Croire à ses rêves et ses souvenirs

Croire à ses rêves et ses souvenirs
Tuesday 11 March 2008

Bonjour,

Je lis et je relis très souvent tous les courriers du site. Certains me font entrer “en vibration” et me déstabilisent! Vous donnez souvent comme conseils d’être attentif à nos rêves et à ce que notre corps nous dit… seulement, notre corps et nos rêves ne nous donnent pas de messages toujours très clairs et évidents…et nos souvenirs, ne sont-ils pas modifiés ou mal interprétés?
Je me souviens de mon “dressage”, des lentes déculottées devant tout le monde, la frayeur de cette cinglante “claque au cul” qui tardait tant à venir, pour faire durer le “plaisir”, puis l’enfermement dans les toilettes pour me calmer… parce que j’étais “capricieuse” et “colérique” (“défauts que mes parents ont corrigés le mieux qu’ils ont pu” selon leurs dires récents)… Je me souviens d’être capable de simuler l’acte sexuel avec une poupée ou un ours en peluche et ce, bien avant l’école primaire, je me souviens essayer de lutter contre le sommeil pour voir qui, quoi??? Je me souviens faire des plans de fugue et en pleurer car je constatais que ce n’était pas possible…Pourquoi cette sensation de jouet et d’expérience liés au sexe alors qu’on doit encore en être innocent??? Alors, c’est là que mes rêves ne me donnent pas toujours les réponses nettes que j’ai besoin, ce n’est pas toujours les mêmes personnes qui sont présentes ni les mêmes situations, elles sont des fois tellement impensables!!! Pourquoi cette impression d’avoir été utilisée? Je me souviens des morceaux de savon ” à la glycérine” comme lavement, j’ai encore cette sensation de brûlure! J’ai des sensations de n’avoir pas été comprise, ni entourée, d’être un objet de fierté, de convoitise, de défouloir, d’être dans une espèce de secret, mais qui a tellement entendu “quelle chance” j’avais de ne pas vivre l’enfance misérable de mes parents…
Et à côté de ça, tout l’entourage familial ou amical dira combien j’étais joyeuse, mature (ça ne serait pas si étonnant que ça?) que j’avais une vie idéale et que je dois ni me plaindre, ni en douter, ni même reprocher quoique ce soit à qui que ce soit…
Comment puis-je expliquer ce malaise, quand j’ai eu mon premier enfant, de “reproduire” des envies d’exploration sexuelle sur la table à langer, de “reproduire” ce “dressage” , ce “comportement” que mon enfant c’est juste mon trophée? Pourquoi je rêve autant d’arriver trop tard pour empêcher un viol sur mes enfants? Pourquoi je rêve autant qu’on me reproche de m’être encore laissé faire , voire même de “provoquer” ces jeux …
Je pourrais en écrire encore des lignes et des lignes… pour finir, j’ai banni toutes relations intimes de ma vie, elles me semblent avoir été dénaturées dès le départ et irrécupérables, tant que je n’aurai pas ma “vraie” vérité. C’est tellement difficile de trouver sa propre harmonie quand on se trouve en équilibre instable entre ses ressentis, ses rêves, ses souvenirs, le lâcher-prise (pour le bien-être des autres surtout). Pourquoi est-il si difficile d’obtenir des informations pour accéder à ces fameux outils indispensables (d’écoute et d’accompagnement) que nous tous recherchons?

Réponse de Brigitte:

Vos souvenirs sont très clairs, il ne s’agit ni d’interprétation ni de modification de la réalité, il est juste trop douloureux pour vous d’y croire vraiment et c’est compréhensible. Le sadisme à vous faire patienter pour prendre du plaisir à vous donner une claque cinglante sur vos fesses sans culotte et l’intrusion du savon dans votre anus, montre bien une effroyable cruauté de vos parents. Votre volonté de vouloir fuir de chez vous est à la hauteur de la cruauté des sévices que vous subissiez.

En “faisant l’amour” avec vos poupées vous montriez très bien ce que vous viviez et vos envies d’exploration sexuelle sur votre propre bébé vous confirme que vous étiez un objet sexuel pour un pervers à un âge sans doute trop tendre pour vous en souvenir. Vous pouvez compter sur les révélations de votre corps et de vos rêves qui sont si forts et si évidents. Jadis personne n’a voulu voir et vous êtes restée seule dans ce désarroi, c’est abominable, aujourd’hui vous pouvez sortir de ce silence et de cet isolement en CROYANT ce que vous dites. BO