Culpabiliser toujours

Culpabiliser toujours
Thursday 27 August 2009

Bonjour,

Merci à Alice MILLER pour son immense acuité et générosité. Son livre « Ta vie sauvée enfin » m’a été d’une grande aide.

Je souffre moi-même d’une enfance difficile, à cause d’un père très autoritaire et colérique, et d’une mère qui n’a pas réussi à nous protéger, car elle avait elle-même peur de mon père.

Mon cas est un peu particulier car la violence de mon père ne m’était pas destinée, elle était surtout tournée vers mon frère ainé (nous avons 3 ans d’écart) qui travaillait mal à l’école. Toute mon enfance, et jusqu’à l’âge de 20 ans, a été baignée dans la violence physique et morale de mon père contre mon grand frère.

Aujourd’hui j’ai 35 ans et j’ai commencé une thérapie il y a quelques années. Actuellement je travaille essentiellement à me libérer de la culpabilité (qui n’a pas lieu d’être) de ne pas avoir d’avantage défendu mon frère contre la violence paternelle. J’essaye également d’accepter de « perdre » affectivement ma famille, et notamment mon frère, car ce dernier est dans le déni total et ne veut pas reconnaître les souffrances qu’il a subies. Il cherche continuellement l’affection et l’admiration de notre père qui lui a longtemps fait défaut, et l’entente entre eux est aujourd’hui tout à fait cordiale.

Je me retrouve donc aujourd’hui dans le rôle du vilain petit canard qui rejette sa famille car elle se sent incomprise, par son père et son frère. Incomprise dans la tristesse que j’ai ressentie toute mon enfance (et qui perdure) d’avoir vu mon frère souffrir, et qu’on ne veut pas reconnaître aujourd’hui, puisque la famille fait du passé table rase. Je vis donc en électron libre par rapport à ma famille ; j’existe par mon absence aux réunions de famille.

Le livre « Ta vie sauvée enfin » fait une petite allusion au rôle joué par les frères et sœurs. Ce courrier ne vous pose pas de question particulière, néanmoins vos commentaires sont les bienvenus.

Merci pour tout
AM: Votre situation est très douloureuse mais contre le déni si fort vous ne pouvez rien faire, il ne faut pas se CULPABILISER surtout.

Réponse de Brigitte :

Malgré le fait que votre frère ne veuille rien savoir de la richesse de votre mémoire qui est le témoin des crimes de votre père, vous avez osé vivre en « électron libre », BRAVO !!!
Vous savez que vous connaissez LA VERITE de votre passé, personne ne pourra vous enlever ça, sauf la culpabilité, ça serait vraiment dommage. BO