Françoise Dolto

Françoise Dolto
Wednesday 03 September 2008

Chère Alice,
Chère Brigitte,
J’ai été longtemps une adepte de Françoise Dolto, appréciant chez elle le respect qu’elle
avait de l’enfant, le considérant comme une personne. Ce qui était nouveau il y a 30 ans.
Je viens de lire des propos qu’elle avait tenus et qui me choquent.
Elle écrit: “Je ne peux haïr une mère qui dit qu’elle brûle les doigts de son enfant parce qu’elle se
masturbe…..j’étais attérée de douleur et de compassion pour cette femme qui avait été une
petite fille devant qui le père ,infligeait des sévices aux noirs pour qu’ils soient bien dressés”.
Au psychanalyste qui lui rétorque:”je doute que cette enfant ait eu ,elle ,de la compassion
pour sa mère” Dolto répond: “Pourquoi avait-elle choisi cette mère-là pour naitre?
Sa réponse sous -entend que la petite fille aux doigts brûlés était en quelque sorte
responsable de son destin et dans le choix d’une mère sadique. Comme toujours une grande compréhension pour les mères et peu pour les petites filles qui souffrent.
Je sais que Fançoise Dolto a eu une mère malade et rejetante. Elle a toujours compris sa
mère sans jamais la critiquer.Cette compréhension effrénée me choque ,car le message qu’elle véhi
cule est culpabilisant pour ceux qui ressentent de la colère envers leurs parents bourreaux.
J’ai l’impression que Dolto demandait aux enfants d’être adultes , de soigner leurs parents, et
d’oublier qu’eux mêmes étaient des enfants qu’on devait protéger. Qu’en pensez-vous?
Sa problématique personnelle a du l’influencer dans sa pratique.
Merci de me lire.
Merci de m’avoir tant aidée.
Je vous embrasse.

Réponse de Brigitte:

Merci d’avoir écrit sur les propos tenus par Françoise Dolto reconnue chez nous comme une “défenseuse” de l’enfant, parce qu’elle parlait souvent avec compassion pour lui, mais elle n’en était pas moins psychanalyste Freudienne qui a toujours protégé avant tout les parents.
Ce qui est cité ici montre très bien comme elle pouvait être aussi cruelle tout comme l’a été sa propre mère avec elle quand elle lui a dit qu’elle aurait souhaité que ce soit elle qui meure plutôt que sa soeur et qu’elle a été accusée de sa mort faute de ne pas avoir assez prié pour elle, alors qu’elle avait 12 ans.
Sa psychanalyse l’a toujours amenée à comprendre sa mère tout comme ici dans cet exemple où elle dépose toute sa compassion pour les souffrances de cette femme ignoble qui brûle les doigts de sa fille. Malheureusement, ce sont des millions d’auditeurs, de lecteurs et de nombreux patients qui ont payé le prix de son aveuglement et de sa dévotion à sa mère.
La seule issue qu’elle ait trouvé pour rester dans le mensonge et l’ignorance était de se convaincre elle-même qu’elle avait choisi de naître auprès d’une mère méprisante et cruelle. Le plus grave est qu’elle ait fait de cette absurdité dangereuse une vérité et que de nombreuses personnes aujourd’hui continuent à survivre dans cette grotesque tromperie. BO