Libérée mais seule
Wednesday 17 December 2008
Bonjour,
Je me reconnais dans le témoignage du mardi 16 déc 2008. J’avais fais une thérapie il y a quleques années avec une psychologue clinicienne (2 ans) je n’avançais pas je n’arrivais pas à lui dire le principal problème. Je l’avais évoqué mais elle m’avait dit « ça vous arrange bien de le voir comme un monstre ». J’ai alors cru qu’elle voulait minimiser ce qu’il m’était arrivé. J’ai interrompu la thérapie. Suite à cela, j’ai somatisé, asthme, psoriasis important.
Une connaissance me voyant tomber, m’a donné une adresse de psychanalyste psychosomaticien, cela fait bientôt 2 ans que j’ai repris une thérapie de relaxation analytique. Cette psy m’aide beaucoup, ne minimise rien, au contraire, elle m’aide à voir ce qui pour moi était impensable, la maltraitance de ma mère, l’inceste de mon frère. Ces mots sont « vous avez le droit d’être une mauvaise fille, puisque vous avez eu une mauvaise mère, et vous n’êtes pas obligé de lui pardonner, vous ne pouvez pas oublier ! »
Aujourd’hui, j’affronte mon passé, mon bourreau, et j’ai mal, très mal, je suis vu par certaines personnes de ma famille comme celle par qui le scandale arrive. Je me sens juger, il faut que je justifie, que j’apporte des preuves, je n’aime pas cette place. Je n’aimais et n’aime pas celle de victime, j’ai eu beaucoup de mal à l’accepter.
Pour ce défendre mon bourreau dit que ce n’est pas lui, je me doutais qu’il nierai, mais ce que je ne pouvais imaginer c’est qu’il incrimine une personne que j’aime et qui ne m’a jamais rien fait de mal. Cette personne n’est pas au courant de mon histoire.
Et je ne sais pas, s’il faut dire ou taire. Ce serait nier qu’elle est existé, se serait aussi protéger le bourreau, mais ai-je le droit de tout dire au risque de blesser ceux qui n’y sont pour rien et qui ne veulent pas entendre au risque de les perdre ?!
Pendant ma séance ma psy me dit : vous attendez une réponse ? je vous la donnerai pas ! « , certes c’est aussi pour cela que je consulte, pour grandir, et faire mes choix.
Mais j’étais grande avant (j’aurais envie de dire avant de naître) d’être adulte, il a souvent fallu que je décide par moi même car ma mère PMD, en divorce, adultère, et moi une balle de ping pong entre elle et mon père. Des frères et soeur partis, ma mère soulageait ses nerfs sur moi. Je me suis jamais plainte. J’ai été une ado triste, mutique, et personne ne voyait, ou ne voulait pas voir ? Je me suis toujours sentie dérangeante, je me suis faite oublier,
je me suis faite une telle carapace. J’ai l’impression d’avoir été une morte vivante. Je renais aujourd’hui, mais la délivrance est douloureuse.
J’ai tous vos livres, ils sont biens précieux pour moi, je m’aperçois, que j’ai vécu ce que je ne voulais pas appeler des traumatismes. Et ça rejoins ce que ma psy me dit.
Mais j’ai ce sentiment qu’il n’y a qu’elle qui m’entende et me comprenne ! c’est dur parce qu’après la cure je serais de nouveau seule…
Pour finir avec du positif, je serais peut-être seule, mais véritablement MOI.
Merci à vous A.M. de votre humanisme, vous m’avez aidé dans vos écrits en éclairant mon chemin en parallèle.
Réponse de Brigitte:
Vous avez bien résumé votre situation en disant que vous avez récupéré l’essentiel en étant maintenant avec vous-même, ce qui vous permettra de faire certainement des belles rencontres qui vaillent la peine de s’y attacher. BO