Pas besoin de demander l’autorisation à nos parents

Pas besoin de demander l’autorisation à nos parents
Monday 20 November 2006

Chère Madame,

Je viens de terminer de lire votre ouvrage “Notre corps ne ment jamais”. La lecture de votre livre m’a permis de me connecter à l’immense solitude que je ressentais face à l’incommensurable blessure qui est en moi. Une douleur, une plaie ouverte que depuis 37 ans je tente de dire à mes deux parents mais qui malheureusement est toujours rejettée par ceux-ci, soit dévalorisée, soit insultée, soit déniée. Aujourd’hui, mon père est mort, peu après la mort de mon père j’ai été atteinte de cholestase gravidique (enceinte alors, de mon troisième enfant). J’ai écrit une lettre à ma mère, lui demandant de ne plus la voir et lui demandant de respecter mon besoin. Celle-ci, pendant deux années, si elle ne s’est pas montrée semblant respecter mon désir, n’a eu de cesse de m’envoyer des émissaires qui me demandaient à chaque fois de lui présenter des excuses. Mon frère et ma soeur m’ont condamnée pour avoir parlé durement à mes parents, ainsi je suis bannie de ma famille. J’ai décidé de quitter mon pays (la Belgique) et je vis depuis huit mois en France (centre de l’Aveyron). Deux jours après mon installation en Aveyron, j’apprend par courrier qu’une requête a été déposée contre moi par ma mère qui réclame de pouvoir exercer son droit grand-parantal qui lui serait formellement refusé. Mon avocate demande de lui pardonner, mais tout mon être si refuse et je me débat de plus en plus avec des sentiments violents et contradictoires qui me font souffrir. Je tente toujours et je sens que je dois me protéger mais il me faudrait l’aide précieuse d’un thérapeute. Cela devient urgent, je suis dans un grand désarroi et de plus je me débat avec mes angoisses liée à un cancer de la thiroïde pour lequel je me suis faite opérée peu avant mon départ de la Belgique. Je n’arriverai pas toute seule à m’en sortir et si j’ai la chance d’avoir un merveilleux compagnon et trois magnifiques enfants je ne veux pas leur faire payer la violence du déni que je subis depuis l’enfance. Je voudrais absolument trouver quelqu’un devant qui je pourrai enfin déposer mon fardeau et retrouver ma joie de vivre qui depuis longtemps à déserté mon corps qui aujourd’hui n’est plus que douleur et souffrances. Pourriez-vous me fournir une piste? Oserais je rêver qu’une telle personne existe? Pourrais je vider mon sac d’horreurs sans abîmer personne? Merci de m’avoir lue. I D.

Réponse de Brigitte:

En demandant à nos parents de respecter notre besoin de ne plus les voir, nous les impliquons à rester dépendant de nous puisqu’ils doivent combler un besoin qui nous appartient. Votre mère ne vous a jamais permis d’avoir aucun besoin dans votre enfance et tout à coup vous lui montrez que vous en avez un, elle continue cruellement ce qu’elle a toujours fait, vous imposer abusivement son pouvoir en vous faisant taire de toutes les façons. Il n’est pas nécessaire de demander à nos parents de ne plus être en contact avec nous quand nous ne le souhaitons plus, c’est à nous de sortir de notre peur d’enfant qui nous empêche de dire “je te déteste maman et je ne veux plus…..”.

Heureusement que votre corps refuse d’entendre les énormités de cette avocate, elle est censée vous comprendre et vous défendre, pas vous moraliser comme le fait votre mère, dans cette protection pour les parents, elle n’a aucune chance de prendre votre défense et encore moins celle de vos enfants.

Il est temps de vider votre sac d’horreurs comme vous dites, mais qui pouvez-vous abîmer? Personne, vous pouvez seulement rendre la liberté à cette petite fille qui est terrorisée dans la prison du silence depuis trop longtemps.

La liste FAQ vous permettra de savoir comment choisir un thérapeute qui vous conviendra, nous n’avons pas d’adresse.

BO