Impuissant devant la maladie
Monday 30 November 2009
Chère madame,
Peut être vous ne pourrez me répondre, nous aider, cela je le comprends, je vais simplement vous dire ce que je ressens et ou j’en suis aujourd’hui.
ma fille, souffre d’encoprésie depuis l’âge de 11 ans, elle a 21 ans aujourd’hui.
Hier pour la énième fois, elle est partie à l’ hôpital, afin d’évacuer par anesthésie générale un fécalome.
Elle va ainsi une fois par mois à l’hôpital. Nous avons essayé de l’aider , encourager à prendre soin de son corps et de son bien être mental, malgré cela rien, elle refuse toute aide psychologique. Lorsqu’elle revient de l’hôpital, elle m”assure que c’est la dernière fois, qu’elle va prendre des aides médicamenteuses,transit peg, lansohil. je la soutiens, je ne lui met pas la pression,de temps en temps, je lui demande si tout va bien, et qu’elle peut compter sur moi si besoin. sa réponse est que tout va bien, qu’elle va au toilettes.
malheureusement je connais les signes avant coureurs et, c’est retour hôpital., si j’ ose lui en parler, c’est le déni et mensonges voir de l’agressivité.
Hier donc, elle s’est levée sans faire de bruit, pour partir sans rien me dire, mais je me suis réveillée. Elle m’aurait envoyé un message plus tard., parce qu’elle ne pouvait pas me dire, elle a honte et elle a peur que je la rejette.
Lorsque elle m’a dit” maman, je ne peux plus aller aux toilettes, je ne le fais pas exprès, mais je ne peux plus” ce que j’ai lu dans ses yeux c’est indescriptible et j’ai eu honte de l’avoir menacée de la prochaine fois qu’elle irait à l’ hôpital, de ne pas la laisser revenir à la maison. En même temps accepter cette situtation qui dure depuis tant d’annnées, je ne oeux plus la gérer;
J’ai le coeur plein de culpabilité, d’impuissance, ce que sont nos enfants, nous en sommes responsables et cela j’arrive au bout des mes forces.
J’ai envie de mettre fin à ma vie et celle de ma fille, parce que c’est quoi sa vie? Un immense mal être de se punir et cela n’est pas possible. quand à ma vie…? une vie faite de moments intenses de bonheurs mais dont le prix à payer et trop lourd.
D”ou vient cette encoprésie? Elle a commencé juste un mois après ses premières règles.
Un jour elle m’a dit qu’elle ne voulait pas devenir une femme, que les hommes sont violents et boivent.
Il est vrai qu’elle a vu trop de violence dans notre couple et durant la séparation. Et hélas durant des années, un terrain malsain
Il est vrai qu’elle a très tôt développé une grande indépendace , un refus de toute autorité, et qu’elle ne suporte pas de se plier à des règles de vie. Elle était une élève très brillante, mais elle a tout envoyé voler car pour elle son père pourrait se glorifier si elle réussissait.
A ce niveau, oui il avait de grandes ambitions pour notre fille et parfois je lui disais que notre fille n’est pas un petit singe savant et que les jours sans cours sont des moments de vie, de rires, voir ses amis, vivre tout simplement.
Aujourd’hui elle a peu de contact avec lui, néanmoins il est là en cas de besoin d’aide.
Elle vient de rentrer et la suite…? je la connais si bien
Réponse de Brigitte :
Son symptôme d’encoprésie montre bien l’immense panique à laquelle elle était confrontée lors des crises de son père, « jusqu’à se faire dessus », c’est dire qu’elle était dans une angoisse terrifiante. Son corps tout entier montre qu’elle se retrouve probablement coincée dans cette grande peur puisqu’elle fabrique régulièrement des fécalomes.
C’est certainement terrible pour vous d’être un témoin lucide de tout cela sans pouvoir rien y faire. Peut être que de façon très délicate vous pouvez lui rappeler ces périodes de matraquages de son père en lui avouant votre négligence de l’avoir laissé face à toute cette violence sans vous être souciée de comment elle le vivait. Je vous souhaite beaucoup de courage pour l’accompagner à son rythme à la découverte de ce qui l’empêche de vivre normalement aujourd’hui. BO