La maladie, génétique ou psychologique?
Thursday 08 December 2005
Bonjour,
je suis un lecteur assidu de plusieurs livre d’A. Miller.
Toutefois, j’ai été souvent mal à l’aise à le lecture de son dernier livre (voir titre en objet du message), mal à l’aise à cause de son titre en français, qui semblait impliquer que tout ce que montre le corps à travers la maladie, etc. est une conséquence de ce qui a été vécu dans l’enfance, de refoulements, etc. et que le corps là dessus ne se trompait jamais.
En fait le titre en allemand me parait beaucoup plus correspondre et à ce qui est dans le livre et à mon ressenti face à la maladie:
-Oui, le corps, quand il n’a pas d’autre moyen d’_expression, ira souvent chercher la maladie.
-Non, toutes les maladies ne sont pas forcément lièes à un conflit interne.
Même pour des maladies comme les cancers etc., il y a aussi des dispositions génétiques (voir enquête sur jumeaux séparés, l’influence familiale dans le cas de cancer du sein, etc.) ,environnementales (solvants, pesticide, amiante, etc…) et une part de hasard ( sa propre recombinaison génétique ou autre), au risque de faire hurler ceux qui prétendent qu’ « il n’y a pas de hasard dans la vie ».
A mes yeux, il est important de ne pas laisser tous ceux qui sont atteints de maladie être culpabilisés et/ou croire
– qu’ils n’ont qu’à chercher la source psychologique, et ils guériront à coup sûr
– la maladie est forcément lièe à eux (et à leurs parents,etc.).
La recherche de guérison peut aussi passer par la psy.(…), mais y échouer aussi. C’est une approche complémentaire à d’autres.
Je serai heureux d’avoir vos réactions sur ce point.
Meilleures salutations
F.
AM: Merci de vos reflexions. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec tout ce que vous écrivez ici mais je trouve aussi que le titre allemand correspond mieux au contenu du livre qui devrait plutôt être entitulé « Le corps ne se laisse pas leurrer ».
Réponse de Brigitte:
Votre réflexion sur la culpabilité est très intéressante et très employée aussi dans d’autres domaines, « il ne faut pas culpabiliser les femmes qui n’allaitent pas, les parents violents, les fumeurs, les femmes qui accouchent sous péridurale….. ».
D’où vient cette peur de culpabiliser, donc de rendre coupable, responsable de faire des « mauvaises actions »? Au nom de cette culpabilité nous devons maintenir les gens dans l’ignorance, de peur de leur faire trop de peine, pourquoi? Et si nous faisions mal au gens en leur cachant la vérité!!
Une partie d’entre nous se sont senties coupable même dans le ventre de notre mère, parce que ce n’était pas le moment d’être là ou pour d’autres raisons, pour avoir pleuré bébé, pour faire des gestes qui ont brisé des objets, pour n’avoir su sortir sa mère de la dépression, son père de l’alcoolisme, pour n’avoir su faire cesser l’abus sexuel …..
Empreint de ce sentiment conscient ou inconscient, c’est comme si aujourd’hui on ne devait pas nous en rajouter, alors il ne faut surtout pas « faire culpabiliser », enfin surtout les parents, parce qu’il y a moins de scrupule à le faire à un enfant.
C’est sous cette chape de culpabilité qu’il y a plus de risque de maladie, c’est pourquoi en mettant en lien la maladie et l’enfance, les victimes se sentiraient probablement soulagées d’un lourd fardeau qui leur permettrait sans doute une amélioration dans le symptôme.
C’est dommage de priver les personnes de cette information, qu’ils prendraient ou pas mais au moins c’est en connaissance de cause qu’ils prendraient une décision.
Cordialement Brigitte.