Causes des abus sexuels

Causes des abus sexuels
Tuesday 21 August 2007

Madame MILLER,

Suite à l’affaire d’abus sexuels sur un enfant de 5 ans qui vient de se passer en France, j’ai évoqué, au cours d’une conversation avec des collègues, le fait qu’un « violeur » avait forcément été violé lui-même pour commettre un tel acte, que cela ne l’excusait nullement mais que par contre, on avait là l’explication.

La réponse à cela a été « que cela n’était pas systématique, qu’il y avait d’ailleurs des statistiques qui le prouvaient ». Des statistiques établies par qui ? de quelles façons ? Je n’ai pas réussi à le savoir.

Si la raison n’était pas celle que j’énonçais, alors comment expliquer de tels actes ? Etait-ce génétique ? L’enfant naissait-il avec cela en lui ? Je n’ai pas obtenu de réponse.

Ce qui vraiment troublant, c’est que ces personnes réfutent cette explication de « la répétition » mais qu’en même temps, lorsque l’on évoque les gènes, il n’y a pas de réponse affirmative. Il y a comme de la gêne ! (peut être à cause d’un débat entre un philosophe et un homme politique il y a quelques mois ( ?).

Et ensuite, la conversation sur les causes tourne court, on passe tout de suite aux solutions car dans ce domaine, les gens ne manquent pas d’idées : mise à l’écart avec soins médicamenteux et, éventuellement, castration des abuseurs, entres autres.

Pour vous, Madame MILLER, y a-t-il d’autres raisons dans l’explication d’abus sexuels que la répétition des faits ?

Quelle sont, d’après vous, les solutions possibles dans les cas d’abuseurs non consentants à une démarche thérapeutique ?
Avec mes remerciements pour vos livres. Le fonctionnement du monde devient plus clair.
AM: Je suis absolument sûre que la seule raison d’une agression sexuelle est le déni de l’abus subi dans la propre enfance. On ne peut pas prouver cela par des recherches statistiques parce que dans la plupart des cas, les victimes n’admettent pas la vérité. Ce déni de la vérité est justement la raison pour laquelle on se sent poussé à répéter son histoire.
Il est rare qu’une personne inconsciente décide de faire une thérapie parce que dans chaque abuseur vit toujours le petit enfant terrorisé qui n’a pas eu la chance de grandir en toute sécurité.