Consciente de ses erreurs
Thursday 19 March 2009
Bonjour Madame Miller,
Je me pose beaucoup de questions au sujet de l’enfant doué, depuis que j’ai lu votre livre « le drame de l’enfant doué ». J’ai un enfant testé intellectuellement précoce. Ce qui nous a poussé à le faire tester c’est un étudiant (en sciences humaines) que nous avions pris pour lui donner des cours, à cause de ces résultats en maths qui ne cessaient de chuter arrivé en 2nde.
Vu l’enfance que j’ai eu (abus sexuels et maltraitance) je me dis que mon fils c’est probablement réfugié dans sa scolarité pour ne pas m’ennuyer plus. Je pense que j’ai du transpirer toute l’angoisse et la souffrance de mon enfance et qu’il a certainement compris très tôt.
J’ai fait beaucoup d’erreurs. Je ne sais pas comment réparer les dégâts que j’ai pu causer. Je suis une maman qui espère toujours faire le mieux que possible, pour ne pas reproduire ce que j’ai vécu. J’ai parfois perdu patience et quelques claques (derrière la tête) sont parfois parties. J’ai souvent hurler, pour ne pas frapper.
J’ai remarqué que je ne l’avait pas pris dans mes bras depuis le début de sa puberté, c’est plus fort que moi, son contact me gênait (et encore aujourd’hui).Et pourtant j’ai été une maman ultra protectrice quand il était bébé, je ne pouvais me résoudre à le laisser même à ma belle mère (mère de mon mari).J’étais tellement proche de lui, on s’est éloigné pendant son adolescence.
Surtout quand il a atteint l’âge qu’avait mon abuseur. Ce manipulateur qui a abusé de moi, était un fils prodige, brillant, l’aîné de la famille.
Nous avions accepté la demande de notre fils d’aller en internat, je ne sais pas si nous avions bien fait, c’était l’éloigner encore un peu plus. Mais peut-être était-ce mieux pour lui !
Il a 20 ans aujourd’hui, il fait des études supérieures et me dit « je me sens plus proche de mes amis que de ma famille ». J’entends par là, que je n’ai pas su être une bonne mère, ça fait mal.
Je lui ai « expliqué » longtemps après ce qu’il m’était arrivé, il m’a dit « je comprends mieux maintenant », ça a changer notre relation. Fallait-il que je lui parle de ma vie avant, ou non ? Il me semblait qu’il n’avait pas à savoir, mais peut-être l’ai-je fait souffrir par mon silence. Il reste un fils très distant, j’ai peur de lui avoir transmis ma nonchalance de la vie, la haine pour ma famille. Comment puis-je rattraper mes erreurs ? J’aime mon fils, et je ne sais pas comment le lui dire.
Merci de m’avoir lu
Réponse de Brigitte :
Même si vous pouviez lui parler avant, c’est aujourd’hui seulement que vous avez pu le faire. Il n’y a pas d’âge pour se rapprocher de son fils s’il accepte ce rapprochement. Vous avez la chance qu’il tente de vous parler, même si c’est pour dire qu’il se sent plus proche de ses amis que de vous. En comprenant sa douleur, il se rendra compte que ce n’était pas lui qui n’était pas aimable mais vous qui ne pouvait pas lui donner un véritable lien affectif et peut être qu’il ne craindra plus sa rage contre vous pour se libérer de son mal-être. BO