Comment retrouver confiance en soi ?
Saturday 31 May 2008
Bonjour,
Grâce à un début de prise de conscience, auquel s’ensuivit une thérapie d’une dizaine d’années, et de différentes lectures dont vos livres cher Alice, je suis en train de me réveiller plus ou moins lentement d’un cauchemar qui dure depuis ma naissance. J’ai aujourd’hui 36 ans.
Je commence à réaliser et surtout à assimiler, la torture psychologique, accompagné de coups physique (gifles et autres claques), dont je fût victime.
Et pour mon plus grand malheur, je me suis rejeté dans la gueule du loup. Je dis malheur, mais je ne sais pas si c’est un mal pour un bien finalement.
En effet, suite à une rupture sentimentale plus que difficile, s’accompagnant d’un licenciement injustifié « grâce » à une manipulatrice comme supérieure hiérarchique, je me suis retrouvé en position d’extrême fragilité, et j’ai accepté la porte de secours que me proposait mes parents: retourner chez eux momentanément.
Je savais que ça allait être un peu difficile, mais je n’imaginais pas prendre conscience de la terreur que j’ai subie plus jeune, et que j’ai pourtant « accepté » de revivre aujourd’hui !
C’est en côtoyant à nouveau mes bourreaux depuis mon retours à la maison du « bonheur », que j’ai commencé à réellement me poser les bonnes questions.
Et ce que j’ai découvert, m’a littéralement ouvert les yeux définitivement.
Ma mère fait partie de la « belle » famille des perverses narcissiques, et mon père à une personnalité obsessionnelle-compulsive.
Quand j’ai pu mettre un nom sur leurs troubles, avec tout ce que cela comporte, cela à commencer à me faire déculpabiliser, tout du moins en surface.
Car le travail de destruction dure depuis trop longtemps, et le déni est encore bien ancré dans l’inconscient.
Car consciemment, je pense que tout est clair maintenant. Je ne peux plus côtoyer mon principal bourreau (ma mère) sans ressentir du dégoût et de la colère.
Comment respecter (et se respecter alors) une personne qui vous a fait du mal depuis votre naissance, et qui surtout, continue d’en faire, alors que vous lui demander d’arrêter ? Impossible…
Je ne souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi si j’en ai un, de vivre avec une personne perverse narcissique, et à fortiori d’avoir été « élevé » par une telle personne.
Enfant, je me souviens d’une scène notamment où mon père se frappait la tête contre les murs suite à une violente dispute de mes parents et où ma mère le poussait à bout…
Ma soeur m’a indiqué il y’a peu que c’est arrivé bien plus d’une fois…
Mon père, à une époque, en a été le bras armé en plus. Dans le même temps, il était moqueur, infantilisant, faisait tout à ma place (tout comme ma mère d’ailleurs), et il mettait quasiment tout le temps en doute ma parole… Alors quant à me valoriser…
Comment avoir confiance dans ses conditions ?
Plus jeune cet homme me terrorisait, j’en avais peur car j’avais l’impression, bien qu’il essayait semble t-il de se contrôler, qu’il pouvait partir dans des colères extrêmement violentes.
Alors jusqu’à l’adolescence, je filais droit, jamais un mot de travers, toujours bien obéissant. Ensuite, les choses se sont gâtées. je sentais bien que quelque chose n’allait pas, et je commençais à protester, timidement certes, mais je m’élevais contre toute cette oeuvre de destruction dont j’avais à peine conscience.
Seulement, quand vous subissez de la manipulation, et que vous ne savez pas ce que c’est, et bien vous n’en avez donc pas conscience !
Et quand votre mère n’arrête pas de vous bassinez avec la fameuse crise d’adolescence, vous mettez votre « rébellion » sur ce compte-là, et vous n’allez pas chercher plus loin.
Ben oui, elle est tellement bienveillante cette mère, elle vous materne, elle vous prépare des bons petits plats, vous avez de l’argent de poche, vous pouvez sortir à peu près quand vous voulez… Le paradis ? Hum… on en est bien loin malgré les apparences. Bien loin…
Car le travail de sape pendant ce temps là agit quotidiennement, car c’était une flatterie, puis un coup de poignard dans le dos, car vous ne sentez pas d’où ça vient, mais vous sentez bien la douleur ! C’est une gentillesse, puis un reproche bien culpabilisant…
J’étais son jouet, son pantin… comme mon père… comme ma soeur.
Je m’agitais dans le vide, je me débattais en vain, et c’est elle qui tirait les ficelles, qui me dirigeait selon son gré tout en me laissant l’illusion d’être libre…
Ce sont les reproches en permanence sans que vous ne vous en rendiez forcément bien compte, ce sont les humiliations, ce sont la non prise en compte de votre vrai personnalité, aussi bien par elle que par lui, ce sont le harcèlement permanent dès que vous êtes en sa présence. C’est sournois, destructeur, on vous étouffe à petit feu, accompagné d’un très grande culpabilité car vous vous sentez coupable de tout.
Logique, on vous fait des reproches sur tout et tout le temps…
Alors en plus, quand votre mère vous dit que vous êtes né par accident, et que elle et votre père se sont fait à cette idée…
Bonjour la culpabilité et la confiance en soi !
C’est en reparlant il y’a peu avec ma soeur (de 12 ans plus âgé) de notre enfance, que j’ai continué d’ouvrir les yeux et d’apprendre des choses qui ne font que confirmer l’horreur de ces parents.
Lorsque j’étais bébé, alors que je ne voulais pas manger, ma mère est rentrée dans une telle colère, au point qu’elle m’a jeter de rage, oui jeter, dans les bras de ma soeur en hurlant: « Prend-le, prend-le, où je ne sais pas ce que je vais faire, je vais le tuer, je vais le tuer !!! »
Autre épisode, qui concerne ma soeur cette fois et qui caractérise bien « l’intelligence » de l’éducation de ma mère:
Ma mère et ma soeur se promenait dans la rue, et tout d’un coup, ma soeur s’arrête de marcher et porte la main à sa tête.
Réaction première de ma mère sans chercher à comprendre quoi que ce soit: une gifle !
Ensuite, elle s’est aperçue que sa fille venait de recevoir un plomb dans la tête, juste à côté d’un oeil… car un gamin « jouait » avec une carabine à plomb de sa fenètre…
Réponse de ma mère à ma soeur devant le pourquoi du comment de la gifle: « J’ai cru que tu voulais me contrarier en t’arrêtant comme ça. »
Sans commentaires.
Ma soeur à eue l’intelligence de partir du jour au lendemain dès ses 18 ans. Je la comprend.
J’aurais bien aimé en faire autant, seulement, j’étais dans une telle détresse, un tel mal-être (phobie sociale entres-autres), que je me sentais incapable de m’assumer…
Ni d’assumer quoi que ce soit d’ailleurs.
Lorsque j’étais ado, je me souvenais pratiquement souhaité la mort de mes parents. Lorsqu’ils partaient voir de la famille, j’espérais à demi-mots qu’il aient un accident mortel, mais je n’osais me l’avouer réellement car la culpabilité qu’engendrait de telles pensées était trop forte.
Mon souhait le plus cher à cette époque: que quelqu’un vienne me dire que j’avais été adopté…
Hélas, personne n’est jamais venu…
Plus récemment, puisqu’obligé de les côtoyer quotidiennement vu que nous habitons sous le même toit je le rappelle, et vu qu’il n’y a aucun dialogue possible avec ces gens-là, j’ai décidé de limiter mes paroles au strict minimum.
De plus, j’ai l’impression de me trahir si je leur parle normalement, comme si de rien était, alors qu’il en est bien évidemment tout autre…
Même si je ne leur parle pratiquement plus, j’entends néanmoins ce qui se dit…
Au moment du dîner, lorsque je mangeais encore à la même table qu’eux, choses que je ne fais plus à ce jour, au bout d’une énième tentative de culpabilisation de ma « chère » mère, je sent la moutarde me monter au nez comme on dit, et je lui demande d’arrêter ses reproches incessants…
Comme elle ne peut-être surtout pas responsable de quoi que ce soit, pas même de sa connerie, elle a haussé le ton en niant les choses.
Et là, ne pouvant plus me retenir, j’ai déballé ensuite tous mes griefs et ma frustration accumuler depuis toujours…
Je suis étonné néanmoins d’être resté à peu-près calme pour lui dire le bien que je pensais de leur éducation, à elle comme à mon père.
Je précise qu’à aucun moment je n’ai été insultant, j’ai juste dit la triste vérité.
Par contre, eux, surtout elle, ne sont pas restés vraiment calme.
L’apothéose du « dialogue » ?: « Quand je te vois, j’ai des envies de meurtres ».
Avec la meilleure connaissance maintenant des différents protagonistes, je pense que vous trouverez facilement l’auteur de cette brillante maxime…
Oui, ma « chère » mère…
Voilà, j’avais dit toute ma détresse et mes souffrances passées et présentes, et non seulement on la niait, mais en plus on retournait la situation en me faisant passer pour l’agresseur…
A partir de ce moment, j’ai commencé à comprendre qu’il n’y avait plus d’espoir, et que je n’avais plus de parents.
Le lendemain, je me suis senti soulagé. Et le surlendemain, la culpabilité était sûrement trop forte, je sentais alors la dépression arriver à grand-pas.
J’ai néanmoins fait-face, assister de quelques amis, et j’ai activé ma recherche de logement.
Quelques temps après cet épisode douloureux, je ne puis à nouveau retenir ma frustration en tentant d’étouffer ma colère contre mon bourreau qui tentait de rendre coupable ma fille de 3 ans. J’ai trop souffert de ses tortures psychologiques pour rester insensible lorsqu’elle tente de reproduire le schéma sur mon enfant.
La discussion à tourner cours lorsque je lui ai rappelé ses propos de la dernières fois au sujet de ses envies de meurtres à mon égard. Non seulement elle a niée m’avoir dit cela, mais en plus mon père s’est rangé à ses côtés lorsque je lui ai demandé son avis sa question. Sa réponse: « De toutes façons, ta mère à raison ».
Là, ma colère est arrivée d’un coup, j’ai pris une chaise du salon que j’ai « explosé » par terre, il n’y a pas d’autre mot, et je me suis approché de ma mère en brandissant les restes et en hurlant: » Tu m’as pourrie la vie pendant 36 ans !!! 36 ans ! »
Avec le recul, je me contrôlais car je savais pertinemment ce que je faisais… mais c’était plus fort que moi, il fallait que je le fasse…
Je n’ai pas vu de la peur dans les yeux de ma mère, mais de la jubilation… oui, de la jubilation…
Je l’aurais frappé, et c’est moi qui serait passé pour l’agresseur, alors que c’est elle qui m’agresse depuis 36 années…
Je ne regrette qu’une chose, que ma puce ait assisté à la scène, mais je crois qu’inconsciemment je voulais la mettre au courant des choses.
J’aurais réellement préféré une autre méthode et j’essaye de ne pas culpabiliser de ça…
Je dialogue beaucoup avec ma fille du haut de ses presque 3 ans, et je me suis juré de ne jamais lever la main sur ma fille ni de l’humilier. Jusqu’à ce jour, je crois y arriver.
Je suis actuellement en formation jusqu’au mois prochain, mais c’est loin d’être évident de rebondir professionnellement lorsqu’on a une confiance en soi proche du zéro, et un sentiment d’engluement général.
J’ai pourtant pris conscience de bien des choses, mais je me sens encore trop enlisé et étouffé, même si j’ai le sentiment d’avancer néanmoins.
J’ai l’impression que tant que je n’aurais pas de logement et que je serais par conséquent au contact de ces gens, j’aurais vraiment du mal à avancer.
Pas facile de faire accélérer les choses niveau « demande de logement » quand vous êtes hébergé… de surcroit chez vos parents…
Qui peut comprendre qu’un adulte souffre d’une mère perverse narcissique, aux services du logement des différents organismes ?
Ce sont pourtant mes parents la cause de mes malheurs…
Mon souhait le plus cher à l’heure actuelle ? Me libérer de ces sentiments de culpabilités qui m’empêche d’avancer… Par moment, je désespère d’en voir le bout.
Comment dépasser tout cela ? Comment retrouver confiance en soi ?
J’ai pourtant exprimé ma souffrance à mes bourreaux, j’ai pu libérer ma colère, ma tristesse… j’ai l’impression de faire le deuil de tout ça…
Mais je somatise encore beaucoup: névroses obsessionnelles et problèmes de peaux bien gênants…
Il me faut peut-être changer de thérapeute et en trouver un qui comprenne bien ma situation…
Je doute parfois.
Continuez ce que vous faites Alice et Brigitte, continuez ce pourquoi vous vous battez, il y’a encore beaucoup à faire hélas pour faire évoluer les mentalités.
Votre site internet m’est d’un grand soutient, et je pense, pour bon nombres de gens assurément. J’aimerai juste qu’il y’ait plus de mises à jour au niveau des articles, mais je me doute que ce n’est peut-être pas évident à mettre en oeuvre.
Bien à vous,
Réponse de Brigitte:
Vous avez fait un grand bout du chemin, gardez seulement en mémoire la jubilation de votre mère quand vous lui rappelez ses envies de meurtres sur vous et vous verrez que votre culpabilité disparaîtra pour faire place à la confiance perdue. BO