Quels outils d’éducation utiliser?

Quels outils d’éducation utiliser?
Sunday 09 March 2008

Bonjour à Alice Miller et à Brigitte,
Madame Miller, j’ai lu avec beaucoup d’intérêt vos livres qui dénoncent les arguments en faveur de la violence éducative, une pratique toujours en cours dans notre société et qui cache hypocritement ses vraies raisons puisque derrière ce mot “éducation”, les parents (entre autre) peuvent décharger facilement et en toute légalité leur haine sur leurs enfants qui leur servent d’éxutoire car sans défense.
Cependant, quelles sont les aides apportées aux parents qui ne veulent plus exercer cette violence ? Je rencontre des parents qui sont démunis car ils ne veulent plus avoir recours à la violence et du coup, par culpabilité, ils n’osent plus user de leur fermeté lorsque l’enfant se met en danger ou que son comportement n’est pas adapté à une situation (par exemple un enfant de 3 ans qui joue au foot dans l’appartement et que l’interdiction provoque une crise). Ce phénomène de ne plus avoir recours à la violence porte ses fruits grâce à vous et à d’autres auteurs mais comment faire autrement après des siècles de pratique ? Savoir que la violence ne résoud rien ne suffit pas. Quels outils à disposition des parents qui sont conscients. Car une fois que l’on a dénoncé le problème, que fait-on? Recourir à un psy qui pense que la fessée n’a jamais rien fait de mal ? Et ils sont nombreux dans ce cas puisqu’ils n’adhèrent pas à vos écrits.
Actuellement il passe une émission sur M6 qui s’appelle “super Nanny”. Les parents démunis face à leur enfant font appel à elle. Qu’en pensez-vous ?Merci.

AM: Si nous voulons à tout prix que l’enfant nous obéisse, la fessée nous sert dans notre but, mais la peur de l’enfant, son manque de confiance en nous de ces leçons de violence sont le prix que nous payons. Si nous voulons sa confiance (et pas sa peur) il nous faut la mériter. Avec elle, il nous comprendra facilement si nous lui expliquons pour quoi on ne peut pas jouer au foot dans la maison.

Réponse de Brigitte:

Quand on sait que le langage verbal, non verbal, comportemental (mal adapté à une situation ou disproportionné) utilisé par l’enfant, montre et exprime une souffrance, un désaccord, une frustration ou tout autre malaise et que l’on prend le temps de COMPRENDRE ce qu’il tente de nous dire par son attitude au lieu de le sanctionner, alors il n’y a pas besoin de recettes d’éducation.
L’enfant de 3 ans qui fait une crise parce qu’on lui interdit de jouer au ballon dans l’appartement, est tout à fait NORMAL. Une frustration déclenche systématiquement une réaction, ce qui ne veut pas dire que sa réaction est en lien avec cet interdit. Il peut réclamer de sortir jouer dehors ou plus d’attention de son parent, ou encore exprimer une colère qu’il a dû refouler auparavant pour autre chose.
Quand nous verrons chez l’enfant un langage dans ses attitudes, plutôt que de la provocation malsaine ou manipulatrice, alors l’éducation deviendra une évidence, malheureusement ces émissions “Super Nanny” nous montrent tout le contraire. BO