après je ne disais plus rien.
J’étais désespérée qu’il dise un truc aussi horrible.
Vers 17 ans, j’ai fait une fugue de chez moi. Je suis partie dans la rue et j’ai rencontré un type louche mais qui ne m’a pas fait de mal et qui m’a accueilli chez lui. Ma fugue était un appel au secours pour dire à mon père stop j’en peux plus. Mais malheureusement pour moi, mon père m’a retrouvé un jour après. Lorsque j’ai vu sa voiture j’étais décomposée, j’avais envie de mourir. J’ai eu tellement peur. Il m’a ordonné de monter d’un ton menaçant dans sa voiture. En bas de chez nous il m’a dit : « je te dirai rien dans l’escalier à cause des voisins mais tu vas t’en prendre une belle. » Une fois arrivée chez mes nous il m’a hurlé : « pour quoi t’as fais ça ? Réponds ! » Et comme j’étais terrifiée et que je ne répondais pas, il m’a jetée par terre avec violence puis m’a remise sur la chaise. Et me demandais toujours la même question et comme je ne répondais pas il m’a donné des claques avec ses deux mains à la fois. Il m’en a donné au moins une vingtaine. J’étais terrorisée. J’avais beaucoup de boucles d’oreilles à une oreille (j’avais 6 trous) elles ont toutes sautées sous la violence des coups. Ma mère était là impuissante.
A cette époque je n’en pouvais plus de ma classe où les filles me rejetaient et s’acharnaient sur moi. A chaque fois que j’étais interrogée à l’oral c’était un clavaire. J’étais transparente, je faisais tout pour ne pas qu’on me remarque.
Aujourd’hui je suis timide avec les autres, je n’ose pas être moi, je recherche leur affection et leur approbation. Je suis souvent d’accord avec ce qu’ils pensent. Et quand je me sens bien et que j’ai envie d’aller vers les autres et d’être gentille avec eux , j’imagine toujours qu’ils vont me critiquer et me rejetter. J’ai également peur des hommes et de leur regard.
Quand je suis dans la rue j’ai peur qu’on me reconnaisse et qu’on m’insulte.
Si j’avais mon père en face de moi je lui dirai : Dégage tu n’avais pas à me mêler à tes pb qui ne regardent que toi. Tu as souffert dans ton enfance mais ce n’était en aucun cas à moi de prendre cela sur mes épaules.
Tu as été monstreusement méchant et je ne l’ai méritée en aucun cas, tout ce que je voulais c’était de l’amour. Ma fragilité et ma féminité te faisaient horreur et tu voulais me détruire à tout prix. Je te hais pour tout ce que tu représentes. Tout ce que j’avais besoin c’était de la douceur et à chaque fois que je la demandais je ne recevais que tes coups et tes menaces.
Tu es un criminel.
Ce qui me fait mal c’est que tu n’as pas rejetée ma petite soeur (de 7 ans de moins) comme tu l’as fait avec moi. Au contraire, tu l’as toujours plus gâtée que moi et tu ne lui as jamais donnée de raclées. Tu ne lui as jamais interdit de sortir comme moi, tu n’étais pas autant exigeant avec elle qu’avec moi. Elle a eu plus de chance. Aujourd’hui elle te voit encore et cela me fait mal. Il y a quelques années tu as essayé de l’embobiner et elle pensait comme toi que c’était moi qui provoquait sans cesse nos disputes à cause de mes « mauvais caractère et comportement ». Heureusement aujourd’hui elle a grandi et elle pense moins comme ça. Cela me fait mal qu’elle ne reconnaisse pas entièrement tout ce que tu m’as fait subir.
Dans le passé tu lui as offert de beaux cadeaux car tu savais que cela me ferait mal au cœur. Je te déteste et ne compte pas sur moi pour qu’on se parle un jour. Ce n’est pas moi qui ai voulu que ça se passe mal comme ça.
Réponse de Brigitte:
C’est tellement juste de sentir la rage contre ce criminel, voyez-vous plus vous la sentirez et plus les souvenirs reviendront, en continuant ainsi vous verrez que vous ne craindrez plus le monde extérieur. Pour le moment c’est lui qui vous maintien la tête sous l’eau avec le consentement de votre mère qui est aussi folle et dangereuse que lui, mais votre détermination maintenant vous amènera vers la liberté. Bravo, votre courage est votre seul remède. BO