Séances de « claping »
Saturday 20 September 2008
Bonjour,
Le 10 octobre 2007, je vous avais écrit concernant mon petit-fils qui tape et qui a commencé très tôt à le faire
(article intitulé « bébé de 10 mois qui tape »).
A force de chercher d’où pouvait venir ce comportement qui persiste, et dont je sais bien que l’enfant ne le fait pas par « méchanceté » comme semble le faire croire à ma fille les salariés de l’école maternelle qui la culpabilise, je me suis rappelée ce matin les séances de « claping » dispensées à mon petit fils lorsque justement il n’avait pas un an.
Ces séances faites par un kiné consistaient à donner des petites tapes sur la poitrine du bébé puis à l’obliger à expectorer les glaires en lui faisant retenir quelques secondes sa respiration, puis le kiné va récupérer tout cela dans sa bouche. Bien entendu ces séances sont impressionnantes, l’enfant pleure et est souvent épuisé après cela. J’accompagnais ma fille à l’époque et je trouvais ces séances ignobles mais le médecin disait que cela lui permettrait de mieux respirer puisque les voies respiratoires se dégageaient.
Rien qu’en vous l’écrivant je me demande si ces séances ne sont pas encore une mode et si vraiment elles étaient nécessaires.
Si le comportement de mon petit-fils vient de là, ma question est de savoir comment faire maintenant pour l’aider car il a certainement tout oublié.
Merci infiniment de votre attention.
Réponse de Brigitte:
Votre réflexion sur les séances de « claping » est tout à fait logique, c’est une méthode absolument très brutale pour les petits bébés et qui engendre certainement une peur énorme pour lui d’être ainsi traité avec la confusion du double message que c’est pour lui « sauver la vie ». Votre petit fils n’est pas méchant comme le prétendent les éducateurs de l’école, il montre combien ce traumatisme était violent et terrorisant pour lui. Sa maman peut l’aider en lui racontant cette histoire avec toute la sincérité possible:
« Quand tu n’étais encore qu’un tout petit bébé, je t’ai emmené chez un kiné pour te faire enlever les glaires de tes bronches qui t’empêchaient de respirer normalement. C’était très brutal, il tapait très vigoureusement sur ton thorax pour décrocher toutes les mucosités, tu étais tout petit et certainement terrorisé par cet homme, tu ne pouvais pas comprendre pourquoi il te faisait mal et devant moi sans que je réagisse. Tu pleurais tellement de peur et de rage que je te laisse dans les mains de cet homme que tu tombais ensuite d’épuisement. Comme je savais que c’était pour ton bien de faire ça, je suis passée à côté de ta détresse et je ne t’ai pas rassuré à la hauteur de ton désarroi. Je me rends compte maintenant quand je te vois taper sur les autres que depuis longtemps tu me montres l’angoisse que tu as vécue dans ces séances de kiné. Aujourd’hui, je n’ai plus peur de voir combien tu as souffert dans ces moments là et je suis vraiment désolée de ne pas avoir pris au sérieux tes angoisses de petit bébé, parce que je pensais qu’un bébé ne pouvait pas sentir de la même façon qu’un adulte et je me rends compte que c’est complètement faux ».
A elle de voir ce qui l’a empêché de prendre soin des émotions de son bébé. BO