Lucide quand les enfants sont grands..

Lucide quand les enfants sont grands..
Friday 28 August 2009

Bonjour A.M. ,

Bonjour B. O. ,

Je vous ai écrit plusieurs fois, vos réflexions m’ont été utiles, vos livres aussi (souvent 1 dans mon sac).

J’ai fini ma thérapie, elle m’a aussi permis d’avoir un outil pour comprendre mon fonctionnement. Je sais que je resterais à vie au fond de moi une petite fille traumatisée, car mon manque de câlins est toujours là. Je sais qu’aujourd’hui, ‘ « NON, je n’étais pas exigeante, mais je voulais juste me sentir aimé » .

Après un long travail sur moi, je sais que je n’ai pas été une très bonne mère. J’aimerai que mes enfants en prennent conscience pour qu’ils puissent ne pas reproduire, se qui m’a tant fait défaut.

Non, je n’ai pas reproduit la maltraitance de ma mère par les coups, mais en quelque sorte je l’ai été, en étant absente car continuellement dans mes pensées, dans la tristesse, dans une certaine mélancolie… Je soupçonne un de mes enfants, dépressif, je ne sais pas comment l’aider, je me reconnais parfois dans sa façon d’être, ça me rend triste. Il refuse de voir mes erreurs. Il m’arrive de leur en parler, et leur réponse ai « non, t’as fait se qu’il fallait ! ». Je me demande parfois si c’est pour me protéger qu’ils sont si gentils avec moi. Je sais que paraître faible pour nos enfants n’est pas une bonne chose, c’est à nous parents d’être fort pour eux. Ils savent qu’on est là, quand ils ont un problème, on (leur père et moi) fonce tête baisser pour eux, on se plierait en quatre pour eux. Mais nous transpirons parfois notre mal-être d’enfant…, ils le perçoivent…..comment les protéger de cela ?!

J’ai même laissé vos livres bien en évidence pour qu’ils puissent les feuilleter en espérant surtout qu’ils en prendraient un comme livre de chevet. En vain !

Je sais que j’ai mal fait, je ne me cherche pas d’excuses, j’ai fait trop tard le point sur ma vie d’enfant, trop longtemps dans le déni. Quel dommage (quels dommages). J’aimerais que cela cesse, et qu’après moi, il n’y ai plus de traces de cette maltraitance.

Merci à vous de votre bienveillance

Réponse de Brigitte :

Etre consciente de ce qu’a été votre existence et de la façon dont vous l’avez répercutée ensuite sur vos propres enfants est déjà énorme, c’est un grand travail de sortir du déni, même si ce que vous avez découvert n’est pas glorieux. Aujourd’hui vous avez réalisé beaucoup de choses et vos enfants le sentent mais ça leur fait encore peur. Le jour où ils chercheront la connaissance, ils savent, probablement, au fond d’eux-mêmes qu’ils peuvent faire confiance à votre honnêteté et votre disponibilité pour leur dire ce qu’ils auront envie de savoir. Je vous souhaite de conserver cette lucidité aussi longtemps que vous vivrez. BO