L’illusion du pardon

L’illusion du pardon
Friday 25 May 2007

Bonjour,madame Miller.
j’ai enfin compris pourquoi même en ayant reconnu avoir été maltraitée par mon père pourquoi je reste prisonnière de tout mes symptômes physique…Je ne me suis jamais autorisée à le détester!!!j’ai d’ailleurs pris soins de lui pendant sa maladie qui à duré 2ans et demi j’ai laissé l’université pour aller prêter main forte à ma mère qui était pratiquement seule pour s’en occuper, et ce, jour et nuit…pourquoi moi??? pour espérer recevoir des miettes de son amour??? que je n’ai d’ailleurs pas eues…Il était devenu un viellard démuni, et c’est en cela que je trouve difficile de le détester,c’est cette image de lui tellement fragile et démuni qui m’est
restée.Les seules paroles qu’ils m’aient dites la veille de son décès sont “Merci pour tout ce que tu as fais”et moi j’ai pris ces mots pour un message d’amour…j’aurais voulu qu’il reconnaisse m’avoir fait subir des
maltraitances,mais j’imagine qu’il à toujours pensé que j’avais tout relégué aux oubliettes puisque je n’ai jamais reparlé à mon père de tout ce qu’il m’avait fait subir.c’est un deuil dont il est difficile de guérir,
puisqu’il n’y aura jamais de demande de pardon qui viendra de lui…le deuil à faire est celui de la non reconnaissance de sa part des blessures physique et psychologique qu’il m’a infligées.Me sera t-il possible un jour d’accepter le “non amour” de mon père…comment puis-je lui avoir accordé mon pardon, puisqu’il n’a jamais pris la peine de le faire???…..pardon ma petite fillette d’avoir fait de toi l’adulte blessée que tu es
devenue….moi qui n’est pas toujours adéquate dans mon rôle de maman,de conjointe,de soeur,d’amie,mais qui suis capable de le reconnaître et de m’en excuser quand c’est le temps…Bravo à moi qui apprends pas à pas à tout les jours, à marcher la tête haute!!!
Merci encore une fois pour tout le temps que vous accordez pour lire et surtout pour répondre à mes missives

Réponse de Brigitte:

Pour qu’un parent puisse nous demander pardon de ses actes, il faudrait qu’il sache qu’il a commis une faute et qu’il sente combien nous en avons souffert et peut être même durablement dans notre vie. Dans la conviction d’avoir fait leur devoir de “bon parent” ils ne peuvent pas regretter un instant ce qu’ils ont fait, parce qu’inconsciemment ils ont enregistré qu’une faute est punissable, alors ils sont totalement incapables d’avoir la moindre compassion pour la souffrance que nous avons endurée.
C’est en restant dans le déni de votre souffrance et la peur de cet homme que vous avez pu l’accompagner jusqu’à sa mort en espérant qu’il reconnaisse enfin son incompétence. Il vous a juste remerciée de vous être adaptée à ses exigences, en réalisant cela, peut être que la rage d’avoir été autant abusée vous permettra de lâcher vos illusions et faire rapidement ce que vous appelez le deuil de votre père. BO