MERCI

MERCI
Friday 16 January 2009

Je voudrais vous remercier pour tout ce que vous avez dit dans vos livres.

Tout est vrai, je le sens avec le « ventre », non seulement avec la raison. Il n’y a pas un MERCI assez grand à vous envoyer : il n’y a rien de plus précieux dans la vie que de pouvoir enfin devenir amie de moi-même, après l’avoir passée à me haïr (j’ai 53 ans).

Votre point de vue m’explique le monde, les gens autour de moi et surtout moi-même.

J’ai commencé à lire vos livres en 1990, j’étais mal car je vivais (concubinage ) avec un homme qui avait déjà des attitudes d’alcoliques. En 1996 j’ai commencé à fréquenter les groupes Al-Anon (pour les familles d’alcooliques), après 3 ans j’ai décidé d’aller en thérapie, j’ai arrêté en juillet 2008.

Cet été j’ai relu vos livres, et je me suis aperçue que je les comprenais de plus en plus, peut être les comprendre enfin jusqu’au bout. Je les avais déjà lu plusieurs fois mais bien que je les sentais si vrais, ils n’avaient pas été suffisant, j’étais trop loin de mon monde émotionnel et j’aivais besoin d’un « témoin lucide » en chair et en os. Ma thérapeute m’a aidé en me donnant la permission d’éprouver mes émotions, de les découvrir et de les considérer légitimes et de me protéger. Pour certains côtés, elle est une des thérapeutes que vous décrivez : des fois elle m’a parlé du complexe d’Oedipe, mais moi, qui avais déjà lu vos livres, je l’ai arrêté de suite. Des fois vos paroles me faisaient penser que c’était de ma faute si je vivais certaines choses avec difficulté, je n’arrivais jamais à espérer de pouvoir enfin enlever jusqu’au bout mes sentiments de culpabilité. Je ne comprenais pas bien si c’était moi qui projetais mes peurs sur elle ou si effectivement elle n’arrivait pas à rester toujours de mon côté. Mais elle a été aussi une personne qui a pu se remettre en question et demander pardon. Et cela a été important.

Revenant à Vous ! votre dernier livre publié en Italie: Notre corps ne ment jamais, résume, clarifie jusqu’au bout, les dégâts que le 4° commandement provoque dans l’épanouissement des êtres humains. L’impossibilité (même pour moi, même si je crois en aucune religion : comme vous, je les considère comme le fruit de l’esprit humain) de mettre en discussion jusqu’au bout le comportement de mes parents, cette maudite impulsion de « chercher à les comprendre », ils m’ont empêché d’être de mon côté. Et souvent ils m’en empêchent encore. C’est pour cela que j’ai besoin de lire et relire vos livres, pour faire entrer en moi, profondément l’autorisation à écouter mes perceptions, émotions, sentiments, les prendre au sérieux et les écouter.

Ce n’est pas une conquête atteinte une fois pour toute: je fais vite à la « perdre », mais maintenant je sais où trouver de l’aide.

Je suis d’accord avec vous sur tout : le mal que je vois dans le monde, je me l’explique par cette nécessité de l’être humain à enfouir ses émotions, s’il n’a pas pu les vivre au moment où il les ressentait, ou si elles étaient trop douloureuses pour les laisser émerger à la consciences.

Il y a beaucoup beaucoup de choses que je voudrais vous dire : vous raconter mon histoire, mon parcours en analyse, mes pensées … mais il serait trop long. Peut être un jour je le ferai, surtout pour moi, pour donner un sens à ma vie et à ce qu’il m’est arrivé.

M’importe de vous faire parvenir mon MERCI, et vous dire que je suis une des personnes qui se sont sentie aidées et comprises en lisant vos livres : ils parlent de moi à presque toutes les lignes.

Donc les efforts que vous avez fait (d’aller à contre courant, de dire la vérité malgré que tout le monde autour pensait différemment ) ont servit, et moi je veux être le témoignage de cela pour vous.

J’attends que votre dernier livre, qui apparaît sur votre site internet en français « Ta vie sauvée enfin » soit publié en Italie et j’espère qu’il y aura une version en italien de votre site internet : je sais un peu de français et d’anglais, mais j’ai besoin du dictionnaire, et pour lire des choses qui concernent si profondément les émotions, la langue maternelle est assez nécessaire….

Y-a-t-il un espoir dans ce sens ? Avez-vous reçu d’autres lettres de vos passionnés lecteurs italiens ?

Moi je vous cite souvent, et je parle de vous et de vos livres à beaucoup de personnes : mais percevoir vos mots est très lié au degré auquel une personne peut se permettre ses émotions … en tout cas rencontrer un « témoin lucide », au moins dans les livres, est déjà bien pour beaucoup. Moi je cherche de l’être pour ceux que je rencontre, mais surtout j’essaie de contnuer de l’être pour moi-même.

Je ne m’attends pas à une réponses à ce mail : je le répète, mon intension est juste qu’il vous arrive mon profond, sincère , inexprimable … MERCI.

Votre affectionnée lectrice et débitrice

AM: Je vous remercie de tout mon coeur pour votre lettre qui est devenue un beau cadeau pour moi, surtout dans la phrase: “Il n’y a pas un MERCI assez grand à vous envoyer : il n’y a rien de plus précieux dans la vie que de pouvoir enfin devenir amie de moi-même, après l’avoir passée à me haïr”.

Réponse de Brigitte:

Merci pour votre témoignage porteur d’espoir pour tout ceux qui veulent trouver leur vérité en s’appuyant sur les oeuvres d’Alice Miller.Comme vous l’avez très bien compris, la grande majorité des thérapies est basée sur la compréhension des parents et c’est justement ce qui nous tient prisonniers de nos vraies émotions et qui nous condamne pour la fin de notre vie dans les souffrances de notre passé. Heureusement que vous avez trouvé la force et le courage de vous sauver de cette hypocrisie pour vivre pleinement votre liberté et sans pitié pour ceux qui vous ont profondément blessé. BO