L’inceste des mères
Monday 30 March 2009
Bonjour BO,
Bonjour AM,
L’inceste frère sœur, je l’ai vécu, mon 1er psy, m’a parlé de l’oedipe (j’avais 5ans, il en avait 17). A croire qu’il voulait que je comprenne les agissements de mon frère, au détriment de ce que je pouvais ressentir. Pourquoi « les psys » se retranchent sur leur théorie, en oublient la souffrance, on parle pourtant là de ça !? N’est-on pas en analyse pour que nos affects fasses jours !?
En surfant sur le net voilà ce que j’y ai trouvé, on parle si peut de l’inceste frère-sœur (http://www.iforum.umontreal.ca/Forum/ArchivesForum/2002-2003/021209/article1825.htm)
et également commis par des femmes.
Un petit résumé :
«Ce qu’elles souhaitent le plus, c’est que leur mère se sente tellement mal et les aime assez pour leur dire: « Je suis désolée, je n’aurais pas dû faire cela, c’était mal, tu n’es pas à blâmer ». […] Ce qui n’arrive jamais.»
– Michele Elliott, psychologue, Kidscape, Londres
Oh combien cela résume ce que je ressens. J’ai la haine, j’ai envie de dire « non pas de ce qu’ils m’ont fait, mais de ce que je pourrais éventuellement transmettre » comme il est si bien dit :
« La peur de devenir agresseur à son tour est souvent une crainte réelle chez les victimes. Et c’est peut-être la pire des séquelles: penser que soi-même on pourrait agresser son enfant »
«Elles sentent qu’elles ne peuvent pas toucher leur propre enfant, ou tout autre enfant. Si elles le touchent, elles se transformeront en leur mère et agresseront, elles aussi. Alors, l’agression leur a non seulement volé leur enfance, leur identité, mais aussi leur capacité d’interagir.»
– Michele Elliott, psychologue, Kidscape, Londres
http://www.radio-canada.ca/actualite/enjeux/reportages/2004/040309/mere-agresseur.shtml
Même après un gros travail mené avec un bon témoin lucide, les séquelles seront-elles toujours présentes ?
Si pendant une analyse on se rend compte du mal que l’on a vécu, et si nous n’avons pas en face de nous l’analyste « bienveillant », … on a ouvert les yeux, mais qu’en fait-on de cette souffrance qui est encore plus présente si celui-ci ne veut pas l’entendre ?
A part lire vos livres (sourire), et s’entendre soi-même, mais ne va-t-on pas consulter pour chercher ce que l’on ne peut attendre de soi ?
Un grand merci pour ces liens et ces informations, d’autant qu’Alice Miller est persuadée depuis bien longtemps que ce fléau existe tout autant que chez les hommes. Heureusement que nous osons lever le voile sur cette réalité qui risque de rester longtemps un sujet tabou. C’est vrai qu’il semble inconcevable qu’une mère puisse être incestueuse et pourtant la grande majorité d’entre nous avons été abusées sexuellement, la répétition de l’abus sexuel des enfants ne s’arrête pas aux hommes. BO