Les crimes du système judiciaire

Les crimes du système judiciaire
Wednesday 17 October 2007

Bonjour Madame,

Je viens de passer plusieurs heures sur votre site. J’adhère totalement à votre analyse, qui est de bon sens.

Je peux voir en direct les effets de la pédagogie noire sur mon petit-fils âgé maintenant de 3 ans. Sa Maman, notre fille, a quitté le père peu après la naissance. C’était la seule chose à faire car vivre avec lui est une entreprise de destruction psychologique (manipulateur narcissique). Mais la justice dit que la relation parents – enfants doit être absolument maintenue et il faut des évènements très graves pour la faire intervenir et modifier cette relation.
Les tapes (dès l’âge de 14-15 mois), le coin, puis les fessées voire claques, la mise dans le noir, la privation du doudou ne choquent pas plus que cela la majorité des gens, car l‘indispensable maintien de la relation avec le père efface tous ces « désagréments »…et puis les pères sont plus autoritaires, il faut faire avec etc.

Et bien sûr le père dit à l’enfant que : « c’est pour son bien », que : « ça fait du bien de pleurer » ; il n’a pas peur de le rabaisser, ou de nier devant lui l’avoir maltraité .

Notre grande inquiétude est de savoir comment réagir devant ce petit sachant que :
– il ne faut pas lui dire tout le mal que l’on pense du père : avis de tous les psy et surtout de la justice
– il est obligé d’aller chez lui au rythme défini par le jugement
– il est impossible de discuter avec le père car il lui est impossible de se remettre en cause et donc il nie (c’est la parole de l’enfant contre celle du père) et s’en prend au petit ensuite
– l’enfant est stressé d’aller chez le père mais essaie quand même de lui plaire et peut-être l’aime-t’il
– l’enfant est manifestement en souffrance : problèmes de sommeil, d’alimentation, de poids, de propreté, de laryngite à répétitions et de crises quasi-hystériques (après un séjour chez le père).

La maman est remarquable d’attention, de patience, de respect. Mais elle est aussi épuisée et stressée par ces conditions de vie. Par ailleurs le petit est très agréable à vivre, curieux et évolue bien. Mais quand le temps passe il sait qu’il va repartir et il devient difficile. Je crains qu’avec le temps, le maintien de cette situation ait de graves conséquences (la résilience a bon dos ! ) .
Alors, bien sûr le discours habituel est qu’il est stressé parce que la mère est stressée, qu’elle ne veut pas le laisser partir ou qu’elle n’a pas refait sa vie. Même si il y a un peu de vrai, tout cela vise à nier l’effet négatif d’un père psychorigide, autoritaire, dépourvu d’empathie, incapable de se mettre en cause mais qui sait se faire passer pour le bon père, celui qui « sait s’occuper des enfants » et qui « donne de sa personne » .

De notre côté, toute la famille (il y a 3 tontons) fait de son mieux pour apporter chaleur, amour à cet enfant. Mais cela suffira-t’il ? Il est bien angoissant de le voir livrer seul à cet individu et de savoir qu’en plus celui-ci arrive à se faire aimer au moins un peu ! alors que la méfiance est plus indiquée…

Félicitations pour votre combat,
Cordialement

Réponse de Brigitte:

Nous sommes dans une société dans laquelle nous pouvons pratiquer ce genre de crime sur nos enfants sans être puni par la justice mais au contraire félicité pour bonne conduite à l’éducation. Tant que les coups ne laissent pas de trace sur le corps, nous ne pouvons pas protéger nos enfants de la brutalité des parents.
Par contre vous devez vous indigner quand votre petit fils vous raconte les différentes tortures qu’il subit chez son père, car c’est cette indignation qui va lui permettre de savoir que ce qu’il vit n’est pas normal: « C’est terrible ce que tu vis, aucun enfant ne mérite d’être traité comme toi, ton père est terrifiant, tu dois avoir très peur quand il te punit »… En le laissant s’exprimer et ressentir sa douleur d’être ainsi maltraité, vous pourrez continuer en lui disant: « tu dois être terriblement enragé contre lui »… De cette façon il peut ressentir tout ce qu’il doit refouler chez son père et en grandissant il osera se défendre de ces mauvais traitements.
En écoutant les conseils des psys ou de la justice vous isolez encore plus votre petit fils dans la douleur et l’abandon de l’enfant battu et là il n’a aucune chance de s’en sortir.
Je vous souhaite tout le courage dont vous aurez besoin pour soutenir cet enfant dans cette effroyable ignorance et incompétance de la justice. BO