La prise en charge des parents toxiques

La prise en charge des parents toxiques
Monday 19 February 2007

Chère Madame Miller ,

C’est un peu incrédule que j’accède au droit de venir solliciter votre aide ou votre compétence , ne sachant trop bien si mon “problème”rencontre votre disponibilité de temps. Je prends la chance et déjà , seulement cette tentative de demander de l’aide en tant qu’enfant d’un parent violent, est pour moi une autre expérience vers la libération.
Je serai brève : mon père a 88 ans et j’en ai 57. Depuis 6 mois , je dois m’occupper activement de lui pour lui trouver une résidence convenable.J’ai un mal fou à être en relation avec lui ( par son manque flagrant d’honnêteté envers lui-même surtout )et je l’entends encore me dire de lui-même “qu’il remercie sa mère de lui avoir administrer des coups avec la laisse à chien, particulièrement lorsqu’elle lui demandait de dire la vérité et que cette vérité ne lui plaisait pas. (!) Mon père a été “normalement” violent avec mon frère et ma soeur mais pas avec moi car ma mère a toujours dit que, de moi, ” elle s’en occuperait”. Je vous passe beaucoup de détails mais aujourd’hui je suis au prise avec ses colères qui continuent , qu’il reconnaît un peu, ( et ce contre le premier venu ) mais sans se questionner davantage.
Il m’a projetée une violente agression par téléphone dernièrement et je n’ai eu d’autre choix que d’aller le voir directement et de lui demander respectueusement de changer de ton avec moi sinon je devrais me désister comme responsable légale. Je n’avais ni colère ni attente démesurée d’un changement sauf une profonde peine et détresse devant tant de souffrance .( mais j’ai dû surmonter ma peur aussi, car, j’avais peur ) Le problème se répercute dans ma famille auprès de ma soeur qui maintenant pour des raisons inexpliquées ne veut pas voir le nouveau mari de sa seule fille.Je n’ai pas le temps de tout vous exposer mais la colère et la mauvaise foi sont encore une fois ( inconsciemment aussi) au rendez-vous contre les enfants.
J’ai lu plusieurs de vos livres et je peux dire que j’ai commençé à les vivre depuis plusieurs années .Cet enfant terrorisée est encore en moi, même aujourd’hui, alors que je constate le mur de l’inconscient en chacun de nous et cette immense peur, tapie , j’en suis sûre, au fond du coeur de tous les enfants , quels qu’ils soient , c’est inévitable.
Cette souffrance humaine “de chacune de notre première innocence” , m’interpelle au plus haut point et je sais que nous avons besoin les uns des autres. Je me propose de chercher un thérapeute conscient de ce que vous avez vous-mêmes expérimenté et de le présenter à mon père comme médiateur .Connaissez-vous à Montréal ou ailleurs au Québec un endroit où je peux m’adresser ?
Sans doute , que je ne suis pas dans les critères qui puissent vous permettre une réponse mais à tout hasard , je veux vraiment vous remercier pour votre travail , votre contribution inouïs !!
Je suis sidérée de constater , en ce moment même , “COMBIEN”( encore !) je me sens `”irréelle” de demander de l’aide contre l’abus de mon parent.

Je vous remercie beaucoup Madame Miller ! Bien à vous,

Réponse de Brigitte:

Il est incroyable et inconcevable de devoir trouver une résidence CONVENABLE à un homme qui vous a considérée moins qu’une serpillière toute votre enfance et qu’en plus vous lui parliez respectueusement quand il vous agresse violemment. Comment pouvez-vous supporter TOUT ÇA sur vos épaules??
Le jour où vous vous choisirez, vous ne vous trouverez ni incrédule de solliciter notre aide et ni hors critères pour que l’on puisse vous répondre. Je vous encourage à sortir de cette prison parce qu’il est toujours temps de le faire, vous trouverez je l’espère un bon thérapeute en vous aidant de la liste FAQ: BO