Quand les rêves parlent “1”

Quand les rêves parlent “1”
Monday 28 August 2006

Bonjour Mme Miller,

Je me permet de vous écrire , car j’aurais besoin d’un éclaircissement.

La vie a mis sur mon chemin par hasard votre livre ‘Notre corps ne ment jamais’.

MERCI.

Grâce à vous je me suis enfin libérée du joug de la loyauté à l’égard de mes parents, mais cette loyauté diparaissant, l’inceste est remonté à la surface.

Mon corps me fait épouvantablement souffrir.
On dirait que ce chagrin si longtemps nier et refouler remonte à la surface tel un vage déferlante un tsunami.

Je suis présentement capable d’identifier que j’ai été victime d’un inceste affectif tant de la part de ma mère que de mon père toutefois je ne sais pas encore si oui ou non j’ai été atteinte dans mon intégrité physique.

Je suis accompagnée d’un témoin lucide et secourable, pour qui le soutien des enfants abusés tant physiquement qu’affectivement est un cheval de bataille, je sais que pendant mon sommeil je fais des rêves d’introduction dans mon vagin ou je me débat, j’ai perpétuellement envie de vomir et ma colère quasi constante me maintient en diarhée depuis quelques semaines déjà.

Devrais je oui ou non aller en hypnose afin de vérifier si en plus d’avoir été atteinte dans mon intégrité psychique et morale je l’ai été également sur le plan physique?

Merci de me répondre.

Mon métier est celui de travailleuse sociale, j’avais jusqu’à présent toujours refusé de travailler en Centre Jeunesse parce que je me savais pour une raison inexplicable révoltée par la maltraitance infantile. Mais à la fin de ma thérapie et je sais apercevoir la lumière j’envisage une réorientation de la déficience intellectuelle vers la maltraitance pour lutter activement contre ce fléau et essayer d’apporter moi aussi ma petite pierre à la construction que vous tentez depuis +/- 30 ans de bâtir.

Merci pour vos livres, vos témoignages, votre générosité de vous même.
Caroline

Réponse de Brigitte:
Vous n’êtes pas sûre d’avoir été victime d’abus sexuel et pourtant vos rêves vous racontent tout ce qui s’est passé. Il est si difficile de croire à cette vérité que nous préférons partir à la recherche d’une thérapie “miracle” pour nous confirmer ce que l’on sent et sait déjà.
Nous avons tellement peur de voir la réalité de notre histoire comme l’enfant jadis qui ne pouvait pas admettre les défaillances de ses parents, mais lui pouvait en mourir parce qu’aucun enfant ne peut survivre sans parent. Il préfère transformer sa vision des faits en se convaincant qu’ils sont “bons”, plutôt que de sentir qu’ils sont dangereux.
Cette façon de fonctionner pendant des années, a formaté notre cerveau de telle sorte qu’adulte nous continuons à agir de la même façon en doutant de ce que nous ressentons, ce que nous pensons et même ce que nous vivons.
De plus en plus on entend dire “je n’ai pas confiance en moi”, nous avons été dans l’obligation de nous amputer de cette capacité naturelle pour se conformer aux attitudes dangereuses de nos parents et par conséquent nous n’avions pas de place pour exister comme nous étions vraiment.
Vous avez la chance d’avoir des rêves aussi révélateurs et vous pouvez faire confiance à ce qu’ils vous racontent, ça serait dommage de tourner le dos à ce que votre mémoire tente de vous dire.
Visiblement vous avez déjà un thérapeute qui n’a pas peur de votre histoire, ce qui vous a permis certainement d’accéder à vos rêves. Il est sans aucun doute plus efficace mais aussi plus douloureux de se confronter à la réalité de son enfance en présence d’un témoin lucide, je suis sûre que l’hypnose ne vous donnera pas ce résultat.
BO