Plein d’enthousiasme

Plein d’enthousiasme
Saturday 01 August 2009

Bonjour !

Avant tout, merci d’exister ! Cela fait deux mois que je vous ai découvert et je ne cesse de vous lire … Tout ce que vous décrivez est la vérité, la simple vérité pourtant si difficile à admettre pour la majorité… J’ai toujours été très sensible au sort réservé au petit enfant dans notre monde ; je le suis encore plus depuis la naissance de mon fils, voilà maintenant trois ans ; Aletha Solter est aussi une personne qui, par ses livres, m’a beaucoup fait réfléchir sur les besoins du petit enfant ; je conseille vivement ses ouvrages aux jeunes parents.

Donc, j’en ai assez de cette ignorance ambiante ; à mon petit niveau, je vais m’appliquer à diffuser au maximum vos réfléxions ; en même temps, je suppose que toute personne qui vous lit, ne peut pas ensuite rester à ne rien faire ; il faut absolument se bouger, même en réalisant de petites choses ; c’est déjà ça de pris. De mon côté, je suis professeur des écoles (instit) et je vois sur certains des élèves de l’école, les dégâts engendrés par la violence domestique (mentale ou /et physique) ; à la fin de l’année scolaire dernière, j’ai abordé un père d’élève pour lui signifier mon désaccord quant aux coups qu’il inflige à son fils ; il m’a répondu que c’était normal et que ça forge le caractère !! ; aïe, aïe, aïe…. Donc, à la rentrée de cette nouvelle année scolaire, j’ai dans l’idée de débattre avec mes parents d’élèves sur la fessée ; je compte m’inspirer de vos travaux, de « La fessée » d’Olivier Maurel et d’Aletha Solter ; ma demande se situe ici :où puis – je me procurer des images montrant l’impact des maltraitances dans le cerveau de l’enfant ? toute image scientifique est la bienvenue. De même, je compte aborder ce thème avec mes petits élèves (6 ans) à travers des albums de jeunesse (si vous avez des références d’albums, je suis preneuse) ; je tiendrai ainsi le rôle de « témoin secourable ».

A ce sujet encore, l’année dernière, j’ai expliqué à mes élèves que personne n’avait le droit de mal leur parler et de les frapper ; quelques jours après cette intervention, l’un de mes élèves est arrivé en pleurs à la fin de la récréation ; je lui demande ce qui ne va pas ; il me répond qu’il en a marre que sa mère l’insulte continuellement ; je lui demande si je peux en parler à sa maman ; il refuse ; je ne suis pas allée voir sa mère … Aurais – je dû ? Je m’interroge … Qu’en pensez – vous ? ; votre avis m’intéresse car je pense que cette situation pourrait se reproduire.

Dernier point : ne serait – il pas possible de créer un journal qui serait vendu mensuellement tout en étant le même toute l’année ? Un journal composé de vos articles, de ceux d’A.Solter, de F.Leboyer, de M.Odent, de C.Rochefort, de V.Valère …du courrier des lecteurs, de lettres modèles à envoyer à nos élus pour demander une loi interdisant les violences sur enfant, des articles sur les maisons de naissance, sur l’évolution de l’enfant, etc…..

On pourrait également porté un « pin’s » avec écrit par exemple « parent non – violent » histoire d’interpeller et d’entamer la discussion avec ceux que nous croisons ….

De même, je suis déjà intervenu avec diplomatie et bienveillance auprès de parents qui, l’instant d’avant, taper leur enfant ; en gros, je leur dis que leur enfant est un trésor dont il faut prendre grand soin ; je pense qu’il ne faut pas hésiter à le faire, je pense que tous ceux qui ont conscience de ce que vous écrivez, doivent le faire ; jusque là, je n’ai pas eu de retours violents ; les gens sont un peu surpris, pas forcément très aimables mais ils entendent…

Merci encore
Réponse de Brigitte :

Je vous félicite pour votre enthousiasme et c’est vrai que votre place d’institutrice vous permet sans doute de mettre en pratique la compréhension et l’empathie pour les enfants que vous accueillez et qui sont majoritairement malmenés par toutes sortes d’abus de leur parent. Dans ce travail de témoin lucide vous donnez déjà énormément de connaissance, de clarté et d’espoir sur l’espèce humaine à des élèves qui probablement n’en avaient même pas idée.

Une maîtresse qui ne donne pas de punition et qui n’exerce pas son pouvoir à coup d’humiliations, de menaces et de brusqueries c’est très rare et vous avez raison, il faut INFORMER les gens pour sortir de ce cercle infernal de la violence.

Vous êtes libre d’utiliser les tracts ou les articles de ce site pour élaborer un petit manuel qui pourrait servir aux parents d’élèves, vous pouvez demander à l’association « Ni claque, ni fessée », voir le site sur Google, s’il possède des illustrations pour compléter votre travail. Les ouvrages d’Aletha Solter sont confus sur les pleurs du nouveau-né et peuvent encourager les parents à laisser pleurer leur petit assez sadiquement.

Nous vous encourageons à persévérer dans votre démarche pleine de bon sens et en même temps très ardue pour une population d’ignorants. BO