Sortir de la dépendance
Friday 24 November 2006
Bonjour,
Cette année je reprends une fac pour être institutrice. L’année
dernière g quitté mon école d’infirmières.
J’ai été gravement perturbée pendant mon adolescence. Mon père me
punissait car je n’allais pas à l’école, me privait de toute la liberté dont
j’aurai eu besoin. Il me considérait comme une moins que rien. Plus
j’avançais en âge, plus ça c’est aggravé. Je lui tenais tête, je ne l’écoutais
jamais lorsqu’il me donnait ses ordres stupides, lorsqu’il me dictait ce que
je devais penser. Je ne devais jamais être contre lui.Il me disait que si
il me traitait ainsi c’était à cause de moi, parce que j’étais une sale
gosse.Il me disait que je le faisais souffrir. Il me disait qu’il ne cèderait
jamais, que c’était à moi de plier. Seulement moi je faisais de plus en plus
de conneries, et plus j’en faisais, plus il me corrigeait. J’ai eu le
droit à des bastonnades. Jusqu’au paroxysme où un jour, il m’a dit qu’il ne me
supportait plus et m’as mis à la porte à 19 ans et demi.
A partir de là ça a été une délivrance. J’ai été à l’internat
de mon lycée puis g passé mon bac.
Mais après je suis tombée sous la dépendance de mes grands-parents
maternels.
Cette année je reprends une fac pour être institutrice. L’année
dernière g quitté mon école d’infirmières.
Mes grands-parents m’ont aidé à financer mon appart pdt mes études
d’infirmières, m’ont offert une voiture neuve, m’ont payés l’école
et aujourdhui ils me financent encore une bonne partie de mes revenus.
Quand je leur parle de mon père ils disent que je ne dois plus y
penser, que je dois avancer. Que si j’y pense encore, je ne vais jamais m’en
sortir. Ils veulent que je m’en sorte mais uniqement à leur manière. J’ai
l’impression d’être en cage, dans une prison dorée. J’ai l’impression que ma
relation avec eux me barre l’accès à mes sentiments. Qu’en pensez-vous?
J’ai demandé à une personne de mon école d’infirmières de continuer
la relation d’aide qu’on avait commencé l’année passée. Elle m’avait
aidé à ressentir mes sentiments à l’encontre de mon père. Je lui ai
expliqué mon adolescence, mon comportement rebelle, les fois où je désobéissais
à mon père et les raclées que je me prenais ensuite.
J’avais pleuré très longuement et elle m’avait prise dans les bras.
Elle m’a dit que ce qu’avait fait mon père était impardonnable, qu’il m’avait
utilisée comme un objet.Elle m’avait dit que c’était une
bénédiction que je me sois tellement rebellée que sans cela j’aurais complètement été
sous la domination de mon père. Ainsi, que je ne me serai pas sauvée à tant
de chez mon père et que j’aurai pu devenir folle -comme j’ai peur aujourdhui
de le devenir-.
Pensez-vous qu’elle peut être un bon témoin lucide pour moi?
Aujourdhui g terriblement peur que ça recommence, que mon père ne me
tyrannise une nouvelle fois, qu’il revienne dans ma vie. Je fais un
rêve qui revient toujours dans lequel mon père habite à nouveau avec moi.
Aujourdhui je suis perdue. Mes études me plaisent mais en même temps
je dépends encore de mes grands parents. J’hésite entre partir et
trouver ma voie par moi même ou à continuer mes études.
Merci Alice Miller pour toutes vos recherches
AM: Vous avez raison, essayer d’oublier n’ouvre pas la sortie de la douleur. Votre rébellion vous a sauvée et il faut vivre votre rage contre la brutalité de votre père que vous avez accumulée si longtemps dans votre corps. Cette amie semble être votre vrai témoin lucide et il faut continuer de pleurer et vivre votre colère en sa présence et raconter tout ce que cet homme vous a fait.