Le récit du corps

Le récit du corps
Tuesday 22 April 2008

Celui de la maltraitance maternelle sur un nourrisson. Je m’explique : depuis quelques années la position couchée sur le dos me paralyse et tous mes sens sont en alerte. Néanmoins, je ne peux pas bouger. Seuls mes yeux le peuvent encore. C’est la panique à l’intérieur. J’hurle « au secours » mais pour moi-même. Mes yeux fixent alors un point au plafond et me transportent au dehors. Le néant revient, le « calme » aussi.

C’est en osant dépasser la PEUR-CULPABILISANTE que j’ai pu laisser venir les images de la salle de bain, le contact de la table à langer et faire le lien avec les douleurs à l’anus et dans le vagin, toujours plus présentes et lancinantes ainsi qu’avec « mes » nausées à la vue et à l’odeur d’excréments, d’urine(s) … dont ma mère me couvrait pour m’apprendre comme les petits chats.

Maintenant, je comprends aussi pourquoi la première année de vie de mon enfant il m’a été si difficile voire impossible de lui faire sa toilette.

Malheureusement, les maltraitances ne s’arrêtent pas là.

Toutefois, avant de lire votre dernier livre, je n’avais pas encore eu accès à la signification de la culpabilité et donc à cette compréhension des informations que je détiens dans mon corps. Maintenant, grâce à votre courage, j’éprouve un début de rage envers ma mère et un début de tendresse pour la petite fille que je suis encore.

Pour conclure, j’ai le sentiment que malgré l’absence de témoin je ne suis pas folle, je me sens moi aussi plus courageuse et donc prête à affronter toutes mes peurs pour aller vers moi et les autres, avec amour.

MERCI à vous Madame Miller et à votre âme d’enfant.
Réponse de Brigitte:

On peut dire que vous avez trouvé dans les livres d’Alice Miller ce témoin lucide qui vous a donné suffisamment de sécurité pour avoir accès à la mémoire des crimes sadiques et tellement répugnants de la folie de votre mère.
Un grand merci pour votre témoignage si bouleversant qui montre exactement comment le corps peut nous révéler la vérité de notre passé pour nous sauver des diverses maladies si on n’a pas peur de l’écouter. BO