Trouver les racines des angoisses

Trouver les racines des angoisses
Wednesday 11 April 2007

Bonjour,
Début des années ’70 (je suis née en 1950), et après une dizaine d’années d’attaques d’angoisse, un traumatisme m’est revenu très clairement à la mémoire. Lorsque j’avais 3-4 ans, ma mère m’a prise par la main me disant en sanglotant qu’elle avait quelque chose pour moi dans sa chambre à l’étage. Elle m’a fait attendre sur le pallier à mi-chemin et est rentrée dans la chambre parentale d’où elle est ressortie un revolver pointé sur moi ! Comme je dois la vie à une petite sécurité sur l’arme, je n’ai pas demandé mon reste et suis sortie en hurlant “elle va me tuer ! elle va me tuer !”. Mon père qui avait une liaison extra-conjugale, s’apprêtait à partir rejoindre son amie et se trouvait heureusement encore au garage au fond du jardin. Après cela c’est le black out total. Ce drame a été occulté durant près de 20 ans, dont +/- 10 de crises d’angoisse.

Mes parents ont divorcé et vers l’âge de 7ans ma mère est retournée chez ses parents avec moi où je suis restée jusqu’à mes 15 ans avec quelques années en pension chez les sœurs.
Après le décès de mes grands-parents, j’avais 18 ans, ma mère est allée vivre avec son ami et moi. Les disputes étaient incessantes, car l’ami ne voulait pas divorcer … mais malgré tout ma mère se laissait entretenir sans jamais avoir tenté trouver un travail. Dès que mes études étaient terminées, je suis partie vivre avec mon fiancé à 1 ou 2 km de chez elle.
Dès lors, le moindre service demandé à ma mère était payant : un coup de téléphone, car au début de notre mariage, nous n’avions pas encore de ligne fixe, à lui payer jusqu’au moindre centime, le tarif du bottin à l’appui – une petite retouche de vêtement, car ma mère était très bonne couturière contrairement à moi, le ticket pour le fil ou bouton m’était présenté ! toujours sous prétexte qu’elle n’en menait pas large et manquait de moyens, mais elle nous faisait toujours tout payer quand son ami était absent.
D’autre part, elle me menaçait constamment des pires représailles de son ami si jamais je m’aventurerais reprendre contact avec mon père.
Vu l’enfer que j’ai vécu avec elle, j’ai repris contact avec mon père début des années ’70 également et lui ai parlé de mon traumatisme qu’il m’a confirmé tout en étant stupéfait du fait que je me suis souvenue de tout cela.
Mes deux parents sont toujours vivants. Mon père d’un caractère assez facile, évite de nous importuner, sachant ce que nous vivons déjà avec la mère.
Par contre, j’ai coupé les ponts avec ma mère le jour de Noël, car elle a encore outre-passé les bornes, alors qu’elle était invitée chez nous pour le Réveillon.
Bref, depuis j’ai eu le temps de réfléchir, de me distancier. C’est une femme hypocondriaque, d’un égoïsme et d’un égocentrisme exacerbés. Elle s’invente constamment des maladies graves, qui après moult examens s’avèrent inexistants.
C’est également elle qui nous battait ma sœur et moi lorsque nous étions toutes petites.

Malgré tout, nous sommes restés à sa disposition et à son service pour ses courses, ses déplacements, ses lessives, ses distractions, venir dîner chez nous – chose qu’on n’a jamais pu faire chez elle – et sans jamais le moindre geste en retour.
Moi j’ai développé des dermatoses au visage, de très fréquentes migraines ophtalmiques, des vertiges, etc. Depuis mi-novembre 2006 je suis en incapacité de travail. Grâce à vos écrits, mes sentiments de culpabilité envers cette “pauvre vieille dame” qui pleure si facilement sur son sort, se sont très fortement atténués.

Comme je connais l’origine de tous mes maux, serait-il utile dans mon cas de voir un psychothérapeute ?

Merci d’avoir eu la patience de me lire et de vos conseils. CS
Réponse de Brigitte:

Cette femme est totalement despotique et criminelle et votre père vous a laissé dans ses mains, c’est un double crime. C’est un grand cadeau que votre corps vous a donné en vous redonnant la mémoire de cet acte horrible et si terrorisant que votre mère a pratiqué sur vous. C’est en connaissant cette terrible réalité que vous avez pu mettre fin à ces dix ans de souffrance par vos crises d’angoisse, vous avez là, la preuve que vous pouvez faire confiance à votre corps et que tout ce qu’il conserve encore en mémoire vous libérera pour vous redonner la capacité de travailler. Vous avez eu beaucoup de courage jusqu’ici et si vous en sentez la nécessité vous pouvez vous faire accompagner d’un bon témoin lucide pour vous approcher encore plus près de cette enfance tourmentée et donner du sens à vos symptômes qui pourront disparaître. BO