Le cri du corps

Le cri du corps
Monday 03 September 2007

Bonjour Madame Miller,
Bonjour Brigitte,

Je voulais partager avec vous mais aussi avec les personnes qui ont subi des agressions sexuelles ce que je viens d’apprendre sur moi-même aujourd’hui…

Voilà, depuis 3-4 jours, j’ai mes règles mais ce matin, j’ai mal à l’entrée du vagin, je ne peux pas rester longtemps debout… Alors je me rassois souvent mais je ne comprends pas pourquoi, j’ai mal… je ne fais rien de plus qu’hier et déjà à 10h je dois m’asseoir. Soudain, c’est le déclic ! Je sais, ça y est, c’est dur à admettre mais c’est ça ! Cette douleur est celle que j’avais lorsque mon père venait de me violer… J’ai l’entrée du vagin qui me semble gonfle, c’est douloureux, je n’ai pas mal aux ovaires ni aux bas du ventre non juste l’entrée du vagin qui semble être un gouffre béant, cette douleur s’irradie dans l’intérieur de mes cuisses et sous mes fesses, j’ai des picotements dans les mollets, c’est la circulation du sang qui est comme ralentie au niveau jambes… J’ai les jambes qui s’engourdissent et deviennent douloureuses, elles ne me portent que difficilement surtout lorsque je ne bouge pas et que je reste debout…

Je sens que je perds, par moment, du sang par flot et je me sens temporairement « soulagée » ; ce sang est chargé de caillot… Pour calmer cette douleur, il me faut m’asseoir et lorsque je suis assise, j’ai envie de dormir, je ne suis pas fatiguée… je sais que si je dors je m’échappe de la réalité et donc je fuis ma douloureuse vérité….
Merci de me lire et de votre aide…
Sincères salutations
Réponse de Brigitte:

Félicitations à votre corps qui vous raconte avec beaucoup de courage la tragique réalité de votre enfance et félicitations à vous d’oser le prendre au sérieux. La mémoire de cette douleur est bien inscrite dans votre corps ainsi que l’état de loque dans lequel vous étiez après le crime de votre père. Tout le monde aurait eu les jambes engourdies à ne plus pouvoir marcher après avoir été violé. Votre envie de dormir veut vous éviter de sentir la douleur d’avoir été trahie par l’homme qui était censé vous aimer comme un père. En regardant la tromperie en face, les larmes ne tarderont pas à venir et pas à pas feront la place à la rage contre l’horreur que vous avez subie. Votre corps vous en montre déjà la direction puisqu’il a commencé à se défendre en rejetant tout le poison (caillots de sang) que votre père a déposé chez vous. Un grand bravo pour votre courage. BO