Voir la vérité à tout âge
Sunday 09 November 2008
Madame Alice Miller,
J’ai lu récemment 2 de vos livres : Le corps ne ment jamais et Ta vie sauvée enfin. Je me suis reconnue dans l’enfant blessé que j’ai été mais je l’ai toujours nié. J’ai eu une fille à l’âge de 22 ans que j’ai fait adopter parce que j’avais peur qu’elle ait de la misère. Je ne réalisais pas encore que je ne voulais pas lui transmettre le climat de violence que j’avais vécu lorsque j’étais enfant. J’ai maintenant 53 ans et j’ai fait partie d’une famille de 15 enfants étant la onzième. Mon père me battait mais je l’idéalisais et minimisais son comportement envers moi. Je me suis mise une carapace de femme forte mais je vivais une fragilité sans être capable d’exprimer mes émotions.
J’ai rencontré dans ma vie plusieurs psychiâtres qui m’ont donné des médicaments prétexant la schizophrénie, une d’entre (les psychiatres) m’a dit que j’avais fait une dépression post-partum jamais diagnostiquée. Ma mère, que j’ai « assisté » quelque temps avant sa mort et qui s’est séparée de mon père (9 ans avant) ne reconnaissait pas mon état mental dépressif. Tout compte fait, je me suis souvent retrouvée hospitaliser pour dépression et incapable d’exprimer ma tristesse profonde mais la lecture de vos livres me font beaucoup de bien et j’ai le goût de m’exprimer. Je termine là-dessus mais je sais que c’est peu.
Réponse de Brigitte:
Il n’y a pas d’âge pour sortir de la tromperie et du mensonge dans lequel vous êtes née. A 53 ans vous avez la chance enfin de voir que ce n’était pas vous qui était « mauvaise » mais que vous avez fait au mieux pour vous protéger du despotisme de votre famille si chaotique. Aujourd’hui vous pouvez être enfin soulagé de voir la réalité que votre corps attendait depuis longtemps. Bonne continuation à vous. BO