Le piège de la répétition
Tuesday 05 January 2010
Bonjour,
je suis maintenant une femme de 43 ans et j’ai une fille de 4 ans
que j’essaie (avec mon mari) d’élever le mieux que je peut- je savais
que cela va être dur mais pas à ce point-là. J’ai énormément des
doutes par rapport à mes capacités d’être une bonne mère.
Mon enfance était plutôt un enfer plein de désespoir avec une mère
qui était à peine disponible tellement elle était prise par sa propre douleur
qui se manifestait aussi par des périodes des psychoses (en psychiatrie fermé, enfermé)
et des périodes maniacodépressive. Elle était comme effacé, loin.
Quand elle était dans ses périodes psychotiques elle croyait toujours que
mon père voulait la tuer. Elle même avait été violé par son
père en début de son adolescence et sa propre mère (ma grand-mère)
refusait de lui croire. Elle me le racontait et plus d’autres choses encore dès
le début de mon adolescence, plein de choses que je ne voulais pas savoir.
Mon père me frappait régulièrement s’il ne me trouvait pas assez obéissant,
se moquait beaucoup de moi et surtout mes sentiments si j’osais les exprimer.
Il ne respectait pas mes limites ni corporel ni psychique. Longtemps et même
quand j’avais depuis longtemps des petits-amis il me faisait des massages qui
débordaient sur les fesses, les seins-et ou il faisait comme si je ne pourrais
pas avoir de sexualité. Je n’osais pas lui dire que je suis une jeune femme
avec tous les sentiments qui vont avec, tant cela aurai été inconcevable pour lui,
il m’aurais encore plus méprise. Je subissait cela en me raidissant en retenant
mon souffle en me contrôlant jusqu’à l’extrême.
Comme lui était dans toute la famille le seule qui s’occupait de moi et semblait m’aimer,
le pire était que dès que j’avais un problème il se distançait toute de suite de moi
en déversant toute son mépris sur moi. Plusieurs fois (surtout quand il ne se sentait
pas assez aimée de moi) il me menaçait de me mettre à la DASS, ou il me disait souvent
que j’étais mort pour lui et alors il faisait si je n’existait pas, quand on se rencontrait dans
le couloir il me bousculait parce que il ne « pouvait » pas dévier de son trajectoire
puisque je n’existait plus. Je ne pouvais jamais m’appuyer sur personne dans mon enfance
(il n’y avait pas ce que vous appelez les témoins). A 16 ans quand ma mère est parti de la maison
il m’a menacé de me tuer si je ne la ramène pas à la maison, je lui ai cru sur parole.
Il était tellement cruel et égoiste, on avait tous peur de lui.
Après avoir bégayé jeune enfant, au début de mon adolescence j’ai découvert la cigarette,
les drogues, puis l’alcool, à 21ans je devenais gravement boulimique. Je faisait une thérapie
et quelques temps plus tard je commençais de m’automutiler avec des couteaux quand
je commençais mes études aux beaux arts. Suivait un séjour de huit mois dans un
hôpital psychosomatique ou je me trouvais pris au sérieux avec mes angoisses, mes douleurs.
Mais je boit encore régulièrement du vin (modérément) le soir.
Peu de temps après j’ai rencontré mon mari et entrepris une psychanalyse. Quand je m’apercevais
que je ne pouvais pas avoir d’enfant et que je craignais de ne pas pouvoir être une bonne mère faute
de bonnes exemples, j’ai entrepris encore une thérapie et à la fin de celle ci j’étais enceinte suite
à une fécondation in vitro. J’ai fini ma dernière thérapie il y a un an, faute des moyens de continuer.
Maintenant l’enfant tant désirée est là et grandit. Malgré tout mes doutes j’étais souvent plûtot agréablement surpris par moi comme mère. J’étais très disponible, aimant, n’ai jamais essayé de la culpabiliser, j’ai encouragée tous ses progrès, choisi la crèche et l’école avec beaucoup de soin etc.. Mais depuis qu’elle a 3 ans et demie (l’age ou mes parents m’ont mis en été pendant quatre semaines dans un foyer pour asthmatiques ou les adultes étaient des vrais monstres) elle me renvoie a cette période, je suis tendue comme un fil, j’explose facilement, je lui ai même donnée quelques fessées ( toujours trois tapes, mais ce sont des fessées quand même, je me déteste pour cela), je lui ai promis il y a deux mois de ne plus jamais le faire et je m’y tiens.
J’essaie de respecter ses besoins et en général elle est un enfant très gaie mais je remarque aussi sa souffrance depuis un an, ses peurs. Je ne sais pas quoi lui dire. J’essaie de ne pas pleurer devant elle et des fois je n’arrive pas à faire autrement. Je m’excuse auprès d’elle chaque fois que me sent violent avec elle, par des cris ou quand je n suis dur envers elle. Mais je me surprend de plus en plus à la menacer de la laisser seul si je me sent à bout.
Mais comment sortir de là??? Si le mal est fait il est fait et une excuse ne changera pas grand chose!! Comment lui expliquer mes pleurs ma tension sans lui en faire un confident comme ma mère le faisait, sans lui faire peur?
Je redécouvre toute ma douleur d’enfant face à elle, comment protéger ma fille, quoi lui dire??
Je serais très heureuse si vous pourriez me répondre, c’est très important pour moi.
Avec tout mon respect pour votre travail
Réponse de Brigitte :
Votre dépendance à l’alcool et vos pleurs soudains sont des symptômes qui vous montrent une dépression apparemment présente depuis très longtemps. Vous avez bien compris que l’arrivée de votre fille réveille chez vous tous les abus sadiques dont vous avez été victime. Il est absolument nécessaire de vous faire aider pour ne plus vous venger de vos parents sur le dos de votre toute petite fille. BO