Ne plus jouer la comédie
Tuesday 15 May 2007
Merci encore pour ce que vous écrivez: j’ai parfois ( souvent) l’impression que vous êtes lea seule à me comprendre, me défendre. Et celà m’est déjà un grand réconfort. Même les personnes aimantes que je connais ne comprennent pas ma tristesse d’enfant,elles disent: »pardonne », comme si rien n’était grave parce ce que j’ai survécu et suis adulte maintenant..
Je me suis même disputée avec mon fils ainé qui ne comprend pas mon attitude avec mes parents.
Mon père avait une drôle d’attitude avec nous ( moi et une de mes soeurs): m’essuyait les fesses jusqu’à 8 ou 9 ans, me donnait des fessées pour son plaisir et nous prenait sur ses genoux en nous embrassant dans le cou
jusqu’à ce que nous ramenions notre futur mari..qu’il recevait fort mal, d’ailleurs. ( il aurait aimé que l’une de nous soit son bâton de vieillesse: il nous le répétait sans arrêt). Peut-être y a t’il eu davantage, je n’en suis pas certaine.
Ma mère était là, à rire. En famille, on n’en parle pas, on fait « comme si ». J’ai commencé une thérapie, mais j’ai l’impression que je n’avançais plus: ces histoires sont sans importance aux yeux de tous, me semble-t’il.
Je ne suis pas allée aux 80 ans de mon père, je travaillais ( je suis infirmière ) et je n’avais pas envie d’aller jouer la comédie mais ma soeur ainée a organisé chez elle un deuxième repas pour fêter les 80 ans où elle
m’a quasiment obligée à venir, en commençant par me demander quel dimanche j’étais libre et en m’offrant de payer mon voyage…
Ma famille a trouvé que j’étais triste à ce repas ( je l’étais).
Avec ma mère, j’ai pu débloquer mes problèmes lors de ma psychothérapie, je suis mieux ( avec moi-même, pas avec elle). Mon père est un vieillard maintenant, il a lui même( eu) beaucoup de problèmes venant de sa famille. Ce qui est dur, c’est de ne pas pouvoir parler; alors j’écris ici et ça me soulage. Car je suis victime mais c’est moi qui ai honte. J’entends encore ma mère ricaner, se moquer. Mon père m’a expliqué aussi, un matin, sur son lit, comment on faisait l’amour;( il portait des chemises de nuit longues, sans culotte), ma mère ne riait pas ce jour là mais lui disait « non, non »( ne lui dis pas); il disait: il faut bien qu’elle sache: c’était cru, sur leur lit; ça m’a beaucoup choquée. merci. DB
( j’ai une vie très normale: je suis m&riée, mère de famille, je travaille mais je me sens parfois fragile, j’ai des maladies psychosomatiques, de l’eczéma.)
Réponse de Brigitte:
Quant on a ouvert les yeux sur la réalité de ce que l’on a subi dans son enfance et que l’on en ressent les conséquences sur sa vie d’adulte comme vous par vos divers symptômes, il est tout à fait normal et honnête pour vous-même de ne plus vouloir jouer la comédie autour d’un repas d’anniversaire.Votre attitude devant la manipulation de votre soeur vous montre combien vous avez eu peur de ne pas obéir à vos parents et sans doute même à elle jadis, pour ne pas vous être autorisée de renoncer dès le départ à cette invitation. Quand la petite fille que vous étiez sentira la rage contre cet ignoble père qui vous a tant terrorisé, vous récupèrerez la force de dire « NON » à des invitations venimeuses pour votre santé. Dans ce courage vous pourrez dire à votre fils les raisons qui vous ont conduite à votre décision et que personne ne peut être indulgent avec des gens qui ne se montrent même pas désolées de tout le mal qu’elles vous ont fait. BO