Se séparer des parents

Se séparer des parents
Monday 14 April 2008

Bonjour,

J’ai lu dans vos courriers, que vous conseilliez à certaines personnes de
rompre définitivement avec leur famille toxique.
Je ne sais pas s’il faut donner ce conseil, (seul la personne ressent ou
non le besoin de rompre), mais pour revenir à cette solution, je voulais
vous écrire mon témoignage et surtout, vous demander ce que vous en pensiez :
Il y a six ans, j’ai rompu avec mes parents qui étaient terriblement
toxiques. Malgré que je les avais quitté depuis l’âge de dix huit ans et
que je n’était plus à leur charge, ils continuaient à se comporter comme
des tirants, me terrorisant, arrivant chez moi n’importe quand et sans
prévenir et proférant des menaces dans mon immeuble, tapant violemment dans
ma porte. Cette dernière fois ou cela s’est passé, je ne leur ai pas
ouvert, mais une réminiscence de mes souvenir d’enfance sont remontés à moi
d’un seul coup et j’ai eu l’impression que j’allais mourir de peur, tant
mon coeur battait fort. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de faire le
sacrifice de déménager (j’étais très bien logée) et de ne plus leur donner
ma nouvelle adresse. J’ai ensuite ressentie un soulagement moral immense,
l’impression d’avoir sauvée ma vie, comme lorsque je les avait quitté à 18
ans…
Cette rupture remonte à maintenant 8 ans, j’ai aujourd’hui 40 ans ; ils ne
se sont plus remanifestés depuis, mais c’est un souci permanent (j’y
repense tout les jours), de savoir qu’un jour, tout cela va remonter à la
surface lorsqu’un des deux décèdera ; d’autant plus que j’ai une soeur qui
m’a profondément déçue, car j’ai réalisé qu’elle était infréquentable et
qui reste en contact avec eux (cette soeur que je n’ai pas revu non plus
depuis maintenant 3 ans, malgré mes tentatives d’aller vers elle pour
parler de nos parents), s’intéresse à leurs biens ; en effet, elle m’avait
demandé, à mon grand étonnement et à mon inquiétude (car l’héritage me
concerne également et je ne voudrais pas être volée) : “si leur maison
m’intéressait” ( ! ). Et elle m’avait proposé de m’en payer la moitié … ( ! ).
Il faut dire qu’ils ne l’ont pas élevée et qu’elle a toujours était
jalouse de moi, pensant, à tord, que j’avais été favorisée, mais ces
questions sur leur maison, alors même qu’ils étaient vivants, m’ont
profondément choquée.
Donc, voilà aujourd’hui ma situation : malgré que j’ai rompu avec cette
famille toxique (parents et soeur), je n’arrive pas à l’oublier, car je
m’attends encore à voir ressurgir ces soucis très bientôt, comme une future
agression et une nouvelle épreuve, dans ma vie de célibataire déjà
difficile. Je sais que je ne pourrai pas aller aux enterrements, ni revoir
cette soeur qui est malhonnête (autres “anecdotes” que je n’ai pas le temps
de vous raconter et qui en sont la preuve… ) et tout cela m’empêche
d’oublier et de vivre en paix (sentiment d’insécurité permanent, crises
d’anxiété, angoisses) d’autant plus que je n’ai pas de compagnon pour
m’épauler.
Quelle est votre analyse de ma situation et que pensez-vous qu’il faille
faire ?
Merci d’avance pour votre réponse.

Réponse de Brigitte:

Se séparer des parents n’est pas une thérapie, mais cela peut être dans certain cas la condition d’une thérapie réussie. Vous semblez être dans la confusion, vous nous conseillez de ne pas dire aux personnes en demandes de se séparer de leur parents toxiques comme apparemment vous l’avez fait vous même de façon physique en tout cas mais vous restez toujours dépendante d’eux psychiquement puisque vous avez encore peur que “tout cela remonte à la surface”.

Quand vous aurez senti ce que vous craignez tant, qui vous angoisse, vous insécurise, vous empêche de vivre en paix, vous comprendrez sans doute l’importance vitale de vous séparer de ce qui détruit votre vie. Vous ne pourrez le faire que quand vous serez convaincue ÉMOTIONNELLEMENT que vous ne pouvez pas être du côté de l’enfant et du côté du parent en même temps. BO