Bien accompagnée
Saturday 25 July 2009
chère Alice,
chère Brigitte,
Je viens de lire la lettre de la personne qui a écrit le 23 juillet avec le titre “la confusion dans la psychanalyse”.
je suis moi-même psychologue de formation et j’ai aussi suivi pendant 10 ans une psychanalyse lacanienne.
A l’époque mon psychanalyste par ses rares interventions me faisait comprendre le rôle pathologique de ma mère dans mon histoire et m’incitait à “rompre” avec elle. Mais je n’étais pas prête à entendre qu’il fallait que je rompe.
C’est beaucoup plus tard , à travers la lecture des livres d’Alice Miller et de ses réponses à mes lettres que j’ai pu enfin rompre avec cette mère fusionnelle..Mon analyste allait dans le sens des conceptions d’Alice.
Je n’ai jamais ressenti d’incompatibilité entre la théorie lacanienne et les idées d’Alice. Les deux prônent la liberté du sujet, la dé- fusion par rapport aux images parentales, l’autonomie sans culpabilité…
C’est cette DECULPABILISATION que j’ai toujours appréciée autant chez mon analyste lacanien que chez Alice.
J’ai aussi trouvé cette DECULPABILISATION et cette liberté d’esprit dans les livres de lacan et sur lacan..
Et je n’ai jamais entendu lors des différents séminaires auxquels j’ai assistés ,des psychanalystes défendre le pardon.
Au contraire, quand ce sujet était abordé, tous étaient unanimes pour dire que nous n’avons aucune responsabilité morale vis à vis de nos parents..
Avec mes patients , à travers mon histoire , ma formation , mon analyse, mes lectures, j’ai essayé de les alléger des poids familiaux,de les déculpabiliser, et enfin de trouver le respect de soi et la liberté de penser…
Nous travaillons certainement avec des bases théoriques mais surtout avec notre histoire , nos désirs inconscients.
Chaque rencontre , chaque “aventure” avec un patient doit toujours être portée par un regard neuf, une page blanche qu’on va remplir à deux ,dans l’écoute singulière de celui qui parle et le respect de ses mots, sans essayer de le faire rentrer dans un cadre théorique qui l’enfermerait au lieu de le “libérer”.
Il faut se détacher de la théorie pour une rencontre authentique.
Ce qui m’attire autant chez Alice miller que chez des analystes lacaniens c’est ce respect de la PAROLE et de la souffrance toujours UNIQUES et non généralisée de la personne.
Merci de tout ce que vous apportez.
Réponse de Brigitte :
Apparemment votre psychanalyste Lacanien vous a bien accompagné dans la rupture avec votre mère pathologique et c’est très bien. Ce discernement que vous avez récupéré vous permet sans doute de montrer à vos patients toutes les sortes d’abus physiques ou psychologiques de leur parent et la nécessité de se libérer de cette dépendance à eux qui les maintient toujours esclave de l’hypocrisie et du mensonge. Bravo pour le travail que vous faites et bonne continuation. BO