Re: Violence réflexe

Re: Violence réflexe
Wednesday 16 August 2006

Un grand merci pour votre si belle réponse.
J’ai beaucoup pleuré en écrivant et j’ai beaucoup pleuré en vous
lisant.

Écrire a déjà changé les choses , je suis moins tendu en présence de ma
fille et je ne me sens plus agressé par ses actes comme si ils étaient
dirigés contre moi.
Je lui parle plus et je lui ai dit qu’elle avait le droit d’être en
colère et que j’allais trouver une autre manière de lui apprendre à
avancer dans la vie.
Ce n’est pas facile car je n’ai aucune recette pour comme vous le dites
qu’elle respectes les règles essentielles (surtout ne pas se mettre en
danger en fait) et me respecte sans passer par la case peur et crainte.
Ma Mère et moi avions fini par avoir une relation extrêmement violente
faite de hurlement bien que cette même relation soit également
exclusive
et passionnelle. Toute sa famille vit dans un climat de violence
(surtout verbale) et quasi incestueux où l’enfant a peu de place. Mon
grand père les frappait à la ceinture et leur lançait des couteaux qui
les frôlaient sans jamais les toucher mais tous vouaient une adoration
totale à cette homme. Ma grand mère maniaco-dépressive les a mis sous
emprise très tôt les avalant et ne leur laissant pas créer leur
individualité.
Alors dans tout ça moi je n’avais pas le droit de dire la colère face
aux hurlement de ma mère, à l’absence de réaction de ce témoin qu’était
mon père. au contraire il l’a soutenait toujours. Elle me rabaissait
sans cesse, me critiquait. M’exilait dans ma chambre pour les repas me
disant que c’était à elle que cela faisait le plus de mal. Et quand le
côté psychologique ne marchait pas elle me frappait du plat de la main
jusqu’à ce que sur ses injonctions j’arrête de pleurer.
J’ai tout fait pour me libérer de cette emprise jusqu’à partir de la
maison à 18 ans sous le prétexte d’étude qui ne me plaisait pas
particulièrement mais qui avait l’avantage d’être loin.
J’ai souvent pendant des années cherché à ce que ma mère me demande
pardon et à lui faire comprendre que l’attitude de mes grand parents à
son égard n’était pas normal non plus. Elle a reconnu tout de même une
fois qu’elle avait le sentiment d’avoir fait certaine chose plus pour
elle que pour moi, par peur du regard de l’entourage.
Mais aussitôt elle me culpabilise elle dit que je pense qu’elle était
une mauvaise mère alors que finalement je suis devenu une bonne fille
grâce à elle.
Une anecdote : un jour lors d’une réunion de famille , mon oncle
maternelle m’a glissé sa langue dans l’oreille. Je lui ai crié dessus
et
lui ai dit que s’il s’avisait de recommencer je le giflait. Par la
suite
c’est moi qui me suis fait accuser parce que je site “on doit le
respect
à ses aînés”, j’avais 23 ans. Et là le cran de répondre enfin que le
respect ne se “doit” pas mais qu’il se construit.
Je décide de faire une thérapie pour résoudre tout ceci.
Même si j’aime vraiment mes parents. Depuis quelque temps (depuis la
naissance de ma fille en fait) mon père a pris une place de père… il
ne se tait plus, il joue le rôle de régulateur et cela fait bien
longtemps qu’il n’y a plus de hurlement. Cependant je souffre d’une
colopathie fonctionnelle (et ce depuis l’âge de 6 ans) et j’ai pris 30
kg ces dernières années (en 4 ans en fait) je suis donc devenu obèse,
tout comme ma grand mère et ma tante.
Je vais lire “notre corps ne ment jamais” on me l’a conseillé. On m’a
conseillé également d’aller voir une kynésiologue qui prend en compte
l’aspect psychologique et ses effets sur le corps.
Enfin en tout cas merci pour moi et pour ma fille. Je ne veux pas voir
disparaître son sourire et sa spontanéité. Je ne veux pas lui donner de
raison d’être en colère et d’avoir de la peur et de la haine sous le
prétexte trop souvent entendu que les enfants aiment toujours leurs
parents même battu.
Je veux juste l’aider à être celle qu’elle est par mon amour et la
confiance que j’ai de ses capacités….

Réponse de Brigitte:

il n’est pas étonnant que votre relation avec votre petite fille commence à changer, de cette façon vous pouvez constater de vous même l’importance de parler à un témoin lucide qui prend au sérieux l’histoire de votre enfance. En vous approchant de la douleur que vous avez vécue par les violents agissements de vos parents, vous n’aurez plus besoin d’utiliser votre fille pour vous venger de ce qu’ils vous ont fait subir.
Vos symptômes très significatifs de la souffrance de votre enfance pourront certainement disparaître quand vous cesserez de protéger vos parents sous le couvert d’un amour illusoire. Pour cela vous n’aurez pas le choix que de trouver un psychothérapeute (un kinésiologue n’a pas la formation pour vous accompagner dans cette démarche), qui va prendre au sérieux la petite fille que vous avez été et qui a terriblement souffert d’avoir des parents incompétents. Ainsi vous cesserez de vouloir comprendre vos parents comme vous le faites, ce qui vous maintien dans vos symptômes et vous conduira plutôt à comprendre la petite fille que vous avez été et qui a tant souffert de l’incompréhension et de la violence de ceux qui étaient censés l’aimer vraiment.
Vous avez très bien compris la ténacité des enfants a vouloir aimer leur vie durant leur parents qui les battaient, le seul bémol c’est qu’il ne s’agit pas d’amour mais de peur des représailles si nous avouons ne pas les aimer.

La liste FAQ ne propose pas de nom de thérapeute, elle nous aide seulement à connaître nos droits en tant que patient et à discerner le meilleur thérapeute pour nous.