Je me “trouve nulle”

Je me “trouve nulle”
Saturday 22 March 2008

Parfois les mots aident à guérir des maux.

J’ai écrit ce texte comme un exutoire à ma souffrance non dite car il s’adresse à mon géniteur incapable d’établir un lien autre que gravement pollué par sa maladie psychique. Comment guérir des mots infligés enfant par son propre père devant sa propre mère incapable de défendre ses enfants « petits soldats » régis au quotidien par un dictateur psychotique …

Je pense à écrire un livre sur ce que j’ai vécu mais rien quand y pensant je me dis « de quoi te plains tu ? Il ne t’a jamais frappée… Et puis la mémoire se fait brouillard … que s’est il passé vraiment ? Pourquoi je me sens si nulle en permanence ? Pourquoi suis-je surprise d’être aimée par mon compagnon ? Pourquoi est ce que l’envie de mourir est omniprésente et que je dois me raisonner pour ne pas y penser ? Pourquoi est ce que je me vois grosse alors que je ne le suis pas ? Pourquoi je me trouve moche alors que je suis plutôt jolie ? Pourquoi je passe mon temps à me traiter de nulle alors que par la force de ma volonté j’ai trouvé un travail et que tant bien que mal je subviens aux besoins de mes enfants ? Pourquoi je n’arrive pas à aimer ma voix quand je chante alors qu’on m’a dit qu’elle était jolie ? Pourquoi je sabote tout projet de vie, je ne m’autorise pas à être heureuse ? J’y travaille bien sûr. J’ai des enfants. Je suis responsable d’eux et à ce titre je ne dois pas baisser les bras. Que m’ont transmis mes parents ? Comment est-ce d’avoir des parents sains, sur qui on peut compter ? Est-ce que cela apporte un réconfort ? Une estime de soi solide ? Je me construis malgré tout mais la route est longue. Les livres d’Alice Miller m’ont apporté un baume que je n’espérais plus pour panser mes plaies. Merci pour cela.

Petit dictateur

Du haut de tes cinq ans, victime bien malgré toi
Des erreurs de la guerre, de ses tristes dégâts.
Tu pensais ta maison solide, que les murs seraient toujours là
Mais était-ce le hasard ou était-ce ton karma
Qui guidèrent les obus au dessus de ton toit ?
Spectateur impuissant devant ce tas de ruine
Tu ne pus que maudire les bombes assassines.
Il ne restait plus rien qu’un monticule de pierres
Pas même un souvenir de tes années premières.
De ta petite enfance ne reste que des absences
Et des trous de mémoire emplis de désespoir,
De peur changée en haine, d’un enfant dans la peine.

Derrière des airs charmants limite charismatiques
Se cache le malfaisant voire le machiavélique.
Un jour tu t’es marié, puis tu as fait carrière
Et tu as même brillé dans les hauts ministères.
Tu ne sais qu’infliger les pires des tourments
à ceux qui malgré eux passent sur ton chemin
Subissant impuissants tes délires assassins
par des phrases cinglantes de perfides paroles
Tu en acclames certains pour garder le contrôle
Humiliant méprisant les malheureuses victimes
Emprisonnées qu’elles sont dans tes joutes oratoires
Ne pouvant s’échapper, jusqu’à ton abattoir.

Du haut de mes cinq, j’ai pas eu à me plaindre
Les murs de ma maison n’ont rien eu à craindre
Je pensais ma famille solide que j’aurais un gentil papa
Qui me protègerait de tous les tracas
Mais c’était un’ prison pour ceux qui vivaient là
Tu y régnais en maître, en seigneur parfois
Tu y avais ta cour et tes petits soldats
Tant d’années sont passées pour que je me libère
De ta méchanceté de tes vilaines manières
Ah oui j’avais un toit, des murs autour de moi.
Moi qui rêvais d’espace, j’étais prise dans ta nasse
Ton mal être incessant et ton air méprisant.

Il existe beaucoup de ces gens malfaisants
Qui par leur harcèlement psychique permanent
Méprise et humilie de leur air suffisant
Leurs proches, leurs amis et même leurs parents
Faisant vivre un enfer dont on n’peut se défaire
Pour toutes les victimes impuissantes et si frêles
Ne sachant se sortir du labyrinthe cruel
J’ose dire aujourd’hui pour qu’elles gardent espoir
Qu’il existe quand même un possible exutoire
Répondre à l’agression par de l’indifférence
Éviter le chemin de ces êtres pervers
Les laisser à leur sort dans leur triste univers.

Une fois libérée, quelle bouffée d’oxygène !
Enfin pouvoir penser sans être polluée,
C’est ça la liberté !

Réponse de Brigitte:
Posez vous juste la question QUI me dit: “que je suis nulle”, “que je ne peux pas être aimée”, “que je devrais mourir”, “que je suis grosse”, “que je suis moche”, “que je n’ai pas une belle voix”, “que je ne suis pas capable de réaliser un projet”, “que je dois être malheureuse”.
Quand vous aurez trouvé qui vous a fait croire ça (papa ou maman), à CHAQUE FOIS, vous l’enverrez au diable et vous verrez que pas à pas vous VIVREZ votre vie avec beaucoup plus d’assurance et de conviction que vous êtes tout le contraire de ce qu’on a voulu vous faire croire. BO