Ne pas faire de fausses promesses
Sunday 07 December 2008
Bonjour
Après diverses lectures (dont plusieurs ouvrages d’Alice Miller très perturbants pour moi) un suivi thérapeutique individuel, un travail de groupe thérapeutique et un début de travail corporel, je sais aujourd’hui que j’étais l’objet de la pédagogie noire si souvent évoquée. Je pense même avoir été abusée sexuellement par mon père.
J’ai alors envoyé une lettre à mes parents leur disant que je coupais le contact avec eux pour pouvoir me construire. Il leur a fallu une semaine pour reprendre contact avec moi. J’ai alors mesuré à la fois la dépendance dans laquelle je me trouvais vis-à-vis d’eux (jattendais si fort une réaction de leur part) et surtout le vide affectif en face.
Je ne représente plus la petite fille soumise à qui on peut faire dire ou empêcher de dire, à qui on peut faire faire ou empêcher de faire ce que les parents mais aussi les autres adultes que j’ai pu rencontrer dans ma vie ont décidé pour moi. Je sais maintenant que si je veux vivre, je dois trouver mes sources de bonheur seule sans rien attendre de leur part.
J’ai une colère énorme au fond de moi qu’on peut appeler rage. Elle m’effraie. J’ai compris pourquoi, à plusieurs reprises déjà, je me suis mise en colère contre mon fils ; j’ai vu sa détresse. J’étais terrorisée en face de lui de me dire à quel point je l’effrayais et de ne pas savoir comment m’en sortir.
Après avoir visionné la conférence de Brigitte O, j’ai compris qu’il fallait que je dise la vérité à mon fils sur les raisons de mon comportement, ce qui n’excuse pas ce comportement et que je n’attende pas de pardon de sa part en retour. Je peux lui dire que je ne recommencerai plus mais moi même je n’en suis pas sûre. J’ai peur de ne pas être une mère rassurante en face de lui, qu’il se dise et si ça recommence, si ma mère part encore dans un délire… Je ne sais pas comment lui dire pour ne pas l’effrayer. Je ne sais pas non plus comment lui dire que je ne souhaite plus revoir mes parents pour le moment car ils m’ont fait mal sur le plan psychique et ce ne sont pas des parents protecteurs pour moi. Ma peur est qu’il se dise que les adultes ne peuvent pas être protecteurs. Je sais que c’est ma projection mais cela ne me rassure pas.
Je commence à comprendre mon mal être et sûrement tout doucement à l’accepter. Je voudrais aider mon fils (8 ans) qu’il ne soit pas dans la même détresse que la mienne. Ma culpabilité est grande et elle ne lui appartient pas. J’aimerais pouvoir lui redonner confiance en moi et les autres adultes C’est certainement ma confiance en moi qui me manque le plus.
Réponse de Brigitte:
Vous pouvez faire confiance à ce que vous sentez, vous ne pouvez pas promettre quelque chose que vous ne tiendrez pas et ce autant de temps que vous retiendrez la rage contre vos parents pour la déposer sur votre fils. BO
Merci pour cette réponse si rapide.
La rage je n’arrive pas encore à l’aborder. Je me suis inscrite au karaté pour m’aider dans ce travail : les transferts en combats sont très forts. Dès lors que je me sens en danger, j’ai peur. Je n’arrive pas à me mettre suffisamment en état de colère pour attaquer vraiment. Je suis toujours en situation de défense et même là je suis parfois débordée par ce qui se passe. Je refuse cette colère en fait. Ma colère me fait très peur. J’ai peur de perdre totalement le contrôle et de faire mal à la personne en face même quand c’est quelqu’un qui possède une ceinture noire. Je sais que c’est complètement irrationnel. Le karaté peut être un moyen d’approcher cette colère. Mais si je ne m’adresse pas directement à mes parents pourrais-je régler mon problème ? Le transfert peut-il être suffisant en travail de groupe thérapeutique par exemple ou en combat par ailleurs ? (Mon professeur de karaté est aussi mon thérapeuthe) Cordialement
Réponse de Brigitte:
Utiliser le sport de combat pour évacuer la colère que vous avez toujours supprimée jadis contre vos parents n’est qu’une façon de ne pas sentir la peur qui vous assaille de vous confronter à ceux qui vous ont réellement maltraitée. Si c’était salvateur, vous n’auriez plus besoin de terrifier votre fils. BO