Venir au monde avec une mère dépressive
Friday 11 April 2008
Bonjour,
Je souhaite vous parler d’un cas de maltraitance ou plutôt de non bien traitance ; j’ai été élevé par ma mère qui m’a conçu avec un homme marié qui devait vivre avec elle et cela ne s’est pas fait ; pendant 4 ans elle a attendu et était souvent dépressive ( piqûres en 1968 ) et puis elle s’est résignée à tomber dans les bras d’un autre par dépit ; elle a du en souffrir et est parti chez son père pendant 2 ans et puis l’homme l’a retrouvé et elle s’est marié avec lui et il m’a reconnu.
Bon élève, j’ai fait une dépression en entrant dans la vie active à 20 ans après un BTS. Je ne me reconnaissais plus, et ai consulté un psy et ai fait une première analyse pendant 8 ans ; j’ai appris à 22 ans l’histoire de mon vrai père que l’on m’avait caché et revu mon père géniteur qui n’était pas du tout à l’image idéalisée que je m’étais fabriquée ; il me faisait honte et s’est suicidé 7 ans après. régulièrement je plonge tous 2/3 ans sans trop savoir pourquoi ; je me suis marié , ai eu 2 beaux enfants avec une femme qui s’est opposée à ma mère et qui m’a demandé de choisir et qui me disait à l’époque : un jour ,tu comprendras que ta mère ne t’a pas fait du bien ; je ne comprenais même pas ses propos ; nous avons divorcé et j’ai changé de travail qui sûrement ne me convient pas mais je n’arrive pas à le quitter ; je revois 2 psys régulièrement ( une femme en thérapie comportementale avec qui je repasse par mes émotions d’enfant prisonnier de la dépression de la mère et essayer de me détacher ) et un autre (homme) dans une analyse plus jungienne.
J’ai contacté depuis 9 mois après des années sur le père le fait que ma mère avait été toxique à mon égard en s’aggripant à moi comme son seul véritable amour, en jugeant mes compagnes soit pas assez bien physiquement ou lorsqu’elle passe (je devrais dire passait) 2 semaines chez moi pour s’occuper de la maison et amener des bibelots ou s’accaparer la chambre d’ami pour en faire la chambre de mamie avec toutes ses affaires qui traînent.
J’ai pris conscience de cela et cela est dur à reconnaître ; ce n’est pas de la maltraitance physique et en plus elle croyait bien faire mais je suis dans une relation d’attraction répulsion ou attachement détachement ; je ne lui fais rarement des bisous et ce depuis l’enfance comme pour marquer mes distances ;
Depuis qu’une femme est arrivée dans ma vie, en octobre dernier ; j’ai même blagué avec elle en lui disant que ma mère vivait chez moi dans une chaise roulante mais qu’on la mettrait dans le placard si elle passait chez moi ; j’an ai rit mais je m’aperçois que ma perception inconsciente était vraie ; depuis j’ai replongé car des sentiments s’opposent en moi pour me libérer du poids de ma mère ; j’ai pu discuter avec elle pour lui dire qu’il fallait qu’elle arrête de s’approprier ma maison en mettant tel le petit poucet des objets ou affaires intimes .
Je veux arrêter de faire ces dépressions à répétition qui sont comme une auto punition que je m’inflige pour ne pas grandir.
Elle a entendu mon message mais quand je ne vais pas bien : elle m’a dit « moi aussi, j’en ai bavé quand tu étais petit et je me suis aggripé à toi ou bien si tu vas pas bien, penses à moi ! tout cela est le contraire de ce que j’avais envie d’entendre.
Je lui ai écrit pour mettre des distances et a dit qu’elle respectait ma volonté ; dès fois j’aurais voulu qu’elle soit une marâtre pour pouvoir la détester sans culpabiliser.
J’ai découvert le livre de Alice Miller le corps ne ment jamais ; cela m’a paru dur et trop sévère pour mon cas mais je crois que j’ai tort car la maltraitance n’est pas que physique …
Merci de votre aide
Réponse de Brigitte:
Vos conditions de naissance sont déjà tissées sur le mensonge et vous avez continué à grandir ensuite dans la tromperie. C’est peut être vrai que vous n’avez pas reçu de fessée, mais votre corps lui, ne se leurre pas, il vous raconte par vos dépressions la souffrance qu’il a enduré à vivre dans cette mascarade.
Un bébé qui vient au monde dans les bras d’une mère dépressive, n’a pas d’autre choix que de s’annuler pour la prendre en charge, s’adapter à son désarroi, lui éviter d’être une charge supplémentaire et lui offrir toute son énergie pour la consoler. Le poids de sa dépression pèse encore sur vos épaules tel un cafard qui vous engloutit et vous avez raison que ce poison est encore plus difficile à mettre à jour que la violence par les coups parce qu’il ne laisse aucune trace apparente.
Les dégâts sont tout autant ravageurs puisque depuis votre naissance vous avez la mission d’alléger son chagrin et c’est là qu’est LE CRIME, aucun enfant ne peut réussir un tel challenge et pourtant vous y avez consacré toutes vos ressources.
Elle vous a tout volé, votre enfance, votre adolescence, vous n’êtes pas obligé de lui sacrifier tout ce qui vous reste. BO