L’affaire Virginie Madeira

L’affaire Virginie Madeira
Saturday 14 October 2006

Depuis quelques jours, je vois apparaitre à la télévision une jeune femme de 21 ans( Virginie Madeira) qui vient de publier un livre: J’ai menti où elle “raconte” sans émotion apparente qu’elle a menti à l’âge de 14 ans en accusant son pére de viol (lequel a été condamné à 10 ans de prison)la parution de son livre coïncide avec la sortie de prison de son pére…je suis sous le choc de ce que je sens être une récupération de la souffrance de cette jeune femme et de l’impossibilité pour elle de trouver sur son chemin un” témoin lucide”; pour moi, elle “illustre” malheureusement tous vos livres: elle semble acculée par ce qu’elle a dénoncé et probablement vécue par la suite sans accompagnement guérissant mais culpabilisant et semble t il dans une grande solitude…je suis pleine de colére en l’entendant “raconter” son “histoire” car je vois le danger de mettre le doute voire l’idée de mensonge sur les viols et les incestes ou toute autre maltraitance (” affaire” d’Outreau). Je sais dans mon corps la souffrance d’un abus sexuel incestueux et l’impossibilité jusqu’à ce jour pour moi de me souvenir, de permettre aux images de revenir, heureusement mon corps m’a raconté par une fugue à 4 ans, une noyade à 5 ans, par une paralysie à 6 ans, une anorexie de 20 à 35ans… que mon pére avait abusé de mon corps. Aujourd’hui mon corps va bien, je m’approche jour aprés jour de la souffrance de “ma petite fille” et je pleure avec elle et ces larmes me guérissent et surtout guérissent mon âme…J ‘ai “dévoré” tous vos livres, vous m’accompagnez depuis de longues années et avec chaque nouveau livre que vous publiez je sens que je franchis une nouvelle marche vers ma lumiére, vers ma femme adulte et que je tire vers cette lumiére ma petite fille..Alors Alice merci de tout mon coeur à moi et à vous et à toutes les femmes et les hommes qui osent prendre leur souffrance dans leurs mains et avec courage vont vers la conscience de leur vie. NP

Réponse de Brigitte:

Je vous remercie de témoigner sur ce fait divers où, vous avez tout à fait raison en disant que l’on va se servir de ces expériences pour exploiter et galvauder la parole de l’enfant.
Et même si cette jeune femme n’avait pas été violée, il faut énormément souffrir pour accuser injustement son père de viol. Comment un enfant qui serait respecté et aimé par ses parents pourrait les faire condamner? Il est évident que cette fille de 14 ans à l’époque s’est défendue des mauvais traitements qu’elle a reçus et que le poids de la culpabilité et la peur de la sanction l’ait fait renoncer. N’oublions pas qu’elle continuait à vivre avec sa mère qui n’a jamais cru à la culpabilité de son époux, nous pouvons facilement nous imaginer dans quelle ambiance Virginie Madeira a pu vivre jusque là, et pourquoi elle est revenue sur sa dénonciation.
Cordialement, BO