Récupérer l’amour de soi

Récupérer l’amour de soi
Wednesday 23 December 2009

Bonjour Alice, Bonjour Brigitte,

J’ai été battue, humiliée et violée… histoire de faire la totale. Mes “parents” se disputaient sans arrêt sur le fait de savoir à qui revenait la faute de mon “mauvais” comportement. Ma mère, lasse de donner fessée et gifles, m’envoyait fréquemment séjourner chez ma grand-mère parce qu’elle “n’en pouvait plus de moi” et le disait ouvertement. Le pater (c’est le surnom que j’ai donné à mon géniteur) lui se contentait de filer des roustes qui me laissaient des marques pendant plusieurs heures chaque fois que ça lui chantait, il a même failli me passer par dessus le balcon du 3ème étage d’un appartement où on habitait quand j’avais 6 ou 7 ans. Dans tous les cas, j’étais fautive, tout était “de ma faute”. C’était mon “mauvais caractère”.
Je me revois toute petite devant la télévision à voir un épisode d’une série américaine quelconque où on recherchait une jeune héritière et pour la “bio” de celle-ci était dit “Elle a eu une enfance heureuse…” et je me suis dit qu’il fallait que je crois la même chose pour moi. J’ai essayé, en vain. Et pour cause…
Comment faire confiance à un pater qui bat et plus tard violera sa fille juste “parce que” histoire de “s’amuser” ? Comment faire confiance à une mère à qui l’on a tenter de lui dire, presque 20 ans plus tard et qui répond “J’ai tout fait pour que ça n’arrive pas !” (donc, ce n’est pas arrivé, du moins à ces yeux).
Comment ai-je pu seulement essayé de croire mes propres mensonges et me dire que c’était effectivement ma faute et qu’il fallait que je change ?

J’ai changé, oui, mais seulement sur la lucidité vis à vis de mon enfance, de ce qu’elle fut. Et le déclic a commencé du moment où je suis partie vivre à l’étranger. J’avais voulu fuir quelque chose, quoi, je l’ignorais à l’époque. Mais il s’agissait de l’emprise de ma “chère” mère, de ce qu’elle avait réussi grâce à son “pouvoir” à me faire gober. Que j’étais folle, que j’avais besoin d’un psychiatre (et pourquoi pas d’un séjour en institut)… elle a même été jusqu’à défendre un de mes ex compagnons qui me battait lui aussi (quand on ne connaît pas les schémas, on replonge dedans plutôt deux fois qu’une…) en disant que c’était “normal” que je devais le “pousser à bout” et qu’il fallait bien qu’il réagisse. Ben voyons !
Heureusement c’est une situation dont j’ai réussi à me sortir assez rapidement… et même si je suis retourné avec une personne qui ne valait guère mieux, j’en suis sortie aussi pour finalement me trouver.
Il a fallu que je fasse 9 000 km terrestres pour faire la même distance intérieure. Pour comprendre que je n’avais aucun problème avec l’autorité comme on voulait me le faire croire, que je pouvais très bien accepter les ordres, pour peu que ceux-ci soient justes et clairs.

Votre site vient de donner la touche qui me manquait, celle de comprendre que j’avais bien raison de penser que ce qui m’était arrivé était inique, révoltant et que si je n’avais pas dépassé l’âge légal, j’aurais même pu porter plainte contre ce scélérat qui m’a volé le reste de mon innocence.

Maintenant, le plus dur, me faire entendre… car j’essaie d’expliquer autour de moi que l’on peut parfaitement élever un enfant sans violence, mais je me heurte à des murs “bien pensants” qui estiment qu’une raclée de temps en temps ne peut pas faire de mal. Mince ! Je me souviens bien de ses mains levées vers moi et qui m’effrayaient tant ! Comment peut-on ne serait-ce que penser que cela est “normal” ?
J’ai 35 ans et quand quelqu’un lève la main devant moi, ne serait-ce que pour faire un “salut” à une personne plus lointaine, j’ai un mouvement de recul ? Idem si une personne tente d’enlever quelque chose de mes cheveux ou je ne sais quoi d’autre ? Est-ce sincèrement une réaction normale ? Non.
Je suis en colère. Très.

J’ai écrit à ma mère avant de ressentir cette colère parce que j’attendais encore quelque chose de sa part. Une sorte de lueur ? Un sursaut d’intelligence ? Que sais-je… ça fait maintenant presque deux ans que cette lettre est partie et que nous n’avons pratiquement plus aucun échange si ce n’est pour qu’elle m’apprenne le décès d’une lointaine parente… Elle tente de reprendre un contact l’air de rien, mais de cette hypocrisie, de ce jeu de pouvoir qu’elle a si longtemps exercé sur moi en m’humiliant, en me rabaissant plus bas que terre parce que je n’étais jamais assez bien pour elle ?
Ah non merci.
Mieux vaut rien que ce simulacre de relation parentale.

Maintenant, j’ai juste une question parce que j’ai quand même un manque. Comment vivre en sachant que l’on a jamais été aimé de ses parents ? Comment faire pour se trouver au milieu de tout ça ? Je la vois bien la petite fille esseulée et triste que j’étais. Je veux bien lui apporter tout l’amour qu’elle n’a pas eu… mais comment savoir ce qu’est l’Amour, le vrai, si on ne l’a pas connu ?… j’ai tellement peur de me tromper encore malgré tout.

Merci pour votre site, merci de me lire, c’est déjà beaucoup que vous existiez.
Réponse de Brigitte :

Par le fait d’avoir récupéré votre discernement sur la tragédie de votre enfance et le fait de ne plus ignorer que vos parents ne vous ont jamais aimé, VOUS AVEZ DEJA ouvert une autoroute vers l’amour. Cette connaissance vous permettra sans aucun doute de veiller sur vous-même en ne laissant plus personne vous maltraiter. C’est seulement ceux et celles qui vivent dans le déni qui s’imposent de souffrir dans des relations aussi inhumaines que jadis.

Pas à pas vous vous apporterez la chaleur nécessaire à votre bien être pour satisfaire tour à tour vos besoins et vous trouverez le bonheur que vous méritez enfin. BO