La maltraitance institutionnelle
Monday 03 July 2006
Bonjour Alice Miller,
je vous écris au sujet du texte que je vous ai envoyé et que vous avez publié sur votre site en le nommant « Brutalité à l’école ».
Je suis profondément soulagée de pouvoir témoigner et heureuse que vous jugiez mon témoignage utile, mais le titre que vous lui avez donné « brutalité à l’école » ne me paraît pas entièrement suffisant :
J’aurais aimé qu’il y soit ajouté le terme de Maltraitance institutionnelle.
La première partie du texte est consacrée à dénonçer toutes les brutalités physiques que les écoliers subissaient à l’école primaire ,victimes d’instituteurs adeptes de la « pédagogie noire » que vous décrivez dans vos livres,brutalités dont j’ai été témoin et parfois victime puisque j’étais moi aussi une écolière à cette époque.
Votre titre » Brutalité à l’école » correspond donc trés bien à cette première partie, mais la seconde partie du texte, tout aussi éssentielle à mes yeux,décrit la maltraitance vécue durant mon adolescence dans une Institution de soin,une maltraitance d’ordre moral et psychologique que des éducateurs m’ont fait subir (et ont fait subir à
d’autres),avec l’ approbation d’un psychiatre chef de service,et de toute une « équipe soignante »; ces éducateurs n’étant visiblement pas capables d’imaginer autre chose qu’une « Thérapie Noire » façe à certains adolescents : hurlements de rage,menaçes de coups,moqueries humiliantes,accusations et propos culpabilisants…
Il s’agit donc là de cette « maltraitance institutionnelle »dont on parle à peine un peu plus de nos jours,et qu’il faudrait absolument dénonçer.
Comparée à la violence physique dont on admet d’avantage qu’elle peut-être terriblement traumatisante,(bien que beaucoup de gens l’ignorent encore…) la violence morale et verbale paraît en géneral mineure et sans importance,et pourtant je suis persuadée qu’elle détruit la personnalité des victimes,de façon beaucoup plus lente et plus progressive que la violence physique,mais au bout du compte tout aussi profondément et éfficacement…C’est pourquoi je voudrais souligner que la maltraitance n’éxiste pas que dans les écoles et les lieux d’instruction,et que dans mon adolescence le lieu où se déroulait ces abus et cette cruauté mentale n’était pas une école mais une institution de soin,et que les auteurs de cette violence verbale et psychologique n’étaient pas des instituteurs ou des professeurs chargés d’instruire des élèves,mais des éducateurs qui maltraitaient ainsi quotidiennement…
AM: Oui, vous avez parfaitement raison, notre titre a réduit le problème que vous aviez si bien présenté, et je vous remercie de nous avoir corrigés. Nous publions ici aussi votre deuxième lettre qui souligne si bien qu’il s’agissait ici des personnes qui prétendent AIDER et se comportent d’une façon sadique. Et les parents croyant que leurs enfants reçoivent de l’aide, ils n’ont pas de soupçons et les enfants ne leur racontent rien?