Je dois fêter l’anniversaire de ma mère

Je dois fêter l’anniversaire de ma mère
Thursday 20 March 2008

dans 6 jours c’est l’anniversaire de maman.je n’ai pas envie de lui téléphoner. depuis 6 ans je ne vois plus mes parents mais à noël,anniversaires on se téléphone. la plupart du temps je me mets en colère. ma mère me dit d’arreter de ressasser le passé, de toujours vouloir tout savoir,de m’occuper de la relation de mon père et de ma soeur.ma fille a èté violée par le fils de ma soeur pendant 3 ans sous mon toit, quand elle l’a dit j’ai eu comme un flash et je me suis dit:c’était papa qui venait dans le lit de ma soeur et non pas un arrière grand-père comme me l’avait raconté ma soeur .moi je ne me souvenais de rien.je devais avoir 4 ans.aprés la mort de mon mari, il y a 2 ans, ma belle-fille (née d’un premier mariage)m’a annoncé que son pére l’avait agressée.(mes filles ne l’ont pas été.).
je sens donc que je n’ai pas envie de lui téléphoner mais je pense à sa réaction: je lui fais de la peine, elle va s’inquieter,je ne suis pas gentille, excessive,etc..disons que je ne me sens pas apaisée pourtant je sais que ma mère ne m’a pas acceuillie, qu’elle était une mère instrumentale,que je ne suis jamais satisfaisante pour elle,qu’elle m’a tapee dessus le jour où je l’ai traitée de menteuse en public(j’avais 12 ans),elle était comme folle, je sais que mon père était violent,nous filait des corrections, particulièrement à mon grand-frère,qu’il a agressé ma soeur,moi aussi mais je n’ai pas de souvenir. je le sais , c’est tout.
alors je trouve difficile d’avoir toujours de manières récurrente cette peur de me tromper, que ma mère souffre à cause de moi.que je raconte des mensonges, que mon père n’a jamais fait ça.pourtant je sais que ce que je dis est vrai mais il y a toujours comme un doute…comme si je ne voulais pas être une petite-fille qui n’a pas été acceuillie, aimée,comme si je ne voulais pas avoir été agressée…et que j’espérais découvrir que je m’étais trompée!!
mes parents ont 86 ans, de la même manière je pense souvent à leur mort, qui va mourir en premier?comment je vais faire? je ne veux pas aller à leur incinération mais j’ai peur des réactions du survivant, de ma soeur , de meon frére qui m’accusent déjà de faire de la peine à maman et de dire des choses horribles sur mon père.
il est difficile aussi pour moi de ne pas faire d’amalgame avec ma mère et moi. je n’ai pas protégé ma fille,bien-sûr je l’ai écoutée, je fais tout un travail pour la laisser vivre sa vie,la respecter(la chapitre”journal d’une mére” m’a beaucoup touchée, c’est ce que je vis et ce n’est pas facile de décrypter ses intentions qu’on cache souvent sous de bons sentiments!) .d’une certaine façon je suis comme ma mére, et pourtant je désire que ma fille découvre qu’elle est une belle personne et le peu que je peux faire pour elle ,je veux le faire le mieux possible et surtout le plus honnêtement possible puisque jusqu’à ces dernières années je me leurrai sur mon amour pour elle.
à la fois je crois que je n’aime pas ma mère (bien que petite j’étais trés malheureuse lorsque je devais aller dormir loin d’elle :colo, amis,etc) et en même temps je n’arrive pas à me dire que ma fille peut ne pas m’aimer (bien qu’elle me dise qu’elle m’aime mais moi aussi plus jeune j’étais persuadée d’aimer ma mère même si à chaque rencontre je me sentais déçue)
quand est-ce, madame miller, la petite-fille qui est en moi abandonnera l’espoir de s’être trompée sur ses parents et ne vais-je pas continuer à encombrer ma fille de peur d’être encore la mal-aimée?
en fait, j’ai peur de ma nocivité.
etcomment se fait-il que je pense que je vais être trés triste quand mes parents mourront?(j’ai parlé à mon père , lui ai dit -au téléphone-que je l’accusais d venir dans notre lit à ma soeur et à moi:il m’a répondu qu’il ne pouvais pas me le dire parce qu’il ne s’en souvenait pas mais qu’il reconnaissait avoir donné une fessée systématique à ma soeur pour qu’elle s’endorme pour la sieste. je lui ai dit que je maintenais mon accusation et que je voulais des excuses parce qu’il avait non seulement abimée ma vie mais aussi celle de ma fille. pas de nouvelles de sa part depuis.)
merci pour vos livres et tout ce que vous faîtes .

Réponse de Brigitte:

Pour faire de la peine à votre mère il faudrait tout d’abord qu’elle ait un coeur et si elle en possédait un, elle ne vous aurait jamais considéré comme un instrument, ni frappé comme une folle, ni nié tout ce que vous dites, ni accusé de méchante et excessive.
Vous pouvez oser voir cette réalité et faire l’expérience de ne pas l’appeler si votre PEUR d’être encore battue n’est pas trop grande. Qu’est ce que vous risquez VRAIMENT?? De toute façon cela fait 6 ans que vous ne vous voyez plus. C’est la petite fille maltraitée qui a peur de ne pas obéir à maman aujourd’hui parce que l’adulte que vous êtes, elle, n’a pas du tout envie de lui téléphoner. BO